Ça s'appelle « Le challenge Delavay ». Un rassemblement d'ecclésiastiques qui viennent purger leurs bronches des fumées d’encens et des miasmes de confessionnal en mode « détox » sur les pentes de Serre Che'.
Comme tous les vieux copains qui se retrouvent trop rarement, ils sacrifient à l'inévitable photo de groupe. Avec toutefois une variante corporatiste.
Pour obtenir un sourire bien synchrone, on ne convoque pas le sacro-saint
« Ouistitiii »
mais un très inattendu et quelque peu irrévérencieux
L’autre matin, bien que la radio fût en sourdine (c'était l'heure de Naguy), elle laissait filtrer les accents trop suaves d'un mauvais imitateur s'évertuant à contrefaire outrageusement la voix de Fanny Ardant… Intrigué, j'ai poussé un peu le son, histoire de connaître ce nouvel amuseur…
Hier, j'avouais ici trop regarder les Journaux télévisés… Ils tournent au catéchisme… Mais pour le compte de quel Grand prêtre ? Peu importe, la litanie est toujours la même : Hausse des prix ; hausse des carburants et de l'électricité ; tribulations des candidats à la Présidence ; une guerre imminente et une catastrophe environnementale. Et le tout baigné de violence, de violence et encore de violence. Et, pour finir, des chatons mignons, des bébés rieurs, une belle forêt enneigée ou un coucher de soleil exotique.
En son temps, Georges Brassens avait sans doute relevé des techniques de com' similaires :
« Si vous y tenez tant parlez-moi des affair's publiques, Encor' que ce sujet me rende un peu mélancolique, Parlez-m'en toujours, je n' vous en tiendrai pas rigueur… Parlez-moi d'amour et j' vous fous mon poing sur la gueule, Sauf le respect que je vous dois »
Cette chanson est interprétée cette année 1956 par plusieurs interprètes : Yvette Giraud, Eddie Constantine, Lucien Jeunesse, Charles Gentès et Dario Moreno. Au temps de la guerre d’Algérie, c'est le retour de la chanson de conscrit. Le thème choisi est l’envie du soldat de revenir du front et de retrouver sa fiancée, sa douce, sa promise. Il faut rappeler que cet été est le premier été de la guerre d’Algérie. Les conscrits sont appelés en renfort pour prêter main forte aux engagés.
En complément : la version originale, avec les fifres et les tambours… mais sans les vers luisants ! :
Toujours vers 1953/54… Monsieur Aznavour s'essaie à la rime unique, tandis que Gilbert Bécaud calme (?) sa fougue pianistique sur des rythmes antillais…
Mé Qué, Mé Qué
Paroles de Charles Aznavour - Musique de Gilbert Bécaud – 1953
Le pauvre François s'est fait piquer chez le disquaire, c'est dingue ! Avec un single des Stones caché sous ses fringues. Et les loulous roulaient, et les cailloux chantaient… Un truc qui m'colle encore au cœur et au corps : « I can't get no… I can't get no sa-tis-fac-ti-on ! »
mn 03:14 : “Le pauvre Jimmy s'est fait piquer/chez le disquaire, c'est dingue Avec un single des Stones/caché sous ses fringues”
Origine : Le pape François a fait une visite surprise chez un marchand de disques à Rome pour bénir les lieux et il est reparti avec un vinyle. (les média)
Quelque part entre 1952 et 55… De temps en temps la voix d'Édith Piaf, éraillée par une sono braillarde rafistolée sur une « belle américaine » sans doute rescapée de la caravane du Tour de France, venait rameuter les gamins dans la cour des immeubles pour vendre des bonbons…
Reconstitution de mémoire
À l'arrière de la bagnole avait été bricolée une plateforme sur laquelle une plantureuse poutrône était censée appâter le chaland, tandis qu'au volant un type patibulaire, sourcil ombrageux et moustache tombante se chargeait de la sono (il ne jouait jamais que cette unique chanson) et d'encaisser les picaillons… Cette chanson – bien antérieure à l'époque « Me too » – collait parfaitement à leurs personnages…
Ouf ! Ça fait du bien de se lâcher un peu et de revenir au temps des Colonies de vacances où, libéré de la tutelle parentale, on pouvait se hasarder à entonner les chansons les plus paillardes de notre répertoire !
