…lorsque le médecin, voulant affiner son diagnostic sur cette douleur au mollet, après avoir épuisé son propre carnet d'adresses, réussit – et c'est un exploit, un vendredi 13 août – à dénicher un radiologue-doppler qui accepte de te recevoir en urgence…
Mais,
si tu es un homme, tu vis un grand moment de solitude lorsque se referme la porte de la salle d'attente à demi pleine et que tu découvres la spécialité du confrère obligeant…
Le Mot du Jour apporte sa contribution au « Grenelle des violences faites aux femmes » et mène l'enquête pour essayer de remonter aux origines de ces comportements barbares.
« Il dit à la femme : J'augmenterai la souffrance de tes grossesses ; tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi ».
(Gen 39.19)
« Si un homme, qui a pris une femme et est allé vers elle, éprouve ensuite de l'aversion pour sa personne, s'il lui impute des choses criminelles et porte atteinte à sa réputation, en disant : j'ai pris cette femme, je me suis approché d'elle, et je ne l'ai pas trouvée vierge,(…) si le fait est vrai, si la jeune femme ne s'est point trouvée vierge, on fera sortir la jeune femme de la maison de son père ; elle sera lapidée par les gens de la ville, et elle mourra, parce qu'elle a commis une infamie en Israël, en se prostituant dans la maison de son père ».
(Deu 39.19)
« Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur ; car le mari est le chef de la femme, comme le Christ est le chef de l'Église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur. Or, de même que l'Église est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l'être à leurs maris en toute choses ».
(Ep 39.19)
Selon les premières investigations, il semblerait que cette déviance soit vieille comme le monde… Mais ce n'est pas une raison pour perpétuer cette infamie et, Messieurs les cogneurs, écoutez plutôt les bons conseils de Tonton Georges :
C'est à une servante dévouée que le Mot du Jour a la douleur de dire adieu aujourd'hui. Elle était venue au monde dans les années 1970/72. Personne ne sait plus très bien. Elle travaillait son petit bout de pré, du côté de Genas, avant que les pistes de Satolas ne remplacent les champs de tournesols. En 1993, les choses de la vie ont fait qu'elle dut émigrer dans le Var. Elle a enduré alors une période d'inactivité, confinée dans les dépendances d'un immeuble citadin. Elle a fini par trouver un emploi temporaire chez un jeune couple, une bonne maison où elle était chargée de l'entretien des abords de la piscine. Je l'ai ensuite prise à mon service dans ma résidence du Beausset où nous prenions ensemble de l'exercice entre les fûts de la pinède. Elle m'a suivi lorsque je me suis installé plus près de la mer. Nous avions toujours plaisir à travailler ensemble au jardin. Elle n'a jamais rechigné à la tâche même si son souffle devenait de plus en plus bruyant. Les tremblements qui l'agitaient chaque année un peu plus me faisaient bien craindre pour son avenir. Mais je la savais robuste : mis à part le remplacement de son condensateur de démarrage, elle n'avait subi dans toute sa vie qu'une opération bénigne consistant en l'ablation partielle d'un bouton-poussoir consécutive au vieillissement du plastique. Elle ne se ressentait pas de cette amputation, pas plus que d’une suture de son cordon d'alimentation électrique qu'elle avait elle-même étourdiment sectionné. Elle souffrait pourtant depuis longtemps d'un mal discret mais incurable : l'ovalisation de l'alésage de la lame. L'impossibilité de se procurer une prothèse adaptée la condamnait à mort. Elle a bravement attendu de terminer son dernier service avant de rendre l'âme dans mes bras. Elle mérite notre profond respect et toute notre reconnaissance.
Mieux vaut tard que jamais… Mais elle est un tantinet tardive, la prise de conscience… Et c'est dans la salle d'attente du dentiste qu'elle se manifeste. Car la lancinante douleur provoquée par la carie et qui irradie jusqu’au ciboulot vient réveiller tout à la fois un sentiment de culpabilité latent et une sourde rancune à l'égard de Messieurs Haribo, Kréma, Lindt et consorts. Et c'est pourquoi, à peine assis, plus rien d'autre n'existe que leur rancœur. Et c'est l'œil fixe, le rictus haineux, le coup de doigt rageur qu'ils Candycrushent tous frénétiquement.