Le Mot du Jour (charbonneux)
Anthracite et vieille brouette
Jeff, mon vénéré blog master, grâce à qui mes petites élucubrations matutinales peuvent être vues de la planète entière, réactualise ses anciens posts.
► http://jfsaby.com/blogs/index.php/jeff/leger-renoir-journee-musees
Et c'est ainsi que nous nous sommes découvert une connaissance commune.
En 2011, Jeff écrivait (extraits) :
« À Biot, le Musée Léger a pris du poids (pardon !) depuis ma première visite, en 1960 ou 1961. Il a doublé sa surface, ce qui lui permet, hélas, de faire de la place à des expositions temporaires d'art contemporain. Art auquel je suis plutôt hermétique.
Ainsi les installations dans le jardin proposent un étendage de maillots de corps, baptisé “L'étendoir de Marcel” (Qui se veut un hommage à Marcel Duchamp… Eh, les esthètes, vous avez capté l'astuce ?) qui côtoie un tas de charbon ».
Et Jeff de conclure :
« Pour moi, ces « artistes » sont d'abord des beaux parleurs. Si je fais abstraction de leurs discours sur leurs œuvres, je me retrouve devant un étendage de marcels et un tas de charbon ».
Et bien, mon cher Jeff, figure-toi que moi aussi j'ai croisé le chemin de ce plasticien de mes houilles !
Le tas de charbon qui se pavanait au Musée Fernand Léger, j’ai buté dessus à l’Hôtel des Arts de Toulon ! (situé en face du Gaumont, l’accès en est gratuit et l’on peut y venir patienter en attendant l’heure de la séance).
Dans une salle immaculée (peut-être celle où l’on expose ces Knackis sans doute chargés d’une profonde signification ésotérique), sur le plancher fraîchement reverni de ce qui fut la sous-préfecture du Var, on avait disposé quelque 200 kg d’anthracite en vrac. À côté du tas de charbon l’artiste avait négligemment abandonné une brouette de jardinier (de celles en alu, avec roue à pneu qu’on achète pour trois fois rien à Bricoflex).
Pour parachever l’installation et lui conférer un statut “art total”, dans la brouette, un méchant lecteur de cassette diffusait en boucle le supposé grincement de la roue de brouette.
Mon âme en est encore tout émue
Ça vaut bien un étendage de “Marcels”, non ?
Une recherche sur Google me permet d'affirmer qu'il s'agit bien du même faiseur (je reconnais le magnétophone)
Brouette et enregistreur utilisés pour enregistrer l’audio de Gravier Goudron, 1961
© Archives Bernar Venet, New York ADAGP, Paris, 2016
La recherche sur Google de cette “brouette faisant foi” m'a fait découvrir le large éventail du répertoire de ce carbomaniaque multirécidiviste :
Allez, travailleurs béotiens ! Il est l’heure d’aller au charbon !
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