À ma gauche, un journaliste pugnace. Pugnace et surexcité, bien décidé à ne pas lâcher le morceau. Il le tient son papier à portée nationale !
Il sait qu’il sera repris en boucle sur tous les « Breaking news ». The scoop ! Et puis, tant de rumeurs circulent déjà, ce sont autant d’angles d’attaque tout trouvés ! Il a pas trop eu le temps de peaufiner, alors direct ! À l’emporte pièce. Et tant pis si la courtoisie doit y laisser quelques plumes; et je ne parle ni de tact, ni de délicatesse…
À ma droite, le « témoin » en qui la Justice du Café du Commerce voit déjà un responsable. Lui, il se la joue Blandine livrée aux lions. Son jeu consiste à esquiver les pièges sournois du vocabulaire, les embûches d’un ton mal approprié, l’erreur fatale d’un élan spontané. C’est profil bas, sur un ton d’ordonnateur des Pompes funèbres, qu’il délivre compassion exagérée jusqu’au mélo, larmes de crocodile, sanglots dans la voix pour les meilleurs.
L’indécence de l’un, l’hypocrisie de l’autre me mettent autant mal à l’aise que si j’assistais à un combat de boxe ou à une corrida.
On aura compris ici mon admiration pour le noble art ainsi que pour l’afición…
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