Alors que je m'escrimais à agencer au mieux les cases d'un tableau généalogique, va savoir pourquoi, les paroles de cette chanson apprise en colo me sont revenues en boucle accompagner mon délicat bricolage… Je les ai naturellement mises en exergue…
… Mais rassurez-vous, dans les années 50 on apprenait aussi d’autres fariboles comme « La meilleure façon de marcher », « La vieille » et bien d’autres de même portée poétique !
Ça fait quasiment une semaine qu'Éole déchaîne sur la région la tempête de son outre inépuisable. Il dépouille les lauriers de ses fleurs et, sur les oliviers échevelés, les cigales frigorifiées se sont tues… Sur la plage, les estivants hésitent à retirer leur petite laine pour se dorer la couenne et les parasols volent bas… À l'heure de l'apéro, le Mistral s'engouffre sous les jupes des tables, éparpille pistaches et noix de cajou, souffle les tranches de saucisson, brise flûtes à champagne et ballons de rosé, interdit le barbecue et vide les terrasses plus sûrement qu'un édit macronien… Mais aussi… bon côté de la chose, ce sacré fichu Mistral qui fait claquer portes et fenêtres repousse à l'intérieur les dîneurs de vacances et, la minuit passée, on n'entend plus sous nos fenêtres, les arguments véhéments de Tonton Antivax, les gloussements suraigus de la cousine éméchée ni les chamailleries des chères têtes blondes disputant le ballon de plage à un chiot couineur, vestige du dernier confinement…
En cette A.D.M. (ℹ)Année De Merde 2021, nos nuits d'été ne sont plus un songe !
C'est le procureur lui-même et en personne qui l'a annoncé au monde et à la ville. Il a décidé de faire embastiller le type qui recherche vainement sa femme depuis Noël. J'espère que ce pauvre garçon n'a rien contre les œuvres de Boris Vian car il est une chansonnette qu'on risque de lui passer en boucle jusqu'à saturation :
Ça arrive, quand tous les bons sujets ont été épuisés par Castex, BFM, Cnews ou autres humoristes… Et puis, en tournant la page de mon éphéméride, c'est le saint du jour qui est venu mettre une pièce dans mon juke-box intime.
On notera que Gribouille ne gueule pas, qu'elle articule, qu'elle n'est pas couverte par une sono débile et que donc on n'est pas tenu de sous-titrer (ℹ)Sauf pour les sourds et ceux qui ne disposent pas d'écouteurs dans les lieux publics. Les autres peuvent enlever le sous-titrage en cliquant sur les 3 points alignés verticalement en bas à droite de la fenêtre de lecture de la vidéo puis sur Sous-titres. Comme elle n'est pas non plus poursuivie par des spots psychédéliques, elle n'aurait pas eu la moindre chance de nos jours de faire se retourner le jury mélomane de « The Voice » !
Y en a un petit peu plus, je vous le mets quand même ?
De la contribution de la boudineuse extrudeuse dans la recherche esthétique post-figurative…
Quant à la chanson pour vous prendre la tête, il y avait le choix :
— Po po po po dis !, Marcel Amont
Merguez, merguez de mon si beau pays C'est pas les hot-dogs de Paris Qui me rendront mon appétit – Po po po po dis !
— La Marche de la Légion Etrangère (Coucou Jeff !)
