Pour un dimanche la fleur aux dents…
Mon oncle Benjamin
Édouard Molinaro-1969
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Pour un dimanche la fleur aux dents…
Mon oncle Benjamin
Édouard Molinaro-1969
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Résumé de la saison 1 – La Genèse –
Salut à toi, O lecteur fidèle et opiniâtre ! Avant de nous lancer, demain, dans la saison 2 de la Bible, juste un rapide survol des siècles précédents pour te replonger dans le contexte.
Le Livre commençait par un dieu désœuvré qui se bricole une espèce de Play Mobil géant. Il se trouve que ses sujets s’animent et en font un peu à leur tête. Les toutes premières figures, Adam et Ève, chassées du Jardin d’Eden pour insubordination se montrent néanmoins prolifiques. Leur nombreuse descendance ayant de qui tenir, ces nouveaux sujets se révèlent si dissipés que Dieu décide de jeter à l’eau tout le fourbi, n’épargnant que Noé et ses fils, pour recommencer une nouvelle partie.
Noé et ses descendants par Sem installent le jeu au pays de Canaan. Abram, le descendant qui nous intéresse, prend la bougeotte et part en reconnaissance du côté de l’Égypte avec son neveu Lot. L’aventure tourne court. Abram remonte planter son campement du côté de Mamré, à l’ombre des chênes. Son neveu Lot, lui, s’installe du côté de Sodome. Après la vitrification de ce lupanar géant, ce n’est qu’en forniquant avec leur père que les filles de Lot se bidouilleront une descendance par Moab et Ben Ammi. De son côté Abram reste en si bon termes avec Dieu qu’il lui est promis une descendance aussi pléthorique que riche et puissante ! En fait, Sara, sa légitime, lui donne Isaac et une dévouée servante lui fabrique Ismaël.
Nouvelle tentative de déménagement vers l’Égypte. Une étape à Guérar… et Abram (qu’on appellera désormais Abraham) pose ses valises à Beer Sheba. Sara (qu’on appellera désormais Sarah) accouche d’Isaac puis s’endort dans la paix du Seigneur. Abraham, qui veut assurer sa descendance, marie son fils Isaac à Rebecca, une petite nièce. Ils ont des jumeaux : Esaü et Jacob.
Le décès d’Isaac est prétexte à zizanie grave entre les jumeaux. Jacob s’en va trouver refuge chez Laban, un oncle maternel. Il tombe amoureux de sa cousine Rachel. Il finit par l’épouser. Avec sa sœur Léa en prime ! Avec l’aide de leurs dames de compagnie, ces deux drôlesses ne lui prodigueront pas moins de treize gosses !
Mais il a le mal du pays, Jacob. Il négocie à la crapuleuse son départ avec Tonton Laban et taille la route. Quelques péripéties sur le chemin : Rachel donne naissance à Benjamin et meurt en couches et il arrive une sévère embrouille entre Joseph et ses frères Ruben et Siméon. Ils manquent lui faire la peau mais se contentent de le vendre à une caravane de passage en route vers l’Égypte.
Ces rufians le revendent à Putiphar. Une sorte de ministre de l’Intérieur chez Pharaon. Joseph sait se faire apprécier (un peu trop même de Madame Putiphar) et de plus, en usant des confidences du Très-Haut, il se découvre des talents de Madame Soleil. Il bonnit la bath aventure à Pharaon qui le nomme quelque chose comme grand administrateur du royaume… Rien que ça !
Une famine providentielle amène les fils de Jacob à venir crier famine auprès de Pharaon. C’est Joseph qui les reçoit. Il les retapisse d’entrée et la fratrie finit par se recomposer juste à temps pour recevoir les bénédictions prémonitoires du père Jacob alias Israël.
Voilà donc où nous en étions à la fin de la saison 1 « La Genèse ». Nous retrouverons demain Joseph et toutes sa (ses) tribu(s) installés au pays de Gossen.
