Alors que la révolution faisait rage dans les années 1790, les scientifiques français ont remplacé un système chaotique de poids et de mesures par une méthode unifiée : le système métrique.
Deux cent trente-deux ans plus tard, tu te demandes à quoi sert que ces savants se soient décarcassés puisque nous en sommes revenus à un système bien plus subjectif et que les média nous proposent de très scientifiques étalons allant de l'œuf de pigeon, à l'œuf de poule et – si, si, je vous l'assure – jusqu'à la boule de pétanque ! Et ce matin, le journaliste de France Inter (qui devait regarder par-dessus mon épaule) nous parle de grêlons de 3 cm de diamètre…
Du coup (expression à la mode), chuis perdu ! Ça fait gros comme un œuf de couleuvre de Montpellier (Gloire au MHR🛈Montpellier Hérault Rugby, champion de France depuis hier soir. !) ou comme un œuf de tortue des Galápagos ?
Vous l'ai-je déjà avoué ? Je n'ai aucune aptitude aux jeux de lancer. Dans cette photo de Robert Doisneau je pourrais être le petit gars tout à droite qu'on a relégué dans les buts et qui se gèle dans les effluves de la fonderie en attendant que ça passe. Qu’est-ce que j’ai pu me les cailler en gym ! Au service militaire, au lancer de grenade il fallait rester derrière les sacs de sable ! Si vous tenez à la prunelle de vos yeux, ne jouez jamais aux fléchettes avec moi ! Ce préambule pour vous dire comme, en ce beau mois de mai, je suis particulièrement – han – gâté par ces – han – reportages – han – en direct de – han – Roland-Garros ! FAUTE(Ça, c'est la voix du deus ex machina qui, perché sur son escabeau, est capable d'apprécier au millimètre si la baballe est ou non tombée du bon côté de la ligne).
Mais bon… Puisqu'hier ces gladiateurs des temps modernes s'invitaient au Journal télévisé, j'ai pu revoir quelque peu mes jugements sur ce jeu de paume revisité à l'anglaise… Je tenais Roland-Garros pour un refuge du bon goût, de la retenue, et du fair-play. Ah ben ouïche ! Pour le bon goût, les riches élégantes ne se vêtent plus au rayon sport des grands couturiers, mais celle qu'a repérée le cadreur hier portait, ajusté à la perfection, un petit short qu'elle avait su garder d'une blancheur immaculée malgré la chaleur et le siège en plastique ! Ce que l’image perdait en glamour, elle le gagnait en rondeurs… Et puis, ombrelles et capelines ont dû capituler devant l'invasion des casquettes de camionneurs américains. Un peu de retenue, que diable ! Ce n'est plus Roland-Garros, ça confine au Stade Vélodrome, quand ce beau monde se met à brailler après le point décisif du jeu, du set ? Jamais compris leur décomptes médiévaux… Certes, nous n'en sommes pas encore au « Milano, Milano, va fan… » des arènes footballistiques, mais laissons du temps au temps !
Et le fair-play, dans tout ça ? Il va de pair avec la retenue et, entre les séquences de jeu, les braillards scandent tour à tour le nom de celui qui vient de marquer un point… Sans considération pour leur champion précédent. Et je ne vous reparlerai que pour mémoire du souverain dédain avec lequel le champion balance négligemment derrière lui une balle jugée par lui… (tiens, jugée quoi, au fait… trop ronde ou trop jaune ?) sans un regard pour le gamin ou la gamine à qui l'on inculque l'asservissement devant la puissance et la gloire. Bon… On va pas dire que c'était mieux avant… Mais il va falloir que je procède à une sérieuse révision de mes archétypes !
Hier, au journal télévisé, des images d'actualité m'ont rappelé de récentes et saintes lectures… Il semble que l'on veuille à toute force rajouter à l'Ancien Testament un livre plus contemporain.
* Ad maiorem Dei gloriam ou AMDG (« Pour une plus grande gloire de Dieu ») est la devise des membres de la Compagnie de Jésus, autrement dit les Jésuites.
Ce qu'il faut de courage, d'esprit chevaleresque, d'indéfectible galanterie et de talent pour publiquement voler au secours de la femme salie, piétinée, déshonorée !