Etc…
Sans doute ne me remercierez-vous pas. Car maintenant, vous aussi le repèrerez sans même le rechercher.
Je veux parler du dernier tic de langage en vogue : cet « et cætera » qui devient, dans la bouche des malheureux touchés par cette épidémie, un vélaire et sonore « eksétéra ».
Mais la bizarrerie ne consiste pas tant dans l'usage abusif de cette locution que dans sa place dans le discours. À l’origine destinée à abréger une liste, elle est maintenant carrément employée pour la remplacer.
Écoutez-voir un peu cette maman au rayon des fournitures scolaires : « On vient ici pour acheter le cartable, eksétéra »…
Ou cet édile local, fier de présenter l'école prête pour la rentrée : « On a refait les peintures, eksétéra »…
Et ce politique en campagne : « Notre priorité c'est la biodiversité, eksétéra »…
Feignasses d'eksétéristes ! Non contents de s'éviter l'effort de mémoire qui leur permettrait de compléter leur énumération, ils te refilent le bébé, s'évitant la possible bourde et te faisant porter la culpabilité d'une interprétation fallacieuse !
Quant à vous, Monsieur Prévert, ne faîtes pas la sourde oreille : vous portez une lourde responsabilité dans la vulgarisation de cet art de la défausse !
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