Aucun des candidats, plus ou moins connus, plus ou moins représentatifs, plus ou moins crédibles, pas du tout éloquents, auquel on demande pourquoi il aspire à la magistrature suprême n'ose dire la vérité. À savoir que, n'étant plus ministre et ne pouvant espérer redevenir député, il ne lui reste plus que l'Élysée comme point de chute. Ils répondent donc tous à côté de la plaque du 55, rue du Faubourg-Saint-Honoré…
Ils pourraient tout bonnement avouer :
« J'aimerais bien être nourri et logé par l'État. Le salaire importe peu puisque, quand on est Président on ne dépense plus rien ».
Ou bien, plus franchement :
« Avant de prendre ma retraite, j'ambitionne de vivre comme si j'étais très riche aux frais de contribuables de plus en plus pauvres ».
Ils passent même sous silence le seul argument susceptible de leur valoir les suffrages des électeurs ayant du cœur :
« J'ai tout raté. Être chef de l'État me consolerait ».
Mais non ! Ils préfèrent évoquer nos problèmes en escamotant les leurs. Ils se gargarisent avec la pollution, le chômage, les migrants et la grippe.
Quand ils disent « il faut tout changer », ils pensent « je changerais bien d'appartement en troquant ma femme de ménage contre un majordome et vingt cuisiniers. Si je promets de n'embêter personne, j'ai peut-être ma petite chance… »
D'après Philippe Bouvard.
Qu'il me pardonne d'avoir supprimé les notations politiques
qui réduisaient son texte à un pamphlet partisan.
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