Aujourd’hui, c’est Instruction Civique
Ce que l’on ne nous a pas appris à l’école
Un drôle de contingent de votants aux sénatoriales
LES DÉLÉGUÉS SUPPLÉMENTAIRES
« Ces braves délégués, parfaitement inconnus du grand public, gagnent pourtant à l’être. On les trouve dans les villes de plus de 30 000 habitants, à raison de 1 pour 800 habitants. Tous les six ans, avant le scrutin, leurs noms sont déposés à la préfecture par les municipalités comme un paquet à la poste.
Ils ne tirent leur légitimité d’aucune élection : chaque groupe politique, en fonction de sa représentation, propose au conseil municipal sa liste de délégués, qui l’entérine les yeux fermés. La majorité se retrouve ainsi, de loin, avec le plus gros bataillon, et il est permis d’inscrire ses enfants, ses cousins, son neveu ou sa tata. Ce dont nos futurs élus ne se privent pas.
Ce système bouffon, que les républiques bananières nous envient, fournit surtout des électeurs de poids à tous les roitelets des villes de France. Particulièrement à ceux des plus grandes, où, comble de la farce, les délégués supplémentaires deviennent bien plus nombreux que les grands électeurs de droit (jusqu’à quatre fois plus) et peuvent même représenter un tiers des votants d’un département.
Comme dit un sénateur bourguignon : « faire voter un membre de sa famille aux sénatoriales, c’est lui offrir une formidable expérience démocratique » !
En désignant ses propres électeurs, c’est vrai qu’on ne fait pas mieux ».
Le Canard Enchaîné 24 IX 2014
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