La cigale insomniaque
Endurant comme nous la nuit caniculaire,
La cigale est contrainte aux heures supplémentaires…
À bout de subterfuge, pour tromper l'insomnie
Elle reprend son crincrin un peu avant minuit !
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La cigale insomniaque
Endurant comme nous la nuit caniculaire,
La cigale est contrainte aux heures supplémentaires…
À bout de subterfuge, pour tromper l'insomnie
Elle reprend son crincrin un peu avant minuit !
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Un été avec*… La Fontaine
Le Président Hollande condamne UberPOP (ℹ)UberPop propose un service de transport en voiture dont le conducteur est un simple particulier, seulement inscrit auprès d'Uber. Le conducteur, contacté grâce à une application sur smartphone, s'improvise chauffeur de taxi pour rentabiliser sa voiture ou arrondir ses fins de mois.
« Selon que vous serez puissant ou misérable… »
La Grèce endettée
« Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant juillet l'août, foi d'animal… »
* Une émission France Inter
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Toujours la cigale…
C'est à Mathilde, via Hélène que je dois
ce prolongement méridional au Mot du jour d'hier.
Zézette, une cagole de l'Estaque qui n'a que des cacarinettes dans la tête, passe le plus clair de son temps à se radasser la mounine au soleil ou à frotter avec les càcous du quartier.
Ce soir-là, revenant du baletti où elle avait passé la soirée avec Dédou, son béguin, elle rentre chez elle avec un petit creux qui lui agace l'estomac.
Sans doute que la soirée passée avec son frotadou lui a ouvert l'appétit, et ce n'est certainement pas le petit chichi qu'il lui a offert, qui a réussi à la rassasier.
Alors, à peine entrée dans sa cuisine, elle se dirige vers le réfrigérateur et se jette sur la poignée comme un gobi sur l'hameçon. Là, elle se prend l'estoumagade de sa vie.
Elle s'écrie
– Putain la cagade ! Y reste pas un rataillon, il est vide !
En effet, le frigo est vide, aussi vide qu’une coquille de moule qui a croisé une favouille.
Pas la moindre miette de tambouille.
Tout estransinée par ce putain de sort qui vient, comme un boucan, de s'abattre sur elle, Zézette résignée se dit
– Tè vé, ce soir pour la gamelle, c'est macari.
C'est alors qu'une idée vient germer dans son teston.
– Et si j'allais voir Fanny ! se dit-elle. En la broumégeant un peu, je pourrai sans doute lui resquiller un fond de daube.
Fanny c'est sa voisine. Une pitchounette brave et travailleuse qui n'a pas peur de se lever le maffre tous les jours pour remplir son cabas.
Aussi chez elle, il y a toujours un tian qui mijote avec une soupe au pistou ou quelques artichauts à la barigoule.
Zézette lui rend visite.
– Bonsoir ma belle, coumé sian ! Dis-moi, comme je suis un peu à la dèche en ce moment, tu pourrais pas me dépanner d'un péton de nourriture ! Brave comme tu es, je suis sûre que tu vas pas me laisser dans la mouscaille !
En effet, Fanny est une brave petite toujours prête à rendre service. Mais si elle est brave la Fanny, elle est aussi un peu rascous ; et surtout elle aime pas qu'on vienne lui esquicher les agassins quand elle est en train de se taper une grosse bugade ; ça c'est le genre de chose qui aurait plutôt tendance à lui donner les brègues.
Alors elle regarde Zézette la manjiapan et lui lance:
– Oh collègue ! Tu crois pas que tu pousses le bouchon un peu loin ? Moi… tous les jours je me lève un tafanari comaco pour me nourrir ! Et toi pendant ce temps là, qu'est-ce que tu fais de tes journées ?
– Moi !!???? ,lui répond la cagole, J'aime bien aller m'allonger au soleil ; ça me donne de belles couleurs et ça m'évite de mettre du trompe couillon.
– Ah ! Tu aimes bien faire la dame et te radasser la pachole au soleil, et bien maintenant tu peux te chasper. Non mais ?! Qu'es aco ??? C'est pas la peine d'essayer de me roustir, parce que c'est pas chez moi que tu auras quelque chose à rousiguer ; alors tu me pompes pas l'air, tu t'esbignes et tu vas te faire une soupe de fèves.
Un petit coup de pouce pour tous les estrangers du Nord (de Montélimar): ► Le parler marseillais… c'est sacré ! (ℹ)Sur parler.marseillais.overblog.com
Lexique du Parler Marseillais. 18 Décembre 2012. Rédigé par John Doe
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La naissance de la cigale
Cette année, c’est avec une dizaine de jours d’avance sur son calendrier traditionnel que, hier, elle a donné son premier tour de chant… Mais ce n’était peut-être pas une bonne idée que de lui organiser un spectacle son et lumière accompagné du jeu des grandes eaux dès sa première nuit parmi nous !
A lire avec l’accent…
Elle se pétrifie lentement au soleil. Sa carapace chauffe, se rigidifie légèrement et peu à peu se fend sur le dos avec une lenteur exaspérante de fermeture à glissière maniée de main experte par une effeuilleuse aguicheuse. La fente s’ouvre un peu plus et une sorte de bulle verte gonfle et grandit. C’est la face dorsale de l’abdomen qui apparaît de cette façon. Le reste va suivre naturellement, très lentement. D’abord les pattes, le thorax, et enfin la tête munie cette fois d’énormes yeux globuleux. Une sorte de monstre monolithique s’extrait ainsi d’un scaphandre rigide.
Tout s’est passé très lentement, mais vient le moment où l’insecte parfait est entièrement sorti de sa carapace. Il s’accroche sur elle qui reste définitivement agrippée à sa branche.
On va retrouver durant tout l’été des scaphandres pétrifiés de cigales accrochés aux tiges basses. Aucun prédateur n’est intéressé et seul le vent et les intempéries vont en faire disparaître les traces.
Mais en vérité, quel évènement étonnant cette cigale toute verte qui déplie lentement ses membres, six pattes et quatre ailes à la chaleur du soleil et qui reste immobile pendant des heures pour que tout le corps soit bien sec et change enfin de couleur. Tant qu’elle est verte, elle n’est pas prête à s’envoler ; on dit en Provence « es pa madure » : elle est pas mûre. Ce qui est assez logique puisqu’elle mûrît lentement, elle achève son ultime lifting, elle bronze sous les rayons du soleil, mais tout cela se déroule avec une somme de risques incalculable… Songez que l’insecte est quasiment paralysé pendant près de cinq heures depuis sa sortie du sol et qu’il n’a aucun moyen de défense contre les goinfres de toutes sortes…
La majorité des cigales sera dévorée…
Le conteur de France Bleue Provence
(dans les années quatre-vingt dix)
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