C’est pas qu’on soye écolo-intégriste au Mot du Jour. Mais s’il nous arrive de laisser la télé en veille, on essaie autant que faire se peut d’économiser la planè­te… Et c’est pas toujours facile…

À preuve :

Tu déniches une petite laine plutôt sym­pa, dans une boutique de bonne tenue et, dans la cabine d’essayage tu aper­çois rapidement « Création française – Designed in France ».
Sans prendre le temps ni de réviser ton anglais, ni de chausser tes lu­nettes pour déchiffrer les petites lettres…
Arrivé à la maison, quand tu découvres le « Fabriqué au Cambodge », tu pestes contre cette société de consommation mondialisée et, comme le mal est fait, tu te consoles hypocrite­ment : « Au moins je contribue à l’éléva­tion du niveau de vie des petits cambod­giens »…
Et puis, agacé par la découverte de cet­te entourloupe, et vexé de t’être fait ber­ner, tu poursuis tes investigations en é­pluchant toutes les petites lettres…

Te voilà parti pour un grand voyage !

La petite boutique sympa que tu croyais béatement émaner de notre traditionnelle et bien françouaise industrie du textile est en fait une boîte polonaise.
Laquelle entreprise polonaise laisse à une société mexicaine le soin d’importer sa marchandise.

Et c’est sans doute par grandeur d’âme, pour contribuer à son développement,  que cet import-export de Santa Fé fait transiter ses containers par l’Égypte…

Revenons en à l’écologie :

Sans avoir la connaissance ni les moyens d’un Nicolas Hulot-Ministre d’É­tat, je me doute que le « bilan carbone » de ma petite laine représente pas mal d’allers-retours au marché que je fais à vélo pour ne pas prendre la bagnole, comme le conseille son ministère…

Et puis parlons économie :

Je n’ai pas là non plus la connaissance des arcanes économiques d’un François Lenglet, mais j’aimerais connaître, sur la somme – plutôt mo­deste – que m’a coûté ce vêtement, combien revient à la petite main qui a cousu les trois étiquettes de mentions obligatoires ?
Cette fois, c’est plutôt à Élise Lucet que je devrais en appeler !