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Ma bible au premier degré – Saison 1 – La Genèse
Résumé de l’épisode précédent :
Retour à Canaan. Jacob se la joue héros de la résistance. Il refuse de se plier aux exigences de ce Joseph et de se séparer du petit dernier. Jusqu’à ce que son estomac ait raison de ses résolutions… L’équipe cette fois au complet se retape la route. Dès l’arrivée on clarifie les histoires de thunes, Siméon retrouve ses frères et la situation se détend. Pédiluve et agapes royales. Enfin non : elles ne sont pas encore inventées ; disons banquet de bienvenue où l’on soigne particulièrement le petit Benjamin. Finalement c’était pas si difficile cette mission : on rentre avec le ventre plein, des sacs de blé et la fratrie au complet. C’est sans compter avec un dernier coup tordu de Joseph qui, prétextant un vol (encore !) fait ramener tout le monde au palais par ses archers. Il exige que Benjamin reste avec lui. Cette fois c’est Juda qui s’y colle et, à force d’éloquence, fait craquer le Grand Joseph.
35 – Retrouvailles dans l’allégresse
Ils ont tout pour être joyces : un papa en commun, la récupération du petit frère, Joseph qui oublie la mauvaise blague du désert. D’autant plus que c’est peut-être bien à cause de ça qu’il est devenu le Grand Manitou en Égypte ! « À la grâce de Dieu qui, pour sûr a voulu que je vous sauve de la famine ». Enfin, on va dire ça comme ça.
Joseph est un homme de décision :
« Allez, vous allez pas rester moisir dans votre pays de crevards ! Mon Pharaon est d’accord, c’est même lui qui me l’a proposé : il vous accueillera bien et vous donnera ce qu’il y a de meilleur de l’Égypte. Vous allez faire du lard, mes cochons ! Alors vous remontez fissa chercher papa et toute la smala. Qu’il n’oublie rien ! Fils, petits fils, brebis, bœufs et tout ce qui est à lui. Arrivés en Égypte, je vous installerai comme des pachas. Y a à faire dans le pays ! ». Pharaon prête des chars pour le déménagement et fouette cocher ! sur cette Route 66 qui prend des airs de la Nationale 7 chère à Trenet ! Cette fois Jacob – alias Israël – ne se fait pas prier, d’autant plus qu’il a une vision nocturne de Dieu qui vient encore l’assurer de son soutien, et lui promettre le retour au pays…
Jacob-Israël installe sa colonie au pays de Gosen, dans la contrée de Ramsès. Il se passe dix-sept ans pendant lesquels ça se passe plutôt bien si l’on se fie au taux de fécondité de ces immigrants ! Puis Jacob-Israël, qui totalise maintenant cent quarante-sept ans au compteur, sent qu’il va lâcher la rampe. On assiste au rite habituel de la bénédiction des jeunes par le Patriarche, avec toujours maintes manigances pour compliquer à souhait la transmission du patrimoine, au risque de semer pour plus tard et pour longtemps les graines de la discorde…
Puis l’on en vient à la bénédiction des fils, avec en prime, d’ésotériques prophéties sur le devenir de ces douze chefs de tribu.
De ces propos touffus, on peut retenir que :
– Ruben, bien que l’aîné, n’aura pas la prééminence : il a la rancune tenace le vieux, et il n’a pas digéré la partie de radada que son grand s’est offert avec Biha, sa concubine (voir chapitre 30).
– Simon et Lévi, qui se sont conduits comme des Waffen-SS à Sichem seront dispersés dans Israël. Pour leur apprendre à vivre.
– Juda, traité comme un lion du désert est décrété patron de la fratrie. On croit comprendre qu’il aura un petit penchant pour la bouteille (il a les yeux rouges de vin).
– Zabulon est expédié au bord de la mer.
– Isacaar, toujours content de son sort est assimilé à un âne robuste. Ne sera-t-il qu’un paisible exécutant ?
– Dan jugera son peuple comme l’une des tribus d’Israël. Cette brève sentence aurait mérité un brin d’explication… mais pourquoi lui prédire un avenir de vipère sournoise ?
