Et alors ?
Patrick Rambaud, de l'académie Goncourt, a publié, de 2008 à 2013, une suite de « chroniques du règne de Nicolas Ier ». Il s'agit d'une sorte de satire à la manière de La Cour d'André Ribaud dont les illustrations de Moisan dans le Canard Enchaîné ont réjoui les plus de cinquante ans. Du cinquième volume de cet ouvrage, j'extrais cette citation en forme de signal d’alarme :
La scène se passe à l'Assemblée nationale.
« Assis au banc du gouvernement, le duc de Sablé, M. Fillon, sonna la retraite des Impériaux avec une mine outragée. « Injures graves » entendit-on, et « Provocation indécente ! », « Climat dégradé ! », « Une honte ! »
La honte ne venait-elle pas des abus du même duc de Sablé, lequel, pour ses week-ends dans la Sarthe, usait d'un Falcon 900 de l'État au lieu du train qui mettait Le Mans à une heure de Paris; sa voiture le précédait sur la route pour l'accueillir à sa descente de l'avion et le mener devant son manoir. Le duc, si humble, si cul-bénit, qui se forgeait l'image d'un simple curé de campagne, se révélait un insatiable profiteur. Il avait des goûts de luxe qu'il cachait avec soin, mais la réalité dépasse souvent les hypocrites ».
Patrick Rambaud
in "Tombeau de Nicolas Ier et avènement de François IV"
Page 141. Grasset - 2013
vues | | Partager sur : | |