« Alors que ma carrière est au creux de la vague, en 1975, Georges Brassens, mon ami depuis vingt ans, décide de me céder « Le chapeau de Mireille », qu’il vient de composer. Une très belle preuve d’amitié ». Marcel Amont à Paris-Match - 2013
Mort de Marcel Amont, le 8 mars 2023
Marcel Amont (pour l'état civil Marcel Jean-Pierre Balthazar Miramon), né le 1er avril 1929 à Bordeaux (Gironde) et mort le 8 mars 2023 à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), est un chanteur et un acteur français qui connaît le succès dès les années 1950 jusqu'aux années 1970. Au début des années 2020, il est considéré, avec Line Renaud et Hugues Aufray, comme un des derniers grands représentants du music-hall en France. Sur Wikipédia.
Je vais vous présenter un ami. Il est froid, il est lisse, il est chauve, il n’a pas de couille… non ce n’est pas un énarque. C’est mon pote Stanley…
Stanley Lombrick, le ver de terre. Stanley Lombrick, célèbre réalisateur du grand film du Vivant : « L’odyssée de l’espèce », un chef d’œuvre. Saviez-vous qu'Aristote l'appelait « l’intestin de la terre » ? Saviez-vous que tous les efforts de l'agriculture depuis les débuts du néolithique prétendent faire son boulot ? Et que malgré notre « génie » nous n'avons jamais su égaler Stanley en efficacité ?
Son boulot ? C’est produire la fertilité ! C’est creuser des km de galeries et les tapisser de mucus hyper-riche en nutriments. Un lombric en forme remue 270 fois son poids de terre par an et un sol vivant contient 3 millions de ces bestioles à l’hectare. Son boulot ? C’est rendre les sols poreux afin que l’eau s’y infiltre et descende toute propre jusqu’aux nappes phréatiques. Quatre cents mètres de galeries au m2 ça aide bien à drainer ! Son boulot ? C’est structurer les sols en les collant avec son mucus afin que le premier orage venu ne les lessive pas vers les ruisseaux. Peut-être aimerez-vous savoir aussi que Stanley est hermaphrodite. Que sa sexualité est pour le moins… éclectique et qu’il n'hésite pas à se pisser dessus pour hydrater sa peau et garder sa fraîcheur scandinave ? Et comme Stanley est conscient de sa responsabilité dans l'écosystème, il pousse l'amabilité jusqu'à servir de festin d'oméga 3 aux poules et à leurs consœurs. Contrairement à nous, elles ne le méprisent pas, elles. Et voilà que ce travail colossal, ces services inestimables, quoique peu spectaculaires, sont en baisse constante dans la majorité de nos sols agricoles. Depuis au moins un siècle, nous faisons tout pour éliminer Stanley Lombrick. En travaillant autant la terre et en utilisant la chimie pour fertiliser, nous lui ôtons le gîte et le couvert. Heureusement, avec le non-labour, les couverts permanents, l’agroforesterie, nous recommençons à voir de la vie dans les champs. Enfin Stanley revient et les charrues s’éloignent.
Allez les vers ! Ne nous lâchez pas ! Votre salut est le nôtre. On ne prétendra plus faire le boulot mieux que vous ! On ne fera plus s'épuiser ces champs immenses dépourvus d’arbres et de vie. On va laisser vivre les sols pour vous encourager à entretenir cette éponge moelleuse et nourricière où s'épanouissent les racines. La santé de nos sols, de nos plantes, de nos animaux et donc, forcément la nôtre, dépend de la santé de Stanley et de tout le petit peuple souterrain du vivant.
Que vive l'agro écologie ! Et à votre santé !
Sous le chapeau « Nos amies les bêtes » (comme le dit si bien Pierre Perret) ce ver de terre peut rejoindre ► la cigale du 10 juin 2015…
Vendredi dernier, sur France Inter, François Morel interpellait Patrick Cohen :
« Patrick, je ne voudrais pas vous faire de reproches ; qui serais-je moi, petit chroniqueur ignorant pour vous chercher des noises, pour vous chercher des poux dans votre toison splendide ? Mais il se trouve que, pas plus tard que la semaine dernière, je crois que c’était vendredi, à ce même micro, au sujet d’un récent discours du Président de la République vous avez dit : “Il semblerait que son discours n’ait pas spécialement impacté les différents sondages concernant la présidentielle”. Je me permets de vous signaler cet anglicisme déplacé parce que les auditeurs de France-Inter sont très attentifs et très sensibles aux erreurs qu’on peut faire ». (…) Mais la peine de mort, ça ne peut pas s’appliquer raisonnablement à quelqu’un qui dit “du coup” ou “c’est juste merveilleux". Franchement… C’est trop (*), c’est démesuré »…
(*) C’est trop : Tiens, il l’a oublié celui-là !
Et aussi, comme le relève San-Antonio (Y en avait dans les pâtes) : « J’avais complètement occulté l’incident. Maintenant on n’oublie plus, on occulte ». Citation qui me retombe sous les yeux bien à-propos…
Tout comme les auditeurs de France Inter, les lecteurs (trices) du Mot du Jour sont très attentifs et très sensibles aux oublis que je peux faire. Ainsi, on (*) me fait remarquer que j’aurais dû aussi mentionner « en fait ». Ce « en fait » qui, répété à outrance deux ou trois fois par phrase, est particulièrement « impactant » sur mon humeur, et qui, « du coup », réveille aussi en moi des instincts homicides. On (*) me cite l’exemple d’un guide touristique érudit aux explications fort intéressantes, malheureusement ponctuées de « en fait » à foison. On n’entend finalement même plus ce qu’il dit, les « en fait » « occultent » le reste du discours…
Sans doute fourvoyé par mes propos impies, Méphisto vient tenter d'une ultime manœuvre… Déguisé en serpent, il m'approche en ami… Peine perdue Satan… Ce n'est qu'une couleuvre.
26 mars – midi. Toute première apparition dans le jardin – Mes crapauds, soyez prudents !
« On entend souvent, notamment sur les ondes, et on lit fréquemment, notamment dans les journaux, cette expression incongrue : « C’est un ami personnel ». Untel, vous dira-t-on, est un ami personnel du Président, un ami personnel de l’assassin, du patron du bistrot, du souverain pontife ou du portier de l’hôtel… Cette expression a eu longtemps ceci d’étrange que l’on avait du mal à imaginer ce que pourrait être un ami qui ne serait pas personnel. On n’imaginait pas ce que pourrait être un ami impersonnel. Mais désormais nous savons à quoi nous en tenir : il existe des amis impersonnels. Ils sont plus couramment dénommés « amis virtuels » et ils prospèrent sur les sites dits « de réseaux sociaux », dont j’ai lu également qu’ils peuvent être appelés « agrégateurs de flux sociaux ». L’amitié virtuelle est à l’amitié ce que les barres protéinées sont au gigot d’agneau-flageolets. Aussi n’en faisons-nous pas grand cas. »