– Gad aura fort affaire avec les malfrats, mais saura leur régler leur compte !
– Aser est promis à un grand avenir de Chef étoilé qui servira les rois… Mazette !
– Nephtali sera comme une biche en liberté (sic), et beau parleur avec ça.
– Joseph ! Il n’y a pas de mots assez élogieux pour ce guide spirituel de la fratrie.
– Benjamin, homme de sac et de corde, le petit dernier ne devra pas côtoyer de trop près Nephtali. Jeune loup avide, il dévorera sa proie nous dit Jacob.
Mais, me feras-tu remarquer Ô toi attentif lecteur, le compte n’y est pas car ce n’est pas douze mais bien treize enfants qu’a engendrés ce chaud lapin de Jacob. Et bien, te rétorquerai-je, généalogiste pointilleux, ce n’est pas d’une pisseuse tout juste bonne à allumer les Sichémites que tu prétendrais faire une nation d’Israël des fois ? Et en plus, on n’est pas encore sûr qu’elle ait une âme…
Tout est dit. Jacob peut s’endormir dans la paix du Seigneur, comme on dit élégamment. Cette fois c’est donc en corbillard que l’on reprend la Route devenue mythique. Direction la caverne de Heth, près de Mamré ; (Mais si, souviens toi, au chapitre 21, la mort de Sara… Faudrait suivre un peu !).
On a vu que le patriarche jouait malgré tout le rôle de grand modérateur dans cette turbulente famille. Papa trépassé ça craint un peu du côté des frangins : et si Joseph décidait de leur faire payer cash toutes les blagues un peu douteuses de leur jeunesse… Ça pourrait faire chérot ! Et comme on n’en est plus à une salade russe près, les voilà qui prétendent que Jacob leur a dit avant de mourir qu’ils devaient lui dire qu’il lui ordonnait de leur pardonner leurs agaceries passées. (Je sais, on dirait un article de Closer, mais tâche de t’y retrouver dans les pronoms personnels !). Joseph se montre bon zig. C’est loin tout ça et puis au final c’est bien à cause de ces blagounettes que je suis devenu ce que je suis devenu et puis, Maa Allah, ça m’a permis de vous sortir de la mouise.
Il va falloir maintenant mettre un terme à la Saison 1 de « Ma Bible au premier degré ». Depuis un moment déjà on sentait que ça finirait en queue d’Ichtyos… Faut bien en garder sous le pied pour les Saisons suivantes…
Alors voilà : Joseph voit proliférer sa descendance. Il décide de mourir à l’âge de cent-trente ans. Il remet à plus tard la randonnée post-mortem à Canaan. On l’embaume et on le met dans un cercueil en Égypte… Voilà, nous sommes au bout de ce premier opus.
C’était la Genèse 45 à 50
Bonnes vacances à toi, Ô lecteur infatigable ! Il me reste encore quelques « bonus » à préparer pour récompenser ton opiniâtreté. Ils constitueront la « quatrième de couverture » de ce premier volume !
À bientôt…
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dans ► 1 La Génèse – 1.35 – Retrouvailles dans l’allégresse.
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Ma bible au premier degré – Saison 1 – La Genèse
Résumé de l’épisode précédent :
Joseph s’était acquis la bienveillance de Pharaon en lui prédisant l’alternance des années d’opulence et de disette. Ça se passe comme prévu ! Et pas qu’en Égypte. À Canaan aussi. Joseph, en bonne fourmi amasse pendant les bonnes années. Tandis que là-bas, papa Jacob et les frangins ne se doutent de rien et cigalent à tout-va. Ils se trouvent bientôt fort dépourvus et les frangins viennent tous – sauf Benjamin – auprès de Joseph mander l’aumône de quelques grains. À peine arrivés, Jo les retapisse. Et trouve les arguments pour les renvoyer chercher le douzième petit frère.
34 – Restrictions & capitulation
On refait la Route. Retour à la maison… et rapport complet au pater familias. À la vue de l’argent restitué, papa Jacob flaire une embrouille et reproche à l’équipe d’avoir laissé un frère en otage.
