Pour conclure la semaine politique
« – Ça ne tient pas debout !
– Tout tient debout pour le public lorsque c’est affirmé catégoriquement par les autorités ».San-Antonio
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Pour conclure la semaine politique
« – Ça ne tient pas debout !
– Tout tient debout pour le public lorsque c’est affirmé catégoriquement par les autorités ».San-Antonio
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Réflexion en passant sous la torchère de Feyzin
un jour de circulation alternée (jour & nuit)
« Inexorablement, le végétal triomphera de nos conneries, sans coup férir, malgré nos dégueuleries nucléaires, notre ratissage de l’Amazonie et toutime. Dans moins de pas longtemps, le liseron repoussera sur les parkings, les chênes ou les baobabs sur les pistes d’aéroports ; (…) y’a que les déserts qui ne bougeront pas. Eux, ils attendent. Non pas la fin du monde, car ce sera le contraire qui se produira : la renaissance du monde ! »
San-Antonio – « Faites chauffer la colle », 1993
Merci pour les images Michel !
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Nuit des Zétoiles
« Ciel étoilé. Le plus beau spectacle de l’univers. Tout mec non con biche les chocottes. Je te prends la galaxie d’Andromède… Elle se trouve à deux millions d’années-lumière, et pourtant tu la vois briller. Tu sais ce que ça représente, deux millions d’années-lumière, técolle ? Trois cent mille kilbus à la seconde ; multiplié par soixante pour obtenir la distance par minute. Soit dix-huit millions de kilbus. À quoi bon pousser plus loin ? (…) Tu glaglates, t’as envie de crier pouce, tu voudrais te réfugier quelque part. Seulement y a pas de « quelque part ». On est coinçaga dans la ronde, Raymonde ».
San-Antonio
«Les eunuques ne sont jamais chauves» 1995
Lexique pour qui n'entrave pas l'argomuche Bicher : attraper ; les chocottes : la peur ; técolle : toi (mécolle pour moi ; sécolle pour lui) ; kilbus : kilomètre; glaglater : avoir peur ; coinçaga : coincé ; entraver : comprendre ; argomuche : argot. |
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13 juillet – Pour changer un peu
(des 14 juillet précédents)
« …et à propos, tiens, ça aussi : le feu d’artifice. Quoi de plus con ? Parfois il m’en part sous le nez, par les nuits d’été, et je regarde ailleurs, pour mon esthétisme intime. Je me dis à chaque fois que ça me servira de comparaison, que j’écrirai dorénavant, dans mes polars : « Con comme un feu d’artifice ». Parce que franchement, c’est con. Et c’est fait pour les cons, la pyrotechnie. Les obliger à lever la tête. « Oh ! la belle bleue ! »
San-Antonio in « A prendre ou à lécher » - 1980
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C’était au XXe siècle
San-Antonio anticipait-il les turpitudes de Koh-Lanta ?
Les hommes :
« Reprenez-les, mon Dieu, reprenez-les tous, y sont défectueux. Ne correspondent pas à votre maquette. On vous a empaillé sur la marchandise, Seigneur ! (…) C’est des vomissures, mon Dieu chéri, des cancrelats, blattes horrifiantes, endémiques. Ils ont l’abjection chevillée à l’âme. Et pas d’âme, le plus drôle.
Mais qu’est-ce qui vous a pris, Seigneur ? Quand on a le pot d’être Dieu, on n’invente pas les hommes ! »
San-Antonio in « Mon culte sur la commode » – 1979
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Déjà, au siècle passé…
« Bérurier est frappé par une montre qui a la particularité de posséder un cadran complètement blanc.
– C’t’ original, convient-il, mais pas pratique, faut pas avoir forcé sur le Chiroubles si on veut lire là-dessus. Un cadran solaire, ce serait plus pratique.
Espérant un achat, mon camarade joncailler prétend que tout homme normal a dans la rétine la géographie d’un cadran et le prouve en me faisant annoncer des heures différentes qu’il obtient en tournant les aiguilles.
– Ecoutez, fait le Gros, c’est pas mal, mais ça serait plus formidable si on enlèverait aussi les aiguilles.
Découragé, le copain remise sa montre en écran de cinéma et nous repartons. »
San-Antonio in L’Histoire de France
On voit par là que le Designer fou sévissait déjà en 1965.
► Le Mot du Jour (frissonnant) du 14 novembre 2011,
► Le Mot du Jour (Déprimant, non ?) du 14 septembre 2011
► Le Mot du Jour (Trop bling-bling) du 25 mars 2010
Cet article a été ajouté à la version livre (en pdf) de ► Le Designer fou a encore frappé
dans Les montres.
Les liens vers Les séries de Guy (en pdf) sont dans la colonne de droite de cette page.
