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Guy F. Blanchard
MA BIBLE AU PREMIER DEGRÉ
LES BONUS
1 - Résumé des fastidieux chapitres 33 à 35 – par François Cavanna.
2 - Condensé, sous forme de « Quatrième de couverture » – par Le Boloss des belles lettres.
3 - Origine des illustrations – pour les curieux.
MMXIV
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30 janvier – Triste
Il n’y aura pas de deuxième épisode
Charlie Hebdo – 27/01/14
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22 décembre à Bugarach
selon François Cavanna
Après l'évènement, quand tout aura disparu, sauf le petit village lèche-cul et ses foules comprimées, les bords dudit petit village seront une frontière dont l’autre bord sera…
Sera quoi ? Le néant (…)
Bonne mine ils auront, les heureux survivants, sur leur motte de terre, flottant dans…
Dans quoi ? Dans l’inexistant.
N’essayez pas de vous représenter la chose, ce n’est pas à la portée du cerveau humain.
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Ces néologismes qui m’agacent…
« Nous vivons une époque où l’on se figure qu’on pense dès qu’on emploie un mot nouveau. On ne sait pas le tiers du quart des mots de la langue française et on va en chercher dans des modes prétentieuses… »Alexandre Vialatte
Rez-de-jardin
À quel étage étaient donc installés les jardins de Babylone ?
Suréquipé
Surchauffé : trop chaud. Désagréable
Surexcité : trop énervé. À éviter
Surpeuplé : trop de monde. À fuir
Surtaxé : trop imposé. Ne pas acheter
Bref, vous pouvez allonger la liste mais le préfixe « sur » est, d’une manière générale, bel et bien connoté négativement, voire péjoratif.
Sauf pour les « communicants » des marques automobiles, dont chaque spot publicitaire démontre l’immense culture, qui font de « suréquipé » le superlatif absolu.
Diagnostic
Tous toubibs !
Le chasseur de vermine pose des « diagnostics termites »… Le plombier émet des « diagnostics plomb ». Le chauffagiste établit un « diagnostic isolation », après avoir dressé l’inévitable « diagnostic amiante ». Jusqu’aux pépiniéristes qui proposent des « diagnostics paysagers ».
J’aurais bien l’idée d’un diagnostic supplémentaire, mais comme aurait dit de Gaulle, ce serait un bien vaste programme !
D’autres exemples suivront, hélas…
De tous les dangers qui menacent une langue, les cuistres sont le pire. Jusqu’ici, la langue évoluait par le parler populaire. Les classes pauvres, non instruites, constituaient l’immense majorité de la population, leur pression linguistique était énorme, les classes dirigeantes étaient bien obligées de suivre, vaille que vaille, à leur corps défendant…
Fini, tout ça. L’homme d’aujourd’hui passe plus de temps à écouter sa télé ou son transistor qu’à discuter le coup avec ses copains. Il absorbe, sans s’en rendre compte, et restitue quand son tour vient de parler. Le parler du peuple n’est plus créatif, il est imitatif. Et il imite quoi ? Il imite le parler de la télé et de la radio, qui est le parler des présentateurs (ça irait encore), des reporters sportifs, des publicitaires, des hauts et moyens fonctionnaires, des hommes politiques… Ce qui distingue (!) tous ces parlers, c’est la pauvreté du vocabulaire, la syntaxe de rapport de gendarme et surtout la distinction affectée.
Et peu à peu, tout le monde se met à parler ce langage terne, morne enfilade de clichés stéréotypés (tiens, ça serait pas un pléonasme, ça, Tonton François ?) qui n’habille plus le vide de la pensée de cette gouaille familière qu’au moins le peuple sécrétait.
Oh, ce qu’ils nous font du mal, les singes savants ! Ce n’est pas la faute au franglais si le langage de tous les jours prend cet air de trou du cul figé autour de formules comme « au plan de », « dans le cadre de », « au niveau de », si des mots alertes et sonnant bien, tels « choisir », « résoudre », « toucher », disparaissent, chassés par les hideux « sélectionner », « solutionner », « contacter »…Extrait de « De Coluche à Mitterrand », François Cavanna – L’Archipel
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Irène ou irène ?
François Cavanna – que je tiens pour un érudit – orthographie « irène » sur ses pages titres et sur la couverture.
Je ne pense pas qu’il ait laissé passer une telle coquille. Dans son récit, il écrit Irène (avec majuscule) : « Irène, Basileus Autokrator, César Auguste d’Orient et d’Occident, Egal (masculin) des Apôtres, Suprême Pontife… Et bientôt sainte Irène ». (p. 131)
Je n’ai pas trouvé d’explication à cette anomalie orthographique ? Serait-ce une acception d’irène en tant que nom commun se substituant, dans le titre, à basileus ?