« Siméon en otage, et en plus vous voulez emmener Benjamin ! Vous voulez-donc me faire mourir avant l’âge ! ».
Et comme on a l’amour filial à géométrie variable (rappelle-toi Abraham et Isaac, au chapter 4) voilà mon Ruben qui propose gentiment à son dabe de tuer ses deux propres fils si d’aventure il ne ramenait pas Benjamin… Mais papa n’en démord pas. On reste tous à la casbah ! Enfin… Jusqu’à l’épuisement des vivres… Qui amène à reconsidérer la situation.
Des longueurs… On sent que l’auteur, emberlificoté dans une intrigue trop foisonnante ne sait plus trop comment s’en sortir…
Quand on commence à la sauter vilain, Jacob – qu’on nomme désormais Israël – (appelons un chat un chat !) remet tout l’équipage en route, nanti de tout le fric nécessaire à cette transaction, plus le « trop rendu » de la dernière fois, plus des cadeaux royaux à l’attention du bienfaiteur. Il leur confie aussi Benjamin… advienne que pourra…
Et on se re-refait la Route. En Égypte, dès qu’il les voit revenir accompagnés de Benjamin, Joseph donne ses ordres pour les faire escorter jusqu’à lui. Notre équipe pète un peu de trouille quand elle se voit encadrée de la sorte, craignant de se faire dérouiller, dévaliser puis embastiller tout ça pour être repartis avec l’argent du premier voyage. On assiste là encore à un numéro genre « Le plus grand Cabaret du Monde » : on a vu que, lors du premier voyage, Joseph lui-même avait fait remettre en loucedé l’argent reçu en paiement dans les sacs de blé. Et, alors que, honnêtes ou prévoyant le pire, ils ramènent ce magot avec eux l’Intendant de Joseph leur explique :
« Y a pas d’ lézard, le fric qui était dans vos sacs, c’est un cadeau de Dieu. Du reste, moi, j’avais bien reçu votre paiement… » (Whaou ! Si seulement mon percepteur pouvait me tenir le même discours !)
Ah bon. Les frangins, bien soulagés cachent leur joie et ne s’avisent surtout pas de chercher plus loin pour élucider ce tour-là. Tu parles ! Nous voilà donc bons amis. Siméon-l’otage rejoint la fratrie, on se lave les pieds en famille en attendant le Patron qui veut les faire manger avec lui… (Je dis bien « les faire manger avec lui » et non pas « les inviter à sa table »). À l’arrivée de Joseph on se plie aux mondanités d’usage : Comment ça va par chez vous ? Et votre vieux père, toujours en vie ? Ah ! Mais, mais c’est ça votre jeune frère Mademoiselle Germaine ? Le petit frère dont vous m’avez tant parlé ! Et là, Joseph doit s’esbigner dans sa chambre pour ne pas montrer sa trop grande émotion à la vue de son petit frère à lui.
C’est pas tout ça, les émotions ça creuse. On passe à table. Enfin, à tables, car on a beau être de la famille, c’est une abomination pour un Égyptien de manger à la table d’un Hébreux. (No comment). On ripaille quand même, Benjamin cinq fois plus que les autres. Il a de l’appétit, le petit ! Et on comprend à ce détail que Joseph fera tout pour récupérer Benjamin. Il ourdit une nouvelle manigance à base de sa coupe d’argent préférée, celle dans laquelle il boit et où il dit prédire l’avenir. Il fait planquer ce Graal dans le sac de Ben puis, la caravane partie, il lance son intendant à leurs trousses avec pour mission de ramener comme esclave celui des frères dans le paquetage duquel on aura trouvé la coupe. Pas bête ! Courette, perquisition, dénégation, retour honteux à la case départ. Cette fois c’est Juda qui se charge des tractations sur le thème : si on revient sans son petit dernier notre vieux père en mourra… Il le fait si bien au sentiment que c’est Joseph qui se craque le premier.
Et c’est la grande scène du 45.