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Tout mou
Je suis redevable du Mot du Jour à une aide-soignante houspillant gentiment son équipière en ces termes :
« Ce matin, tu as le mouvement de la favouille morte ! » (avé l’assent, bien sûr)
Me mêlant à l’algarade, j’ai sollicité une explication de texte.
Il faut savoir que la favouille est l’équivalent de l’étrille, du petit crabe vert armoricain, et quiconque se sera un jour hasardé à ramasser une de ces bestioles à la carapace déjà blanchie après quelques heures d’échouage appréciera la pertinence de la métaphore.
Je consigne cette expression typiquement bucco-rhodanienne en mon recueil de « Belles images ». Elle y rejoindra une autre évocation de cette forme d’apathie pêchée dans l’œuvre de San-Antonio :
À l’hôtel :
« Au burlingue des clés, la préposée jacasse avec deux femmes de ménages cachalées dans des fauteuils, les bras et la balayette pendant hors des accoudoirs ».
« Mon culte sur la commode » - 1979
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Salon de l’Auto
(qu’ils disent…)
« …vivement qu’ils aient asséché leurs saloperies de puits avec leurs frais derrick d’art, qu’on retrouve enfin les chars à bœufs feignants »San-Antonio in « À prendre ou à lécher » – 1980
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Extrait de mes pages choisies
Une bouffée d’enfance au détour d’un roman que d’aucuns qualifieraient de « sous-littérature »… Je fais partager cette page à tous mes copains « Yonnais ».
Collonges – Juillet 1950
« Ils prenaient le premier tramway où d’autres pêcheurs se trouvaient déjà, chargés de tout un barda. La somnolence était générale en ce dimanche matin, malgré les premières cigarettes et les haleines chargées d’odeurs de rhum. Le lourd véhicule ferraillait, bourdonnait, éclatait par instants en grêles sonneries qui ressemblaient à une gerbe d’étincelles sonores (pensait le petit garçon). Les voyageurs dodelinaient. Leur attirail sentait le poisson de la dernière sortie et il restait même des écailles séchées dans les mailles des épuisettes.
Une fois sur le quai de Saône, on prenait le train bleu, qui ne ressemblait plus tout à fait à un tramway, malgré son trolley, et pas non plus à un vrai train. Il se composait de trois ou quatre voitures qui remontaient la rive gauche de la rivière.
Le jour se levait en cours de trajet. Les vieux immeubles des bords de Saône se dégageaient lentement de la grisaille, leurs toits commençaient à flamber et pendant un instant, Lyon se mettait à ressembler à la Toscane.
On arrivait à l’île Barbe… Le vieux pont suspendu dansait sous ses pas. Une fois dans l’île, il fallait chercher la bonne place. Il faisait frais. Des poissons sautaient hors de l’eau si vite que l’on doutait d’eux malgré les cercles concentriques qui s’étalaient. Le père « engrenait » le coup, c'est-à-dire qu’il lançait à poignées des céréales cuites : blé ou chènevis, afin d’attirer les perches et les ablettes. Le petit garçon restait sceptique, estimant que leur fournir de la nourriture à gogo diminuait les chances de les voir mordre à l’appât. Il commençait à s’ennuyer ».
in « Faut-il tuer les petits garçons qui ont les mains sur les hanches ? », San-Antonio -1984
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Ce que l’on aurait préféré entendre
hier au « 20 h » de TF1
Ce qui s’est réellement passé dans la suite 2706 du Sofitel New York, et comment cela aurait dû se terminer si « la victime » de Nafissatou avait eu au moins l’élégance de comportement (!) de ce dépravé de commissaire San-Antonio !
« Dans tous les hôtels, qu’ils fussent le Waldorf Astoria ou celui des Voyageurs de Saint-Locdu-le-Vieux, c’est toujours la chanson d’un aspirateur qui m’éveille. (…)
La femme de chambre aspiratrice toque un coup bref à ma lourde et l’ouvre dans la foulée. C’est une petite brune dont l’origine portugaise se dilue dans du sang jaune. (La scène se passe à Macao)
Vingt-cinq ans, mais bien conservée pour son âge. Ses cheveux appartiennent à la partie ibérique de son personnage : ils sont flous et gonflés. Me constatant nu, elle ne marque aucune gêne ; au contraire, ses yeux descendent jusqu’à ma chopine matinale en train de battre la mesure à quatre temps. Bien élevée, la fille m’adresse un sourire complimenteux ; je l’en remercie en flattant la bête dodelinante pour attiser son aspect gaillard.
– Very nice ! elle dit alors, Maria.
Elle a déjà vu le loup péter sur la pierre en bois car, loin de s’effaroucher, elle accorde une caresse affectueuse à la bestiole. Laquelle ne se sent plus de joie et dilate en adoptant des teintes tourmalines.
