On nous le rabâche à chaque Journal télévisé : « Pouvoir d’achat : Luttez contre la hausse des prix » ! Les mots d'ordre sont : recyclage, boutiques de vêtements d'occasion et débrouillardise.
Messieurs, cherchez bien dans vos armoires : il doit bien s'y trouver un vieux bandana de votre période motard et une vieille veste croisée qui date du temps où vous n'aviez pas repris la salle et le gainage…
Vous en habillerez élégamment Madame d’une jupe à porter sur son corset bustier et d’une veste de tailleur à porter sans rien dessous. Nul doute qu’elle sera fière de pouvoir ainsi promouvoir le new trend de la bonne allure et de la nudité déculpabilisée.
Depuis pas mal de temps, nos logements, nos maisons, ne sont plus divisés en pièces mais en « espaces ». On dort dans « l'espace repos », on passe sous la douche à « l'espace toilette » puis l'on déjeune sur le pouce dans « l'espace snacking », pour, le soir, se mettre à table dans « l'espace dinatoire ». Je sens venir bientôt l'avènement de « l'espace défécatoire » ! Pareil pour les boutiques et magasins : le salon de beauté est devenu « l'espace beauté » (quand ce n'est pas l'« Ongleria »), le cabinet du dentiste est devenu « l'espace sourire » (authentique), et plus aucun fleuriste n'exerce son talent ailleurs que dans un « espace floral »…
C'est quand le croque-mort s'en mêle que l'enseigne devient farce ! Oubliant que, depuis plus de cinquante ans, la majorité de la population est peu ou prou initiée à l'anglais, il officie désormais dans un
Quatorze boutiques ! Et, avec sa seule boutique sévillane, Figaro prétendait usurper le titre de factotum de la ville… Petit bras !
La la lalèra, la la la la(x2)/ Place au factotum de la ville, place ! / Lalala lalala lalala la./Vite au travail, on s'éveille à Séville, vite ! / Lalala lalala lalala la./ La belle vie en vérité, la belle vie / Pour un barbier de qualité, de qualité ! Ah que mon sort est digne d'envie, bravo ! Lalala-lalala-lalala-la./ Et ma gaîté jamais ne finira, non, non ! / Lalala-lalala-lalala-la./ Et ma gaîté jamais ne finira. (x2)/ Lalala-lalala-lalala-la. Venez, venez à ma boutique, Pauvres malades, venez-là. /Prenez, prenez mon spécifique,/De tous les maux il vous guérira./Tralalala, etc. ! Faut-il donner un coup de peigne ?/Messieurs, on est bientôt servi./ Ordonne-t-on que l'on vous saigne ?/ Je puis vous opérer aussi./Et puis toujours, faveurs nouvelles,/ Avec les galants, avec les belles…/ Avec les belles : lalala lalala la / Avec les galants : lalala lalala lalala lalala, La-la-la ! La belle vie en vérité, en vérité,/ La belle vie, / Pour un barbier de qualité, de qualité ! De toutes parts on me demande,/ En mille lieux il faut que je me rende./ « Cher Figaro, dépêchez-vous,/ Allez porter ce billet-doux./— Vite la barbe et vite un coup de peigne. /— Ah! je me meurs! il faut que l'on me baigne./ — Dépêchez-vous,/ Allez porter ce billet doux !/ Eh Figaro ! Figaro ! Figaro ! etc. Ah, de grâce ! Comment voulez-vous que je fasse ?/ Ah laissez-moi respirer, laissez-moi respirer/ Ah laissez-moi respirer Ah laissez-moi respirer ! « Figaro ? — Me voici !/ Eh Figaro ? — Me voilà ! »/ Figaro ci, Figaro là (x2)/ Figaro ci, Figaro là (x2) À vous servir voyez que je m'empresse/ Je voudrais bien redoubler de vitesse/ Qu'avez-vous donc à désirer ? (x2) Ah, bravo Figaro! Bravo, bravissimo (x2)/ À la fortune, à la fortune en peu d'instants, tu vas voler/ À la fortune, à la fortune en peu d'instants, tu vas voler, tu vas voler, tu vas voler !
Mon épouse m'ayant fait remarquer que mon petit pull d'intérieur préféré était bouffé aux mites, j'ai rétorqué que c'était le seul qui me tenait vraiment chaud. – Évidemment, il est en laine ! Sur son injonction, je suis donc allé à une des boutiques du Père Noël avec la consigne très précise : « Attention ! Tu le prends bien EN LAINE ! » Il est rarissime que je fréquente ces boutiques, aussi j'étais assez fier de moi d'avoir déniché la perle rare du premier coup ! Hélas, l'emplette miraculeuse n'a pas résisté au contrôle qualité de Cathy :
Les agapes de fin d'année approchent et elle est à bout. Vidée. Rincée. Essorée… Elle ne met plus le nez dehors et sa déprime est communicative… Vous même n'avez plus le moral. Vous ne l'emmenez plus faire les boutiques. Vous ne la sortez plus au restaurant, ni en boîte… Vous ne la sortez plus nulle part d'ailleurs… Il est grand temps de revigorer votre couple ! Les fêtes approchent. Offrez-lui ce merveilleux chargeur universel ! Et vous redeviendrez ce duo rayonnant, envié, courtisé que vous formiez avant sa défaillance.
(Une idée de cadeau trouvée entre les pages Face Book de Nathalie)
Les boutiques franchisées « L’Onglerie » (de la réparation-minute d’un ongle cassé à la pose de dix ongles…) annoncent leur prochaine fusion avec les réseaux « Leroy Merlin » et « Castorama ».
Cette fusion a été rendue possible grâce a l’opiniâtreté d’un fournisseur commun aux deux géants du bricolage, fabricant de plinthes et autres boiseries d’intérieur. Elle est le résultat de patientes années de mise au point par cet industriel d’une étiquette autocollante réellement indécollable et astucieusement placée sur la partie la plus visible de l’article. Après une mise en place progressive, cette technique a été appliquée à l’ensemble des grandes et moyennes surfaces de Bricolage. Le résultat de cette innovation s’est fait sentir en raison directe de l’utilisation des nouvelles étiquettes. Les Boutiques l’“Onglerie” connaissent un record d’affluence tout particulièrement au printemps, aux lendemains des grands week-ends et à la période des vacances. L’actuel engouement des femmes pour les travaux d’embellissement de la maison ne saurait qu’accroître ces déjà excellents résultats.
Reportage et photo de notre enquêtrice spécialisée Hélène B.