On notera les efforts méritoires que font les rédacteurs de Var-matin pour faire évoluer le vocabulaire de leur journal vers un registre un peu plus soutenu… Mais quand ça veut pas, ça veut pas !
Ah, ils nous en font, un bel aréopage !
Aréopage.–nom masculin. Assemblée de juges, de savants, d'hommes de lettres très compétents. (Le Robert)
Aujourd'hui, c'est français ce sera un peu de sémantique
Croquis Rémi Kerfridin
Engoncé : – Mal à l'aise, contraint (Quillet-Flammmarion – 1960) – Habillé d’une façon disgracieuse, qui fait paraître le cou enfoncé dans les épaules, en parlant d’un vêtement. (Wiktionnaire). – Une chose est sure, c'est que les rédacteurs de Var-Matin ne se sentent pas engoncés par le sens des mots… – Et puis, peut-on décemment se vêtir autrement qu'en jaune canari, quand on a un physique de moineau ? – Que l'on mesure un mètre cinquante ou deux mètres-dix, qui donc serait impressionné lorsque le président de la cour d'Assises vous demande de vous lever ?
À force de m'étonner des bizarreries de l'expression écrite des divers rubriquiers de Var-matin je finis par admettre qu'ils ont tous eu le même professeur à l'École de Rédacteurs de Var-Mat'. Sans doute un rescapé de l'OuLiPo, Promotion Francis Blanche, Section Signé Furax… Encore un effort, les gars, vous aurez droit à la mention « San-Antonio », mais va falloir vous surveiller !
« Ayoub n'est pas venu au tribunal correctionnel pour convoler en justes noces mais pour assister au procès de ses agresseurs. Quatre prévenus tirés à autant d'épingles qui sont, selon le ministère public, à l'origine de ses lésions cérébrales irréversibles ».
Dans À la recherche du temps perdu, de Marcel Proust, Mme Verdurin rit si fort qu’elle se décroche, littéralement, la mâchoire.
Le docteur Cottard (un jeune débutant à cette époque) dut un jour remettre sa mâchoire qu’elle avait décrochée pour avoir trop ri.— (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913)
À l'école des rédacteurs de Var-matin on devrait un peu plus insister sur la difficulté qu'il y a à vouloir tordre à tous ses phantasmes les locutions verbales populaires…
En l'occurrence, puisqu'on est à la rubrique des Sports dans le Midi, une allusion au sourire carnassier de Bernard Tapie aurait aussi bien fait l'affaire et m'aurait évité cet affront à Maître Léonard !
Le très intéressant supplément du dominical de Var-matin nous renseigne sur le mode de vie de nos anciens au début du siècle dernier.
La gare de Toulon…
…qui constituait une sévère entorse à la règle de ces moniales cloitrées.
(Oserais-je conseiller aux rédacteurs « milléniaux » de Var-mat' de désactiver le correcteur automatique de Word si souvent source de savoureux contresens et de revenir au bon vieux dico de (grand) papa…)
C'est un beau gosse, aviateur. Il tape son gros crash aérien dans le désert torride du Sahara. Il se croit dans Lost. Y a quedalle. Il a même pas son mobile. Il a même pas son GPS Tomtomgo. Gros seum ! Il essaye de faire son Mac Gyver avec trois allumettes et un rouleau de PQ pour réparer sa carlingue mais ça marche pas du tout. Alors il tape la pose comme un bolos et le lendemain un p'tit keum lui dit tout de go « dessine moi un mouton, gros » !
Tagada Jones, il dit OK ! Il tatanne des moutons façon Botticceli, Picasso, Gustave Doré mais ça convient pas du tout. Le p'tit keum il dit « Non c'est de la chouchma ça mon frère ! T'es aussi doué que ma teub, lol ». Alors l'aviator il est bien vénère. Il lui photoshope une caisse en bois et il dit « Tu sais quoi, p'tite merde, ton tonmou il est là dedans ! Alors viens pas m'les briser » ! Mais le minot, en fait, on découvre que c'est le P'tit Prince des savoureux gâteaux au chocolat de LU qui te donnent la force l'énergie pour aller à la piscine et tout ça. C'pour ça c'est le p'tit ceprin en fait, la force de l'énergie et du plaisir izi.
En fait là où ça se barre trop en youk, c'est que le p'tit ceprin c'est un extraterrestre ooouuuuh !!!! Il vient d'un astéroide R2D2 et en fait le p'tit ceprin il se fait bien iech. Il est tout seul, il ramone les volcans (c'est une métaphore du vagin) et il coupe des baobabs à longueur de journées (c'est une métaphore de la teub) En gros le p'tit ceprin il veut pas que les sexes purulents envahissent son domaine privé tel un p'tit coin de paradis perdu susu. Aussi il tape la pose devant des couchers de soleil bien romantiques et tout mais il est seul tout. Et là il voit éclore la pure bebom de la mort, mais sauf que c'est une fleur. Haaan elle a même pas de einss ! Abusééé !!!!
