Liberté, Égalité, Fraternité
Hier soir, en louvoyant de la zappette, j’ai fait escale sur la Chaîne W9 où il se passait de drôles de trucs : on y cabotait parmi « les folies des stations de ski » sur deux rives opposées.
Courchevel était exposée à nos yeux incrédules. La station des plus riches de la planète. Spécialisée dans l’accueil des grands de ce monde, tout particulièrement de la nomenklatura russe. Petite visite guidée : altiport, héliport, palaces *****, les plus grands fourreurs, les princes de la joaillerie, les Chefs les plus étoilés… Quand on visite la galerie marchande on croit se balader dans les pages publicité de Paris Match.
Sur l’autre rive, on découvrait Risoul. Station des Alpes du Sud championne du low-cost et spécialisée dans l’accueil des groupes d’étudiants. L’on y arrive en autocar sur un parking ou des containers vides font office de vestiaires pour se changer et profiter de la neige en attendant que le placard la « studette » se libère.
Les façades des barres d’immeubles sont tapissées de croûte de bois pour mériter l’appellation de Résidence.
Venons-en aux « folies » proposées au programme.
À Courchevel, les restaurants des palaces « offrent » du vin à emporter, comme le bougnat de jadis. Les bouteilles à 800 euros n’y sont pas rares. Aux galeries d’art des galeries marchandes, pas de porte-clés en marmotte ni de petits ramoneurs en feutre ; mais des babioles orientalistes serties de rubis à 3 500 euros. Il est vrai que le galériste consent un rabais de 15 % et s’occupe de la livraison (Douane incluse ?)
Le soir, aux Disco VIP, visons, diamants et champagne. Une nuée d’« escorts » vous tombent dessus comme la vérole sur le bas-clergé (Un peu de correction SVP, on est dans le beau monde !) des abeilles sur un pot de miel. Cinq à huit cents euros sont payables d’avance.
Pendant ce temps, à Risoul, on ouvre les « food-pack » fournis par le tour-operator, à un prix bien moindre que le Shopi local. À moins que l’on ne se fasse la sortie de fin de séjour autour d’un Menu Savoyard à la pizzeria du coin où l’on peut négocier une carte de fidélité pour profiter du tarif préférentiel de 2 euros le demi de bière. Plus tard, dans un appart. de 20 m2, on improvise une discothèque : sono, lasers, fumigènes et « rafraichissement » Le plus gros de la teuf se déroule dans les coursives de pas deux mètres de large. Elle est parfois interrompue par la visite des gendarmes qui appellent sans grande conviction à la modération. On se la joue sympa dans ce contexte.
Et alors ? Les folies en questions ?
À Courchevel, lorsqu’un milliardaire russe, proche du Président Poutine, est convaincu de proxénétisme aggravé, le Premier ministre français est sommé d’aller en personne à Moscou pour faire part de l’arrêt des poursuites et présenter les excuses de la France.
À Risoul, les gendarmes, devenus moins sympas, visitent les bouts de piste tranquilles où ils traquent le fumeur de joints jusque dans les bouquets de mélèzes les plus reculés. Les quatre Belges qui se sont fait épingler hier soir ont été conduits au poste. Prise d’empreintes et ouverture d’un fichier. Amende de 350 euros chacun.
C’est le prix qu’ils paient pour un séjour d’une semaine, voyage compris.
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Ces jours derniers, j'ai regardé les (très belles) ascensions des Alpes par le Tour de France.
« C’est un café comme les ultimes meurent. Une façade en bois vermoulu. Un bout de terrasse cernée par des fusains en caisse dépeinte. Du papier peint décoloré sur les murs. Des tables en bois cirées par l’usage prolongé. Une odeur de vinasse et de sciure mouillée. Et puis un patron en tricot déchiré, blanc de paresse et pas rasé, qui lit le Dauphiné Libéré derrière un rade de cuivre.