Tag: "couteau"
Dans l'ombre
Sa mission officielle : porter le courrier. Mais ce n'est qu'une couverture. C'est Jean-Pierre Pernaut qui a commencé à vendre la mèche :
– Il se substitue au boulanger ambulant dans nos campagnes les plus reculées.
– Il se fait aussi pharmacien à l'occasion.
– Également Assistant de vie, il reçoit les confidences des petits vieux isolés.
– Il nous fera bientôt passer le permis de conduire…
Mais tout ceci n'est que paravent à sa véritable activité :
Mon facteur est un barbouze
Et c'est bien lui qui a sauvé in-extremis l'Arsenal de Toulon d'une attaque au couteau chinois. On ne rend pas suffisamment hommage à ces hommes de l'ombre.
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La verrine de Pandore
Mais à quoi peut donc bien servir ce drôle de gobelet échancré ? Soyez attentifs ! Il y a un et même deux indices…
Un petit panier à frites : intelligent celui-là… Bien plus commode pour picorer les frites qu’une banale assiette trop plate. Tous les Designers ne sont pas fous !
Et les petits bouts de laitue restés accrochés à l’intérieur du gobelet, vous les aviez remarqués ?
Cet ensemble est donc utilisé pour présenter un accompagnement frites/salade.
Hormis sa lointaine ressemblance avec un urinoir, cet objet est d’une esthétique épurée, moderne, élégante… Mais d’un emploi quelque peu délicat…
En cuisine, déjà, il faut le garnir. Je pense avoir percé les ruses du commis préposé aux salades :
– Déchirer la salade en lambeaux compatibles avec la taille du gobelet. En remplir le récipient jusqu’à la limite du possible et même un peu plus. Ne pas oublier la vinaigrette et quelques lardons ou autres à-côté.
– Recouvrir l’appareil avec une feuille de laitue assez grande pour qu’elle puisse à la fois le contenir et servir de couvercle en la recourbant fermement à l’intérieur du vase.
– Chapeauter cette présentation par une belle tranche de tomate, ornée d’un médaillon de sauce salade qu’on aura eu soin de monter un peu ferme à cet effet.
Enlevez !
Maintenant, le spectacle est en salle ! J’ai eu l’avantage de tenir le rôle du client perplexe :
– Déjà, s’affranchir de la noisette de sauce sommitale. Puis tenter de piquer la belle, grosse tranche de tomate. Le matelas de salade n’offre pas la résistance requise. Il faut donc déployer des talents de joueur de Mikado pour apporter la tomate à l’assiette en équilibre sur la fourchette. J’avoue m’être aidé du couteau.
– Passons à la salade. Le client ignore jusque-là qu’il a affaire à une bombe à sous-munitions ! Il l’apprend bien vite quand, cherchant à attraper la belle feuille formant opercule, il en libère l’énergie élastique et qu’elle lui saute au nez. (Ou plutôt à la chemise !)
– Bien que maintenant visibles, les fragments n’en demeurent pas moins inaccessibles au fond de ce vase étroit.
– Nulle autre solution que d’incliner le bol et de s’aider de la fourchette pour faire glisser le reste de laitue dans l’assiette.
C’est là que l’élégante échancrure du gobelet design trouve sa justification en favorisant la descente de la salade en une soudaine avalanche dont le cône de déjection se termine évidemment sur le pantalon…
La scène se passait à Sault, O’ Pichoun dont la qualité des mets proposés, la gentillesse du service confronté à des hordes de cyclistes en épectase après leur victoire sur le Ventoux, et la justesse des prix ne méritent pourtant pas cette déconvenue dont je tiens le Designer Fou comme seul responsable…
Vue d’ensemble des dégâts
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Et à vous, ça rappelle quelque chose ?
En juin 2012, dans la série « Bonne fête à… », je m’insurgeais contre le fait que des images de violence ainsi que des représentations très réalistes d’actes de barbarie étaient exposées à la vue de tous, sans restrictions d’âge, dans nombre d’édifices ouverts à tous les publics. L’image pieuse du supplice de saint Guy (bouilli à feu doux) venait illustrer mon propos.
Aujourd’hui, le Saint du jour vient raviver le douloureux souvenir que je garde cette fois de mon livre d’histoire du Cours moyen…
En 1572 à la dague et au couteau, aujourd’hui à la Kalach’, à la roquette ou au gaz Sarin… On « traite » les infidèles avec les moyens que l’époque nous donne…
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Des nouvelles du Designer fou (3/4)
« Je hais le mouvement qui déplace les lignes… »
Encore un bien bel objet ! Un peu d’attente entre l’entrée et le plat (oui, oui, ceci est un Plat du Jour) m’a permis d’en percer les secrets.
Tout d’abord, la base de tout : l’ovoïde remplace le circulaire. Deuxième grand principe : l’ovale de la partie creuse se doit d’être excentré par rapport au bord de l’assiette.
Le trait de génie enfin : le rebord ici à l’arrière est relevé vers le haut, tandis que le rebord ici à l’avant s’incline vers le bas. Effet esthétique garanti.
Mais… Allez donc poser votre couvert sur le bord de votre assiette ? (Je parle d’un couvert normal, enfin, usuel…)
Et le serveur ? Qu’un convive pose comme il se doit son couvert dans l’assiette pour signifier qu’il a fini son plat. Que ce couvert comporte un de ces fameux Couteaux-culbuto. Que le serveur se saisisse de l’asiette et c’est le patatras inévitable avec imprécations du client et chute sonore des couverts sur le carreau. Le voilà, le fameux carillon Culbuto !
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Des nouvelles du Designer fou (2/4)
L’avènement du Couteau-culbuto
Sans doute marqué à vie par cet ingénieux joujou, le Designer s’est acquis la complicité de Guy Degrenne pour diffuser le Couteau-culbuto.
D’une esthétique raffinée, ce couteau a la particularité d’avoir son manche désaxé de 90° par rapport à la lame. Pratiquement, lorsque l’on pose le couteau, le manche se retrouve toujours à plat sur la table, le tranchant de la lame dirigé vers le ciel. Et ceci quelle que soit la position dans laquelle on se sépare de l’engin.
Peut-être l’idée de base était-elle de faire disparaître totalement l’usage suranné du porte-couteau ? Quoi qu’il en soit, ce bel objet, après un temps d’accoutumance, remplit tout aussi mal son office que n’importe quel couteau décoratif ornant les tables des grands restaurants…
Un détail cependant : pour assurer une prise en main à peu près correcte, la largeur du manche a dû être généreusement épaissie. Il en résulte un poids inhabituel qui déroute le profane. Avec ce surpoids et une prise en main déroutante ajoutés à la vie autonome qui anime cet objet, n’oubliez pas d’étaler correctement votre serviette sur votre toute nouvelle petite robe d’été ou sur le pantalon de votre dernier Gucci ! Nous verrons plus tard comment a été rendu l’effet musical de ce nouveau Culbuto.
À bientôt !
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