Du coup il s'arrache pour tester la sérénité et l'amitié fraternelle avec des inconnus. Il voit que des gros cramés, genre y'en a un il allume les réverbères ! mdrrr ! C'est un gars de la DDE; il en branle pas une aussi. Ensuite il débarque sur la terre. Là il rencontre le serpent qui bouffe un éléphant comme ass . Il croise même un renard qui se la joue gros philosophe bouddhique (Bat les couilles, la vraisemblance !). Il dit que des phrases complètement jetées style « on ne voit bien qu'avec le cœur. Tmtc. Le reste c'est pas visible aux yeux »… tout ça… tu vois mdr. Ou alors en mode Marcel Proust « c'est le temps que t'as poucrave pour ta rose qui fait que tu la kiffes dans ton sang ».
Après son biopic, le P'tit Prince et l'aviateur se font un feu de camp en mode de Brokeback moutain. Bonne ambiance. Et le môme il dit « Ah dit, Top Gun, c'est pas que j'm'emmerde, mais je dois arroser mes bégonias . Ici c'est pas ma téci j'me sens pas ienb je dois retrouver mes frères. garde la pêche ! Kiss » ! Et il s'évanouit dans l'hyper-espace
C'est ouf. C'est l'ingénuité moderne. C'est Yann Arthus Bertrand en tyrolienne à center Park C'est l'univers minuscule et la découverte amoureuse. C'est le Petit Prince.
Les hôtesses de caisse chères aux technocrates de la nov'langue ne sont pas parvenues à éliminer nos caissières… De la même manière, la si tant pompeuse technicienne de surface n'a toujours pas eu la peau de la femme de ménage… Il nous reste à espérer que ce podologue équin à la dénomination unisexe et arborant son très savant suffixe en « logue », ne parvienne jamais à faire disparaitre de nos campagnes un ancestral symbole de la ruralité en tuant le maréchal-ferrant !
Pour répondre à TF 1 : « Maréchale-ferrante ».
En ce 8 mars, notons au passage que la podologue se devrait d'être équine.
Par-dessus leurs divergences, « Acquitator » ministre et avocat célèbre loue le talent de « Méluche », professeur et homme politique.
« Mélenchon est incontestablement un bon orateur »
Mais qu'en sera-t-il de notre belle langue française dans deux ou trois générations ?
« Hitler a pour but de prendre Stalingrad et Leningrad, il réussiea a prendre Stalingrad et après un combat acharné il prenat une partie de Leningrad et dissa a sont peuple qu’il prenna tout Leningrad car pour lui ce n’est qu’une question de temps mais sans le savoir de l’autre côté de Leningrad et l’océan ce prépare un plan pour reprendre le pouvoir sur Hitler. (…) La Russie demanda l’aide au italien qui on répondue présent. Et c’est que commenca la vrai bataille, pour l instant les nazi son determiner en ne regule devant rien ou sinon il ce font abattre par manque de courage.
[sic]
Reproduction d'une copie du Brevet blanc – Session février 2022
Entre les fluctuantes consignes « COVID », les algarades de campagne électorale, les promesses mirobolantes et les menaces d’amende de 135 € à propos de tout et de rien… mes styrax officinalis sont en bien piteux état !
C'est l'excuse ultime, le prétexte imparable, le joker universel, la défausse commode… C'est surtout le dernier tic de langage popularisé par Mâme Michu et Monsieur Toulemonde lorsqu'ils sont pris au dépourvu par un micro-trottoir en maraude entre les étals d'un marché ou dans la cohue des soldes.
(Oui, je sais, je regarde trop le 13h00 de TF1 !)
À moins que – plus grave – ce ne soit vraiment le fond de leur pensée…
Le brave Prévert et ses escargots enterraient les feuilles mortes… Je me sens, moi, bien seul à l'enterrement de l'accent circonflexe oralisé.
Bah… Il n'y a pas eu de faire-part… Et les commères choisies pour les cordons du poêle ne se sont même pas déplacées… Elles se chargent de la confirmation du décès chaque jour à l'heure de la météo en prédisant tantôt du Mistral dans la vallée du Rhone, qui vient là étrangement côtoyer phonétiquement la Garonne ; tantôt la tempête sur les cotes normandes qui, du coup, voient dégringoler leurs falaises et leur cote…
Que Tonton Georges me pardonne les emprunts subliminaux au « 22 septembre » et aux « Quat’z’arts »