Joseph reste seul en présence de tous ses frères et il leur crache le morceau. Il déballe tout, intégral. Depuis sa vente aux nomades du désert jusqu’à sa bonne fortune d’aujourd’hui.
Gen. 42.29 à 45
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dans ► 1 La Génèse – 1.34 – Restrictions & capitulation.
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Ma bible au premier degré – Saison 1 – La Genèse
Résumé de l’épisode précédent :
On revient à la fin du chapitre 30 pour suivre les tribulations de Joseph. Arrivés en Égypte, les caravaniers médianites le revendent à Putiphar, geôlier en chef chez Pharaon. Joseph se met Putiphar dans la poche et devient son homme de confiance et à tout faire. Enfin presque tout, puisque la femme du patron voudrait bien en faire son quatre heures. Ça en arrive aux voies de fait et, pour échapper à cette couguar, Joseph y laisse positivement sa chemise. Chemise que la drôlesse va brandir sous le nez du mari en criant au viol ! Retour à la case prison pour Joseph. Son zèle lui vaut encore un avancement rapide et des histoires ésotériques avec d’autres détenus lui permettent de signifier à Pharaon que, compte-tenu de ses protections en Très Haut lieu, il ferait mieux de le prendre de son côté. Pharaon comprend vite. Il lui fait un pont d’or et en fait le grand Administrateur du royaume avec les pleins pouvoirs. Pour compléter la panoplie, il le marie à une fille de la jet set locale. Joseph part en tournée d’inspection à travers l’Égypte.
33 – Délit d’initié & marché noir
Note : Ce chapitre et les suivants présentent d’indéniables longueurs. L’action y est répétitive, la narration fastidieuse.
Bien informé par le Grand Majax qui déclenche à volonté sécheresse ou opulence, Joseph attaque par un septennat cool et glorieux. Il fait amasser les récoltes excédentaires en prévision des années de vaches maigres (et par la même occasion, il nous offre cette locution agreste imagée). Comme prévu son second septennat voit s’abattre la famine sur toute la région. Mission humanitaire ou marché noir, va faire la différence, l’Égypte s’en sort plutôt bien pour la plus grande gloire de Pharaon et de son Joseph.
Pas pareil chez les Hébreux, au pays de Canaan où nous avons laissé Jacob (c’était au chapitre 30, rappelle-toi, Jacob retrouve Esaü, son rouquin de frérot).
La famine sévit comme partout et Jacob, devenu patriarche, informé de la bonne fortune de l’Égypte, y envoie dix de ses onze fils restants au ravitaillement. Il garde avec lui Benjamin, le petit dernier (comme son nom l’indique), frère de Joseph, son fils disparu, de peur qu’il ne lui arrive des bricoles à lui aussi (encore ces promesses divines de nations opulentes au descendant officiel… et, Joseph disparu, Ben est le dernier…). Et voilà toute la fratrie engagée sur leur Route 66 à eux.
Au bout, il y a Joseph aux pieds duquel ils viennent se prosterner pour quémander quelques grains pour subsister jusqu’à la saison prochaine. Mais c’est qu’il le prend de haut le grand vizir ! Les frangins sont loin de se douter qu’ils ont affaire au petit merdaillon qu’ils ont vendu à une caravane. Joseph, en revanche les retapisse au premier coup d’œil. Et il te les colle au trou pour espionnage comme de vulgaires touristes surpris à photographier l’aéroport de Tel Aviv !
Pour se sortir du pétrin, les frangins racontent leur vie par le menu : le coin d’où ils viennent, le vieux père resté au pays avec le petit dernier… et même, en termes ambigus la disparition de Joseph « qui n’est plus ». S’en suit un marchandage compliqué où l’on ne voit pas très bien où Joseph veut en venir. Toujours est-il qu’il garde Siméon en otage et renvoie toute la bande chercher le petit frère. Non sans remplir leurs sacs de blé, ce pour quoi ils étaient venus. Grandeur d’âme ou manigance : il glisse dans leurs sacs à leur insu l’argent qu’ils avaient donné en paiement…
41.46 à 42.28
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dans ► 1 La Génèse – 1.33 Délit d’initié & marché noir.