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Blasphème (pas encore un délit)
Un extrait de « La couronne d’irène » roman historique de François Cavanna. (Belfond – 1983)
Vers l’an 800, le chevalier Renaud, Raymond, son écuyer et un moine évangélisateur conversent :
Renaud : — Le Paradis Terrestre se trouve au fin fond de l’Orient (…) [Pour y accéder] on doit prendre bien garde d’éviter les redoutables Amazones, qui sont des femmes mangeuses d’hommes tout crus qu’elles dévorent après s’en être fait aimer charnellement. (…)
Le moine demande :
— Ces femelles sont païennes, sans doute ? Ou pour le moins hérétiques ?
— Manger chair de chrétien n’est certes pas le fait de créatures baptisées, dit Renaud.
— Comment, s’étonne Raymond, Dieu ne serait-il pas chrétien ? Or, ne le mange-t-on pas chaque dimanche à la sainte messe ?
Renaud fronce le sourcil :
— Je n’arrive jamais à savoir si tu blasphèmes ou non, tant tu frôles le sacrilège de près. (…)
ITE MISSA EST…
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Celtique
« Femelle à bord provoque le sort ».
« Mieux vaut noire tempête que blanche fillette ».
« Femme à bâbord, voie d’eau à tribord ».
« Baise à terre, crache en mer ».
« Qui embarque femme dodue périra par le cul ».
« Jupon sur bateau, la mort du matelot ».
« Petit pied de fille peut fendre la quille ».
Proverbes celtes mis dans la bouche de patron Raël, pirate Britton d’Armorique par François Cavanna dans « Le dieu de Clotilde » (Albin Michel - octobre 2000)
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Aujourd’hui je laisse la place à Tonton Cavanna
pour un Mot du Jour en forme de poème à la Prévert
à côté duquel mes petites pissoteries du matin paraissent bien ridicules.
La rue chante et fait des bulles,
Les murs, bourrés, s’entrechoquent,
Tous à poil, a bas les loques !
Mettez-vous-en plein les bottes,
Plein les joues, plein les quenottes,
Plein les bras, plein les mirettes,
On s’en fout, on est bien, c’est chouette,
Le soleil luit pour tout le monde,
Faisons l’amour à la ronde.
Qu’est-ce que c’est ?
Maman j’ai peur, qu’est-ce que c’est ?
C’est le printemps, bande de cons !
Rendez nous la République,
Planque ta fille ou je la nique,
Les top models avec nous,
À quatre pattes ou bien à genoux,
Y’a Sarkozy qui déconne,
C’est la fête à la baronne,
Il pleut des Rolex partout,
Ça vous rentre par tous les trous.
C’est le printemps, bande de cons !
À plat ventre dans la bouillasse,
Là où que c’est le plus dégueulasse,
Vise la patronne des patrons
Qu’a laissé tomber deux ronds.
C’est le printemps, bande de cons !
Fourrez-vous-en plein la lampe,
Hortefeux se cache et rampe,
C’est la fête à la grenouille
On va bientôt voir ses couilles,
(C’est usé, c’est pour la rime),
Les pauvres sont toujours pauvres,
Et même encore un peu plus,
Le muguet fleurit sur l’herbe,
Mais voilà il n’y a pas d’herbe ;
Il y a le pape tout en or,
Il s’est cassé la binette
Sur une capote anglette
C’est le printemps, bande de cons !
Sarkozy fait ses valises,
Prêt à toutes les surprises,
Tout le peuple est dans la rue,
C’est pas pour dire, mais ça pue.
Lève le nez, le soleil brille,
Le génie de la Bastille
De là haut te pisse dessus
En riant comme un bossu.
C’est le printemps, bande de cons !
La tour Eiffel se défripe,
L’écrasé range ses tripes,
Un air de révolution
Donne aux mémères le frisson,
Miss France ouvre grand les cuisses,
Patapon enfile Maurice,
La météo en chaleur
Ne prédit que du bonheur.
La crise c’est pour demain,
Mais demain c’est après-demain,
Autant dire l’éternité,
Aujourd’hui faut s’empiffrer
C’est le printemps, bande de cons !
Les pauvres seront plus pauvres,
Les riches seront plus riches,
À moins qu’à minuit moins le quart
On les vire tous et ça repart.
On peut continuer comme ça,
C’est la danse des chats et des rats.
C’est pas du rap, c’est pas du rythme.
C’est moi qui me cogne partout.
Pour moi et seulement pour moi,
C’est un bonjour à Reiser
Qui, sur la « une » à pleins poumons
Gueulait :
« C’est le printemps, bande de cons ! »
François Cavanna, “Charlie Hebdo” n°05777
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