Une image furtive au JT de 20 h et il me revient cette atmosphère grise et cynique des chansons de Bertolt Brecht découvertes en camp de vacances et qui nourrissaient si bien les rebellions feutrées de nos adolescences idéalistes.
Un boulet dans un ventre vide Mon capitaine, c’est malsain. Quand je leur aurai rempli les tripes Fais-les crever, moi je m’en fous bien !
Mère Courage et ses enfants(Mutter Courage und ihre Kinder) Bertolt Brecht (1941)
* Titre emprunté à Eugène Pottier (Mouloudji - Jean Misère)
Un autocrate sans pitié qui promet à son peuple la jouissance d'une terre fertile au prix de la destruction des infrastructures et de l’extermination des autochtones… Ça ne vous rappelle rien ? C'était pourtant écrit… dans « La Sainte Bible » – Ancien testament – Le Pentateuque : Les Nombres, Le Deutéronome (entre autres…)
Samedi, je me suis fait sèchement réprimander par une lectrice de la génération d'en-dessous qui me soupçonne de « ramollir du bulbe » pour n'avoir pas joint cette illustration musicale au Mot du Jour sur l'ouverture de la pêche. Il est vrai qu'elle est on ne peut plus pertinente et mérite ce rajout !
J'vais vous avoir mes p'tits gluants/Si vous approchez d'mon crochet/Du haut d'mon rocher sournoisement/J'vais vous embrocher mes brochets/Remuez vous dans vos remous/Plus vous vous cachez plus j'aime ça/J'vais vous trouver dans vos p'tits trous/J'vais vous faire gruger mon appât !
J'aime la pêche/Oui c'est mon passe-temps préféré/J'aime la pêche/Ça me permet d'tout oublier/J'aime la pêche/Ça me détend, ça m'fait rêver/J'aime la pêche
J'vais vous faire sortir de votre lac/J'vais vous coincer dans mon filet/J'vais vous étouffer dans un sac/J'vais vous faire cuire comme des poulets/J'vais vous ouvrir jusqu'aux arêtes/J'vais vous farcir aux p'tits oignons/Juste avant d'vous trancher la tête/Et d'vous bouffer comme un cochon !
J'aime la pêche/Oui c'est mon passe-temps préféré/J'aime la pêche/Ça me permet d'tout oublier/J'aime la pêche/Ça me détend, ça m'fait rêver/J'aime la pêche
J'aime la pêche/J'aime regarder vos grands yeux ronds/Quand vous gigotez à mes pieds/Qu'vous vous débattez comme des cons/Pendant que j'vous laisse crever !/Ça me détend, ça m'fait rêver/J'aime la pêche !
Transpercer longitudinalement un ver jusqu'à la moitié de sa longueur, puis faire une boucle en piquant dans deux endroits du corps, en ménageant une extrémité assez longue dont le rôle sera d'attirer le poisson par ses contorsions, tout en dissimulant la pointe du crochet, cela s'appelle appâter.
Lorsqu'une touche se produit, imprimer par un mouvement sec du poignet une traction à la ligne de manière à faire pénétrer l'hameçon dans la bouche du poisson appâté, puis tirer ce dernier hors de l'eau, lui extraire de la chair l'acier bleui ou bronzé, semi lancéolé, et le laisser mourir d'asphyxie, cela s'appelle « taquiner le goujon ».
Marcher une ligne à la main dans le brouillard de l'aube, le long de la rivière en s'emplissant les poumons de la fraîcheur vivifiante de l'air, ce qui est bon pour la circulation, les articulations, les bronches, l'acuité de l'œil, la vivacité des ressorts de synapses, de même que le calme de l'action et du lieu contribue à l'apaisement des ulcères et des méninges, cela s'appelle se maintenir en forme, le but étant d'être pêché et de crever asphyxié le plus tard possible.
GÉBÉ In « Charlie Hebdo » 2010 (Rediffusion du ► 14/03/2015)
poutine.– La poutine (poutina en niçois) est le nom vernaculaire utilisé dans la région niçoise, pour désigner des alevins de poisson, particulièrement Sardina pilchardus et Engraulidae encrasicolus. La pêche à la poutine se pratique avec une senne à mailles serrées, technique de pêche appelée aussi issaugue. C'est une pêche traditionnelle qui se pratique depuis des siècles sur le littoral niçois et la Riviera italienne. Wikipedia
Le Mot du Jour ose remettre en cause le mythe de la vertu des femmes de marin… Suis-je vraiment le seul à discerner comme un message codé dans cette conversation et une ambiguïté prometteuse dans la dernière réplique ?