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Ma bible au premier degré – Saison 1 – La Genèse
Résumé de l’épisode précédent :
Jacob retourne chez sa mère. Avec les deux sœurs, le troupeau… et les théraphims de Laban que Rachel a étouffés avant de partir, en guise d’héritage anticipé. Quand il découvre le vol, Laban et ses fils coursent les fuyards mais la perquise ne donne rien : Rachel planque son butin sous ses lingettes douceur. On se rabiboche autour d’un mâchon d’adieu. Jacob flippe un peu à l’idée de retrouver le frère qu’il a si joliment entubé. Il envoie des émissaires avec un gros troupeau en cadeau de retrouvailles. Cette grosse ficelle trop terre-à-terre ne suffit pas au Très haut qui, la nuit même dépêche un sbire à Jacob pour le dérouiller d’importance. Sévère mais juste, le châtiment suffit pour nommer désormais Jacob sous le pseudo d’Israël.
30 – Frasques, massacre & coucheries
Et voilà Esaü qui arrive à la rencontre de son frère. Jacob la joue profil bas et traite sournoisement son frère en grand son seigneur. Esaü se fait un peu prier, mais finalement accepte le troupeau-cadeau et l’on reprend la route de Canaan, chacun à son rythme, Esaü devant, Jacob suivant à l’allure des gosses et des brebis pleines.
La rando n’est pas de tout repos. Du côté de Sichem, la môme Dina, une fille que Léa avait eu sur le tard (Gen 30-21), va faire la belle dans le patelin. Elle tombe sur un fiston du coin, le beau Sichem (ℹ)Il n'y a pas d'erreur : Sichem est bien le nom du patelin et le prénom du fiston, carrément le fils du prince. Oui, comme dans les contes de fées ; faut dire que la fifille à Jacob , elle zonait pas avec la caillera. Et le beau gosse, même pas circoncis (!) qui déflore la donzelle. Scandale in the family, mais les darons s’arrangent à l’amiable, Sichem y perd son prépuce et l’aventure tourne court (si je peux me permettre !). On s’arrange à l’amiable. La tribu de Jacob est autorisée à s’installer et à exercer ses trafics en échange d’une circoncision généralisée des sujets de Hamor, le père de Sichem. (décidément, ils font une fixation !)
Genèse 34:24
« Et tous les mâles se firent circoncire, tous ceux qui étaient venus à la porte de la ville ». Notez le réalisme du jeu de PlayMobil du Très-haut : le seau rempli de prépuces au premier plan, les flaques de sang au pied des opérés et la lame rougie du coutelas sacrificiel.
Seulement voilà : les deux frangins de Dina, Siméon et Lévi se la jouent cousins corses outragés. Se prennent pour la Division Das Reich et le village de Sichem n’a plus rien à envier à Oradour-sur-Glane. Ils trucident tout. Y compris leur nouveau beau-frère. Ils récupèrent leur sœur, pillent la ville, volent le bétail et emmènent femmes et enfants en esclaves. Du travail d’évangélisateurs avant l’heure ! Ça tourne tellement vinaigre qu’il faut que le Barbu s’en mêle… Même processus qu’à Sodome. D’abord, profiter de la situation pour faire abjurer tous les impies qui seraient encore sous la coupe d’autres dieux que Lui. Ensuite mettre le clan de Jacob à l’abri (avec l’inévitable construction d’un autel-mémorial). Enfin « répandre la terreur » sur les villes avoisinantes. En épargnant soigneusement mes deux gentils apprentis Waffen SS, cela va sans dire…
Et puis quand ça veut pas, ça veut pas… Voilà Rachel qui accouche en route une dernière fois : le petit Benjamin. Ça se passe mal et à son âge, elle tient pas le choc. Elle est enterrée du côté de Bethléem. Et pour en rajouter avec la famille tuyau-de-poêle, voilà Ruben, l’aîné de Léa, qui s’envoie en l’air avec Bilha. Mais si, tu te souviens : la bonne à vraiment tout faire de maman, gentille avec papa, une belle-mère en quelque sorte ! (voir chapitre 27) Et bien sûr, le dabe, il l’apprend…
Allez, un petit schéma pour mieux comprendre tout ça :
Tu m’as compris, pour Jacob, c’est pas vraiment « La croisière s’amuse » ! Le coup le plus fumant, c’est quand même pour la poire de Joseph. Une petite teigne, le chouchou à papa ! Toujours à rabocher ou à se faire mousser : il raconte ses rêves dans lesquels y se prend pour le Roi Soleil ! Peuvent plus le saquer les frelots ! Ils te le bloquent dans un coinceteau isolé, il a droit à une avoinée sévère et il faut que Ruben se mette en travers pour pas que les autres lui fassent la peau pour de bon ! Et puis, comme on n’est pas du tout du genre vénal dans la famille, ils te le fourguent pour vingt sicles d’argent à une caravane d’Ismaélites qui l’emmène en Égypte. Bon vent, frérot !
