Ça s'appelle « Le challenge Delavay ». Un rassemblement d'ecclésiastiques qui viennent purger leurs bronches des fumées d’encens et des miasmes de confessionnal en mode « détox » sur les pentes de Serre Che'.
Comme tous les vieux copains qui se retrouvent trop rarement, ils sacrifient à l'inévitable photo de groupe. Avec toutefois une variante corporatiste.
Pour obtenir un sourire bien synchrone, on ne convoque pas le sacro-saint
« Ouistitiii »
mais un très inattendu et quelque peu irrévérencieux
Aux lecteurs du Mot du Jour chatouilleux du Confiteor qui s'offusqueraient de mon illustration d'hier : un confessionnal équipé d'une lanterne rouge, symbole universel de “maison close”, je dois cette clarification…
À la fin, ces deux entités n'auraient-elles pas la même finalité ?
Lorsqu'un malheureux se trouve impérieusement soumis de par sa nature bouillonnante à une tension physiologique insupportable, il pourra relâcher la pression au lupanar et trouvera pour un temps un apaisement de ses sens exacerbés et un état de calme et de plénitude psychologique.
Tout pareillement, un fidèle turlupiné par l'énorme tension morale résultant d'une conduite particulièrement odieuse, pourra relâcher la pression au confessionnal et retrouvera pour un temps un mental apaisé et toute sa fraîcheur d'âme.
Notons que dans l'un et l'autre cas, nous en sommes bien d’accord Monseigneur, la parfaite discrétion de l'officiant est la condition indispensable à la pérennité de son sacerdoce…
Si, comme le prétend Mgr de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, le secret de la confession était « plus fort que les lois de la République », en toute logique, les lois édictées par l'Ancien Testament devraient primer sur le Code pénal… Aïe, aïe… Les zélateurs de la loi de Dieu risquent alors de découvrir quelques vertus à la loi des hommes car elle ne rigole pas, la loi divine !
Quelques exemples :
— Pour un cinq-à-sept sans conséquence avec la femme de ton voisin : peine de mort pour les deux tourtereaux. (Lev. 20.10) — Et si jamais ta nature facétieuse voulait que tu choisisses ton voisin plutôt que sa femme : même tarif. (Lev. 20.13) En revanche, s'il t'arrivait de te faire attirer hors du droit chemin par une femme accompagnée de sa fille (faut bien être Dieu pour imaginer ce genre de bizarre traquenard !), c'est le bûcher pour les trois libertins ! (Lev. 20.14) — Mais on a tout de même un peu plus d'indulgence si ces dépravations ne sortent pas de la famille : dans ce cas les lascars n'auront à porter que la peine de leur faute. (Mieux vaut quand même avoir des remords plutôt que des regrets…) (Lev. 20.17) — S'il s'avérait qu'une fiancée se soit indûment fait passer pour vierge, la cachotière sera lapidée à mort devant la maison de son père par les habitants du village. (Deut. 22.21) — Plus simple : si un homme couche avec une femme mariée, on fait simple, rapide et efficace : la mort pour les deux. (Deut. 22.22) — Moins facile : le cas d'une fiancée qui se ferait forcer par un méchant lubrique sous une porte cochère : la mort par lapidation pour les deux. Ça peu paraître un tantinet injuste pour la violée, mais elle n'avait qu'à crier, quoi ! (Deut. 22.23)
On notera que, si le Grand Livre procède à une énumération exhaustive des dévoiements de la chair allant jusqu'à inclure la zoophilie (Lev. 20.15 & 16), étrangement, il n’y est nulle part fait allusion aux turpitudes dévastatrices commises à l’encontre d’innocent(e)s impubères…