Cher lecteur du Mot du Jour,
Et chère trice aussi,
Hier soir, à l'heure où les paupières tombent et où la zapette nonchalante erre sur la TNT, je suis tombé sur les derniers instants du match de football qui opposait l'Olympique de Marseille à l'équipe de Salzbourg.
J'avais été prévenu de l'importance européenne de cet évènement et j'ai attendu que le coup de sifflet final vienne entériner la victoire de l'OM devant son public en délire. Le mot est un peu faible, et une image panoramique sur les gradins m'a laissé admiratif des architectes concepteurs de structures capables de résister à de tels séismes sans se terminer en mortels Furiani…)
Bref, on en était au « tour d'honneur ».
Tu connais mon ignorance de la chose footballistique et j'en étais resté au cliché de toute une équipe gagnante mais exténuée, trouvant encore la force de trottiner autour du stade en prodiguant moult gestes de gratitude au public qui les avait ardemment soutenus. Il semble que cette tradition ait quelque peu évolué. Ou bien le standing de l'équipe ne permet-il plus ce genre de démonstrations ? Au début, il y a bien un petit groupe qui entame un tour de stade en petite foulée et recevant à l'ancienne les ovations du public déchaîné. Puis, peu à peu, surtout à l'arrière de la troupe, la joyeuse parade se meut en lasse procession où les participants promènent leur nonchalance comme dans un convoi funéraire en échangeant de mystérieux apartés.
Mais que peuvent-ils donc bien se dire ? Quelles informations ultra-confidentielles sont-ils en train de divulguer ? Les tactiques de jeux seraient-elles désormais classifiées « Secret Défense » ? Sur la sœur de quel joueur tiennent-ils des propos outrageants ? (Salut Zizou !)
Je ne sais. Et nul ne le saura jamais car ces James Bond de la pelouse, ces OSS 117 du dribble, ces Docteurs No du pénalty, au milieu de clameurs de la foule, parlent derrière leur main en masquant leurs lèvres comme font les impénitents bavards sur les bancs de l'école…
Alors motus !
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