Les hôtesses de caisse chères aux technocrates de la nov'langue ne sont pas parvenues à éliminer nos caissières… De la même manière, la si tant pompeuse technicienne de surface n'a toujours pas eu la peau de la femme de ménage… Il nous reste à espérer que ce podologue équin à la dénomination unisexe et arborant son très savant suffixe en « logue », ne parvienne jamais à faire disparaitre de nos campagnes un ancestral symbole de la ruralité en tuant le maréchal-ferrant !
Pour répondre à TF 1 : « Maréchale-ferrante ».
En ce 8 mars, notons au passage que la podologue se devrait d'être équine.
Le Mot du Jour poursuit son initiation à l'Art moderne. Après le tas de charbon ambulant du plasticien de mes houilles, (Voir Anthracite et vieille brouette – 22/02/2022) voici la ramasseuse de détritus de l'estran qui, alliant foutage de gueule et geste écologique, vient nous présenter sa récolte. Qu'il lui soit donc à moitié pardonné à elle, qui a beaucoup pêché !
Bulletin Municipal de Six-Fours (Var) – Mars 2022
Ce qu'il doit falloir en rédiger de charabias abscons… Ce qu'il doit falloir en endurer de controverses esthétisantes… Ce qu'il doit falloir en siroter de mousseux tiède dans des gobelets en plastique avec l’Adjoint à la Culture pour faire admettre pareil ramassis de cochonneries au statut d'œuvre d'art ! Chapeau, l’artiste ! Pour rester dans la note on remarquera que le vernissage a lieu le… 1er avril !
« Quand j'ai couru porter mon sachet d'graines aux tourterelles, Mon voisin du dessous les avait déjà rassasiées Avec mon p'tit sachet, j'avais l'air d'un con, ma mère, Avec mon p'tit sachet, j'avais l'air d'un con ».
Encore veillé tard, hier… Mais c'était pour combler les lacunes de ma connaissance de l'histoire contemporaine…
Le bombardement de Sakiet Sidi Youssef
Le bombardement de Sakiet Sidi Youssef est une opération menée par l'armée française, dans le cadre de la guerre d'Algérie, sur le village tunisien de Sakiet Sidi Youssef le 8 février 1958, causant la mort de plus de 70 personnes, dont une douzaine d'élèves d'une école primaire, et 148 blessés parmi la population civile.
L'opération implique 25 avions : onze bombardiers B-26, six chasseurs-bombardiers Corsair et huit chasseurs Mistral. Vers 10 h 50, un marché où se pressent des paysans de la région est mitraillé par une escadrille de chasseurs volant en rase-motte. Par la suite, trois vagues de sept bombardiers A-26 pilonnent la localité jusque vers midi ; les Corsair neutralisent les installations anti-aériennes et les B-26 détruisent la mine de plomb désaffectée qui servait de camp à l'Armée de libération nationale algérienne. Alors que la Croix-Rouge internationale était dans le voisinage du village durant l'attaque, pour assister des réfugiés, le commandement militaire est prêt à prendre des risques : deux camions de la Croix-Rouge sont ainsi détruits, ainsi que l'école du village remplie d'enfants en cette matinée.
Aujourd'hui, le Mot du Jour se permet une suggestion aux décorateurs des studios des Bla-bla-bla TV où chaque soir des érudits en tout genre viennent discutailler sur l'état du monde jusqu'à point d'heure. Ne serait-il pas plus judicieux, pour accueillir ces exégètes du Café du Commerce, de remplacer la sempiternelle table en U et ses (trop) hautes chaises par un chaleureux véritable comptoir de bistrot ? Ainsi, hier soir, j'aurais bien vu ce géo-politicien enflammé accoudé près d'un distributeur de cacahuètes postilloner ses arguments péremptoires à la face de l'expert en stratégie de guerres d'invasion qui aurait, lui, délaissé un peu l'étude de son Paris-Turf pour apporter sa contribution au maintien de la paix dans le monde. Le meneur de jeu, derrière son bar, n'intervenant que pour interrompre les rhéteurs en pleine péroraison pour lancer un nouveau sujet de controverse…et en profiter pour renouveler les consommations… Je n'oublie pas l'égérie locale, l'inévitable « fée du bistrot » dont le rôle de cagole était tenue hier par une Marylin de banlieue dont l'épaule de la robe négligemment glissée à mi-bras laissait à chaque instant espérer l'incident sophiemarcesque… Ses couinements désespérés pour demander la parole ont été superbement ignorés du barman ce qui ne nous à malheureusement valu que quelques furtifs plans de coupure ou de coquins contrechamps sur son décolleté dorsal échancré jusqu'à la première lombaire ! Et puis, Messieurs les fabricants de décor, n'oubliez pas un juke-box qui permettra de détendre l'atmosphère entre deux sujets bien clivants !
C'était, je crois, sur le Canal 13, mais je n'en suis pas sûr…