Poliment, je m’informe « d’est-ce qu’une pipe de bon accueil l’intéresserait » ? La môme décline une offre aussi alléchante (et à lécher), alléguant qu’une telle pratique lui donne mal au cœur. Réponse discourtoise s’il en est.
Je veux répondre à l’affront par l’exemple et m’apprête à lui déguster le bigornuche lorsque je suis stoppé dans ce bénévolat par la mauvaise tenue des lieux. Je sors de cette impasse en lui dévoluant un bank-note qui lui permettra d’acquérir les accessoires indispensables pour faire de son cul douteux un objet de convoitise.
Elle me remercie et se retire sans avoir « aspiré ma chambre »…
San-Antonio in «Ne soldez pas grand-mère, elle brosse encore », 1997
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Je sais ! Moi aussi j’en abuse !
« (Il ne faut pas) foutre de point d’exclamation au bout de chaque phrase comme je le fais, mes fils. Le point d’exclamation attire trop l’attention, comme tout ce qui est debout. Il courbe pas l’échine comme l’accent circonflexe, il n’est pas tronçonné comme le point de suspension, il ne se met pas à plat ventre comme le tiret, il ne remue pas la queue comme le point virgule, il ne fait pas de fumée comme le point d’interrogation, il n’est pas chiure de mouche comme le point t’à la ligne. Lui, c’est le de Gaulle de la ponctuation. La vigie ! Le ténor. Son nom l’indique : il s’exclame ! Il clame ! Il proclame ! Il déclame ! Il réclame ! Il véhémente ! Il flambergeauvente ! Il épouvante ! Je t’aime, suivi d’un point d’exclamation ou d’un point de suspension n’a pas la même sincérité, ni la même signification. On ne peut pas dire merde ou vive la France sans point d’exclamation. Que ferait un commandant de bateau au cours d’un naufrage s’il n’avait pas de point d’exclamation à mettre au bout de “Les chaloupes à la mer !” »
San-Antonio in « Mange et tais-toi » 1966
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La grippe arrive ! (Les média)
Aussi efficace que le vaccin à Roselyne, moins dangereux que les médicaments miracles de votre potard, je vous livre un remède de bonne-femme dont Tonton Bérurier donnait la recette à un collègue, en 1990, dans « Cocottes-minute » :
— …je couve la grippe. Je dois cogner le 39.
— J’ai un remède efficace, déclare le Gros : le café marc !
— Je connais, merci…
— Tu connais, mais pas les proportions affirme Sa Majesté. V’la la recette exaguete et testuelle. Tu prends un bol. Tu mets une pièce d’un franc au fond. N’ensute, tu verses du café dessus jusqu’à ce que tu voyes plus la pièce ; tu me suis ?
— Fiévreusement…
— Après ça, tu verses du marc sur le café jusqu’à ce que tu revoyes la pièce. Et alors là, t’écluses sans l’avaler.
À tous les fiévreux, un prompt rétablissement !
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Au cirque
Vu à la télé hier soir, un numéro de caniches dressés (sur leurs pattes arrière). J’avais le cerveau encore suffisamment disponible pour me remémorer cette citation de San-Antonio :
« …même les animaux ne dansent pas. Ou alors dans un cirque, quand ils sont ours, bourrin ou toutou et ceux-là on les traite d’animaux « savants ». J’adore l’expression : « savants » ! Savants pour les avoir emmédiocrés, ridiculisés à coup de fouets et de susucres. Ah ! Le vandalisme du citoyen terrien est incommensurable. Faut qu’il souille, arsouille, vasouille, gadouille : les autres et la nature ; vitement que ça change !
In 91 – « Remets ton slip, gondolier » – 1977
En attendant, bien la bonne année à tous !
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Toujours actuel
Je relis mes classiques et je vous fais profiter
de mes passages choisis :
(Noter que c’est avant 1968 que San-Antonio formulait cet axiome)
« Ce sont les jeunes, comme toujours, qui déclenchent la castagne. Toujours et partout, c’est la jeunesse qui commande. Lorsqu’elle en a assez de la routine à papa, elle se met à casser la cabane pour faire piger au pays qu’il vit toujours ».
In 56 – « Bérurier au sérail » - 1964
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Inusable
Aujourd’hui, je laisse à San-Antonio, alias Frédéric Dard (1921-2000), le soin de commenter l’actualité :
« C’est l’heure de la bavasse sur les chaînes. Le moment que des messieurs hautement qualifiés viennent s’apporter des contradictions mutuelles en ayant l’impression de sauver le monde ».
« Dis bonjour à la dame » — Fleuve noir — 1975
Au plus que ça change, au plus que c’est pareil ! (Vieille sagesse populaire)
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