Le Mot du Jour d'hier « Le Monde du Théâtre » mérite un complément d'information. Le théâtre en question n'est, en fait, qu'un Cirque, ou, pour être encore plus précis qu'un Hémicycle : celui de l'Assemblée Nationale au Palais Bourbon. La Troupe de ce Théâtre se divise en deux clans : les Pros et les Antis. Un thème de représentation récurrent : voter une loi.
Chacun des acteurs de la Troupe a des engagements sur d'autres scènes : salles des Fêtes municipales, Arènes départementales, théâtres des Régions ou encore quelques Scènes subventionnées ou pas : BFM TV, C News, RMC, RTL, et toutes les radios publiques et privées…
Si bien que, pour se produire au grand complet, la Troupe n'a d'autre solution que de donner des représentations de nuit, fort heureusement bien rétribuées… (ou, subtilité de la langue française : heureusement, fort bien rétribuées…)
C'était le cas, cette nuit de lundi à mardi dernier où devait être discutée, puis adoptée, cette loi sur le passe vaccinal qui a déjà fait beaucoup parler.
A priori, au vu des forces en présence sur l'échiquier politique, c'aurait dû être une formalité pour les « Pros » de faire entériner ce texte en deux coups les gros. Une salve d'estocades, deux, trois coups bas et l'affaire était in-ze-pocket…
D'autant plus que, mis à part les ténors de leur groupe destinés à donner un souffle épique au débat tant annoncé, les « Antis » n'étaient présents dans les travées qu'en rangs clairsemés…
Ils jouaient là le fameux « coup du rideau » : au moment du vote, surgis de nulle part (comme de derrière un rideau*…) toute une meute d'« Antis » qu'on imagine rigolards, venait jouer du bouton de vote « Contre » !
Les « Pros » pourtant théoriquement majoritaire devaient se résoudre à concéder la suspension des débats… Mais ce ne sera bien sûr que partie remise…
*en fait, alertés par un des figurants « infiltrés », ils arrivaient sans doute des restaus huppés d'alentours ou d'hôtels très particuliers de l'arrondissement que la légende persiste à faire croire très appréciés de la gent parlementaire provinciale… Mais cela relève pour de bon du vaudeville…
P.S :Ludo, un Frère (du chemin) de la Côte, me fait remarquer que Charline lit le Mot du Jour :
Pendant le Concert du nouvel an donné au très académique Musikverein de Vienne, Daniel Barenboim règle la cadence alors que le public, perdant toute retenue, rythme Johann Strauß en claquant dans les mains sur la « Marche de Radetzky ».
Bien souvent, leur propos, ce n'est que du vent… de l'air qui ne sert qu'à gonfler leur baudruche… On les rencontre à la radio, à la télé, lors d'émissions de vulgarisation plus ou moins scientifiques… Ils sévissent beaucoup, ces temps-ci, dès qu'il s'agit de donner un avis définitif sur ce fameux coronavirus. Mais on les entend pérorer sur des sujets bien moins graves… Que ce soit les sujets aussi bateaux que la cohue dans les grand magasins ou les émissions psycho-chose où ils viennent Ménigrégoiriser en rond sur les problèmes métaphysiques de ménagères en détresse… Vous en avez fatalement croisés. Ils sont faciles à reconnaître, et ils assument, mieux, ils revendiquent leur condition de baudruche par ce leitmotiv qui leur sert de bannière :
« Je voudrais rebondir… »
Car chez ces gens-là, M'sieur, on ne répond pas… On ne réagit pas… On n'intervient pas… On ne réplique pas… On ne fait pas remarquer… On n'ajoute pas…
…On rebondit !
La prochaine fois que vous attraperez un de ces érudits* au rebond, pensez à cette frise, ça aide à ramener leurs théories à de plus justes proportions…
*J’ai décidé de ne plus sacrifier aux fanfreluches de l’orthographe inclusive