Au risque de me faire agonir par les pétroleuses de la parité (celles que l'on n' a pas trop entendu vilipender Erdogan & Charles Michel – Coucou Marlène Sch.! – et pour rester dans la note de l’imposture, je leur ai finalement préféré la gouaille de Serge Gainsbourg :
Grand-papa laboureur/Ne sait qu'une chanson/Plus vieille que sa maison/ Aussi jeune que son cœur/ Qu'il chante en labourant/Au fils de son garçon Qu'est un malin p'tit drôle/Et quand l' dernier sillon a fumé sous les bœufs/ Dans le grand champ près du p'tit bois/Grand-papa laboureur et l' fils de son garçon/ Entonnent à qui mieux mieux sur le chemin de la maison
Quand mon grand-papa mourra J'aurai sa vieille culotte Quand mon grand-papa mourra J'aurai sa culotte de drap Oui, j'aurai sa veste et sa casquette Oui, j'aurai sa dépouille complète Quand mon grand-papa mourra J'aurai, j'aurai sa culotte Quand mon grand-papa mourra J'aurai sa culotte de drap
Et quand il va au pré/Cueillir des branches de saule/Le malin petit drôle Rêve aux boutons dorés/Avec, dessinées dessus/Des têtes de sanglier Rêve à la veste en velours de grand-père laboureur/ Quand il pose des lacets dans le p'tit bois près du grand champ Et le fils du garçon de grand-père laboureur/ Entonne pour lui tout seul, sur le chemin de la maison
Quand mon grand-papa mourra J'aurai sa vieille culotte Quand mon grand-papa mourra J'aurai sa culotte de drap Oui, j'aurai sa veste et sa casquette Oui, j'aurai sa dépouille complète Quand mon grand-papa mourra J'aurai, j'aurai sa culotte Quand mon grand-papa mourra J'aurai sa culotte de drap
Grand-papa laboureur/Est mort au p'tit matin/Dans la remise au foin Alors, le père du p'tit/Avec les oripeaux/Du grand-père mort trop tôt Fit un épouvantail/Pour faire peur aux corbeaux/ Qui déterrent les semailles/Dans le grand champ près du p'tit bois Et sa besogne achevée/Sans savoir c' qu'il a fait/ Il s'est mis à siffler sur le chemin de la maison
{Début du refrain sifflé} {Parlé:} Tu pourrais pas siffler autre chose, dis, p'pa ?
De méga-vaccinodromes en épaules banderillées et de facteur de reproduction en guéguerre des vaccins, j'ai pris le parti d'en rire avec les Goguettes…
Le Jeudi-Saint, tel qu'il se déroulait il y a quelques décennies
C'était alors le jour de la bénédiction de tous les enfants à l'église. C'était le jour où l'on passait brutalement de l'hiver à l'été, le moment où l'on rangeait les vêtements d'hiver dans les grandes malles en bois au milieu des boules de naphtaline. Finis les chaussettes hautes, les godillots, les pulls de laine tricotés main, les manteaux, les écharpes. On allait passer aux habits d'été. Mais auparavant il fallait se faire tout beau pour cette journée de bénédiction. On sortait les chaussures vernies, les belles chaussettes, la jolie chemise et le beau short, sans oublier le chapeau de cérémonie. Tous les enfants étaient conviés à l'église l'après-midi pour un office suivi de la bénédiction générale. Les mamans qui amenaient les enfants rivalisaient d'effets de toilette dont des chapeaux superbes agrémentés très souvent de voilettes. L'église était vite baignée de l'odeur de l'encens qui brûlait sur les petits morceaux de charbon de bois dans l'encensoir que tenait un enfant de chœur au côté d'un Suisse superbe qui régulait la cérémonie.
Il y a quelque temps, c'était le 14 mars, je soulignais le travail de fourmi entrepris par Jeff, notre Blog-master, qui veille, entre autres choses, à ce que les vidéos du Mot du jour ne s'évaporent pas dans l'infini espace-temps du Web.
« Elle avait des tout petits tétons Que je tâtais à tâtons, Ton ton tontaine »
Avaient été modifiées pour devenir :
« Elle avait un tout petit python Que je tâtais à tâtons, Ton ton tontaine »
Pour savoir ce qu'il voulait dire par là, je suis parti en exploration de l'argot de l'époque. Mais la solution est bien plus simple :
Arrivé à cette rime, Maurice Chevalier portait l'index à son nez pour indiquer ce qu'est le piton.
Mais si je n'ai pas trouvé, et pour cause, d'explication argotique à ce « piton », j'ai en revanche mis au jour une leçon d'argot parigot qu'il serait bien regrettable de ne pas vous faire partager :
Comment toutes ces images d'épaules hérissées de seringues, complaisamment étalées sur télés et journaux ont-elles pu s'entremêler avec l'annonce du décès de Philippe Chatel pour que, ce matin, cette chansonnette colonise mes synapses ?
On regrettera son concours de calembours permanent…
On notera à cette occasion l'inéluctable domination de la très parisienne expression « j'habite sur … » sur la peut-être trop provinciale préposition « à » ou « au ». Une afféterie sans qui ce trait d'esprit serait tombé à plat… et c'eût été dommage !
Allez, montons donc sur Paris, voir un peu ce qu’il s’y passe sur le plancher des vaches :