« Avec modération » qu’ils disent…
Pas une semaine, que dis-je, pas une journée sans qu'on nous assène une culpabilisante injonction sanitaire. Et ne buvez pas ci ; et ne mangez pas ça… Avec puissante démonstration scientifique à l'appui, voire descriptions effrayantes des effets sur notre santé des sucres, des huiles, des colorants, émulsifiants ou autres agents de texture ou exhausteurs de goût… Tout cela est bel et bon et l'on en vient, par sagesse ou par civisme, à éplucher de près les étiquettes du plus anodin paquet de biscuits.
Force est de constater que, de répétition de conseils en spots de publicité, les prescripteurs de la santé publique sont devenus crédibles. D'autant plus qu'on les suppose proches du monde médical, travaillant de concert à la mise en œuvre de ces doctes principes prophylactiques. Mais l'industrie de la malbouffe s'est allié un efficace diable tentateur : le distributeur automatique de boissons et friandises.
Celui que j’ai croisé hier expose opportunément ses appâts empoisonnés face aux rangées de sièges d’une salle d'attente. Une aubaine : clientèle prisonnière, longues attentes indéfinies, salle surchauffée, tous les ingrédients sont là pour que notre petit lutin maléfique personnel nous susurre : « Ça commence à faire long… Si tu grignotais quelques chips en attendant ? » ou bien « Ta patience mérite bien une petite récompense ! Que dirais-tu d'une barre chocolatée ? Il y en a tout un choix » ou bien encore « On crève ici ! La bouteille de Coca est un peu grande, mais t'es pas obligé de la finir ! ». « Et puis, tu as la caution de la Faculté ! ce distributeur n'est-il pas mis à ta disposition dans le hall d'attente d'un Établissement Hospitalier ? » C'est un peu l'absolution pendant le péché… Sacré Hippocrate ! Tu fais un bel hypocrite !
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