Pour chasser le « ver d'oreille » que vous auriez pu attraper aux Victoires de la Musique… Pour me replonger dans l'air du temps de l'année du certif'… et pour les violons mielleux de Michel Legrand !
Hier, j'avouais ici trop regarder les Journaux télévisés… Ils tournent au catéchisme… Mais pour le compte de quel Grand prêtre ? Peu importe, la litanie est toujours la même : Hausse des prix ; hausse des carburants et de l'électricité ; tribulations des candidats à la Présidence ; une guerre imminente et une catastrophe environnementale. Et le tout baigné de violence, de violence et encore de violence. Et, pour finir, des chatons mignons, des bébés rieurs, une belle forêt enneigée ou un coucher de soleil exotique.
En son temps, Georges Brassens avait sans doute relevé des techniques de com' similaires :
« Si vous y tenez tant parlez-moi des affair's publiques, Encor' que ce sujet me rende un peu mélancolique, Parlez-m'en toujours, je n' vous en tiendrai pas rigueur… Parlez-moi d'amour et j' vous fous mon poing sur la gueule, Sauf le respect que je vous dois »
Cette chanson est interprétée cette année 1956 par plusieurs interprètes : Yvette Giraud, Eddie Constantine, Lucien Jeunesse, Charles Gentès et Dario Moreno. Au temps de la guerre d’Algérie, c'est le retour de la chanson de conscrit. Le thème choisi est l’envie du soldat de revenir du front et de retrouver sa fiancée, sa douce, sa promise. Il faut rappeler que cet été est le premier été de la guerre d’Algérie. Les conscrits sont appelés en renfort pour prêter main forte aux engagés.
En complément : la version originale, avec les fifres et les tambours… mais sans les vers luisants ! :
Toujours vers 1953/54… Monsieur Aznavour s'essaie à la rime unique, tandis que Gilbert Bécaud calme (?) sa fougue pianistique sur des rythmes antillais…
Mé Qué, Mé Qué
Paroles de Charles Aznavour - Musique de Gilbert Bécaud – 1953
Quelque part entre 1952 et 55… De temps en temps la voix d'Édith Piaf, éraillée par une sono braillarde rafistolée sur une « belle américaine » sans doute rescapée de la caravane du Tour de France, venait rameuter les gamins dans la cour des immeubles pour vendre des bonbons…
Reconstitution de mémoire
À l'arrière de la bagnole avait été bricolée une plateforme sur laquelle une plantureuse poutrône était censée appâter le chaland, tandis qu'au volant un type patibulaire, sourcil ombrageux et moustache tombante se chargeait de la sono (il ne jouait jamais que cette unique chanson) et d'encaisser les picaillons… Cette chanson – bien antérieure à l'époque « Me too » – collait parfaitement à leurs personnages…
Dans le pays c'est la fête / Toutes les femmes s'apprêtent / Peigne d'or fin et rubans de velours / Chacune d'elle a mis ses atours / Sous les corsages en dentelle / Bat très fort le cœur des belles / Un régiment vient de faire son entrée / Dans le village tout pavoisé Ce sont les carabiniers de Castille / Habits et galons dorés qui scintillent / Surtout, faites attention jolies filles ! / Ils sont braves garçons / Mais joyeux lurons / Ce sont les carabiniers de Castille / Ce sont des gaillards qui n'ont peur de rien / / Quand le bal finira / Et qu'au loin minuit sonnera / Plus d'une fille s'en apercevra / Oh là là ! Les soldats, comme on s'en doute, / Sont repartis sur la route / Et bien plus tard, on sut que Rosita / Avait beaucoup flirté ce soir-là / La mère eut vent du mystère / Et se mit fort en colère / “Allons, dis-moi le nom de ton galant !” / Rosita répondit en pleurant Ce sont les carabiniers de Castille / Habits et galons dorés qui scintillent / L'un d'eux m'a dit “Je te trouve gentille” / Et je n'ai pu résister à tous ses baisers / Ce sont les carabiniers de Castille / Alors dans ce cas, tout est différent / Car, lui dit sa maman, / Il est dur quand on a vingt ans / De résister à des gars si entreprenants / Je vais te pardonner car, vois-tu, Puisqu'il faut l'avouer / Toi aussi tu es fille d'un carabinier !
« Mais tout n'est pas rose dans leur vie Ils se tuent entre eux, au coin des rues, Rien dans la rubrique Nécrologie On lave le trottoir, et rien de plus… »
Je l'aimais bien ce tout petit micron, qu'on mesurait au palmer, qui rimait avec notre Président, et qui réduisait à pas grand-chose le o-micron à côté du mégalo o-méga si fièrement campé sur ses deux pattes Ω! Mais voilà qu'ils nous font aujourd'hui rimer omicron avec Babylone, Charonne, ou chlordécone🛈(entre nous, il n'y a pas que le chlore !)… comme s'il s'agissait d'un epsilon lambda ! Y aurait-il dans l'assistance un helléniste-alpha qui viendrait m'éviter de passer dorénavant pour un gros béta ? Et puis, cette manière de prétendre que l'on n'a escamoté que deux lettres, nu et xi pour ne vexer personne… Quel Diafoirus du Ministère aura su ramener son alphabet grec pour trier ces variants ? Il existe pourtant un code international bien vulgarisé depuis Mort Shuman et son Alpha-Tango-Charlie…
Ou bien, pour rester plus franchouillard, il y a aussi le fameux code des postières de Nangis chères à Pierre Perret ou à la standardiste d'Odéon 27.45 enregistrée par Yves Montand !
Remettons une pièce dans le juke-box qui s'allume quelquefois à l'improviste entre mes deux oreilles… Dans les années 50, à la fin du repas de fête, chacun devait y aller de sa chansonnette. Je me souviens que certains prenaient l'épreuve très au sérieux avec ce grand classique :
Nouvelle soirée noire pour la Ligue 1 dimanche : le choc entre Lyon et Marseille a été définitivement arrêté après que le Marseillais Dimitri Payet a été touché au visage par une bouteille lancée par un supporteur de l'OL, lors d'un énième incident dans les stades de Ligue 1 depuis le début de saison.
Un retour sur les tout premiers airs qui sont venus s'installer à mon insu dans le juke-box qui s'allume quelquefois à l'improviste entre mes deux oreilles…