C’était la suite : Genèse – 34 – 35 – 37
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dans ► 1 La Génèse – 1.30 Frasques, massacre et coucheries.
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Une tranche de vie (passée au scanner)
Dans la vie il est des passages obligés. De ces moments désagréables, sans échappatoire, qu’il nous faut traverser en état d’apnée mentale.
Ce mardi, le couloir d’attente du service d’imagerie médicale affiche complet.
Pas un Paris-Match, pas un Elle, pas un Gala pour tuer le temps. Peut-être par mesure d’hygiène, on les a remplacés par un écran plat.
C’est l’heure imbécile et fatale où une escouade de post-ados sont conviés à jouer les Machiavel sous les perverses instructions de Benjamin, leur maître à penser.
Ce sont d’abord de longs plans américains statiques sur des vamps de pacotille qui, tantôt tragédiennes, tantôt femmes fatales, viennent nous susurrer leur confidences. Cela nécessite parfois une version sous-titrée. Merci « la prod’ » de décoder un langage par trop novateur pour le profane…
Puis viennent de fausses confidences en aparté, chuchotées dans des couloirs ombreux ou n’importe quel recoin suggestif. Salle de bains ou vestiaire où trainent négligemment quelque lingerie féminine semblent favoriser ces échanges que l’on devine croustillants. Pas de son, peu d’image. Poursuite d’un grand moment télévisuel !
Retour au salon. Les pin-up ont eu le temps de revêtir leurs panoplies de travail. S’engagent alors des discussions philosophiques avec les mâles langoureusement vautrés sur les sofas.
Quand la tension psychologique se fait trop forte une Voix venue de nulle part vient vénalement suggérer quelque jeu de colonie de vacances revu à la sauce « photo de charme ». Le « Sexy ménage », une espèce de gaudriole burlesque à mi chemin de la corvée des « Bidasses en folie » et des ébats de « Car Wash » constitue l’apogée télévisuel de cet épisode raffiné et de bon goût.
Un mot sur la distribution. Qu’ils soient Fanny, Capucine, Audrey, Thomas, Kevin, Yoann ou Caroline, tous les comédiens réalisent une performance de naturel. Composer avec autant d’aisance ces rôles de décérébrés lymphatiques ou de demeurés caractériels dénote un travail de longue haleine sur les personnages qu’ils incarnent. Je n’en dirais pas autant de Benjamin, le Monsieur Loyal de tout ce cirque qui, a contrario, s’efforce outrageusement à paraître l’élément cultivé de la troupe.
J’en étais à suivre les judicieux conseils du docte Benjamin venu détailler la meilleure procédure pour se faire plumer en appels surtaxés lorsque est arrivé mon tour d’aller me faire découper le squelette en rondelles…
Pour tout vous dire, sachez que la télé de l’hôpital était réglée sur cette chaîne qui a été naguère privatisée au nom du « mieux disant culturel » et que j’avais rendez-vous à 18 h 15…
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