Les mots du jour de Guy

Ce matin, très tôt, les autorités locales ont été avisées par un citoyen de la banlieue de Bethléem qu'une famille de S.D.F s'était installée illégale­ment dans son étable.

La police s'est rendue immédiatement sur les lieux accompagnée d'une équipe du SAMU. À leur arrivée sur le site, les repré­sentants de la loi ont découvert un nou­veau-né sommairement enveloppé dans des haillons endormi sur une li­tière de paille dans des conditions d'hygiène que l'on devine.

Présents sur place, un ouvrier charpentier* et une mineure (vraisem­blablement la mère) ont immédiatement été placés en garde à vue.

L'homme que l'on présume être le père, identifié plus tard comme un certain Joseph (de Nazareth), s'est opposé à ce que les autorités em­mènent l'enfant pour le mettre en lieu sûr.

Le couple était accompagné de plusieurs bergers ainsi que de trois é­trangers sans papiers.

Ces trois étrangers, se présentant comme mages, ont été arrêtés pour le temps de la vérification de leur situation au regard de lois sur l'immi­gration.

Le ministère de l'Intérieur s'interroge en effet sur l'origine de ces trois hommes probablement en route vers Calais.

Les SDF détenaient de l'or !

Le préfet a confirmé qu'ils n'avaient aucun papier d'identité mais qu'ils détenaient de l'or ainsi que des produits suspects et illicites. Ils ont gar­dé le silence, prétendant que c'est Dieu qui leur a conseillé de ne pas répondre aux questions.

Les produits suspects ont été envoyés en laboratoire pour analyse. Le lieu où le nouveau-né se trouve actuellement n'a pas été communiqué. D'après le service social en charge de l'affaire, le père avoisinerait la cinquantaine tandis que la mère n'est certainement pas majeure. On vérifie pour le moment la nature de leur relation. Il y a présomption de détournement de mineure voire de  pédophilie.

La mère a été dirigée sur le centre hospitalier universitaire de Bethléem pour des examens médicaux et psychiatriques. Elle prétend être encore vierge et affirme que le bébé vient de Dieu.

Si son état mental le permet, elle sera mise en examen pour défaut de soins à enfant.

Dans cette affaire, on doit sans doute prendre en compte la consomma­tion de stupéfiants, probablement apportés par les trois étrangers. Des prélèvements et des prises de sang ont  été effectués pour vérifier cette hypothèse ainsi que pour les recherches ADN nécessaires à l’enquête.

Un visiteur
tombé du ciel.

Dès leur première audition, les bergers présents sur les lieux ont affirmé avoir vu un grand homme, tout de blanc vêtu, qui leur a ordonné de se ren­dre à l'étable, avant de s'envoler mystérieusement. Au­cune hypothèse n'est écartée, comme celle d'un embarquement à bord d'un mystérieux aéronef…

Emballement médiatique.

Cette affaire fait grand bruit dans le milieu politique :
— L’opposition s’est indignée que le gouvernement ne mette pas en place les moyens de protection suffisante pour éviter que n’importe quel aéronef puisse survoler notre espace aérien. Les députés demandent l'ouverture d'une enquête parlementaire.
— Les Verts rappellent que faire un feu de bois dans une étable est source de pollution aux particules fines…
— L’extrême gauche dénonce ce capitalisme sauvage qui fait s'envo­ler les loyers et empêche les familles modestes de pouvoir accéder à un logement décent.
— Le président déclare que, depuis son élection, le gouvernement a ouvert de nombreuses nouvelles places d’accueil pour éviter de laisser des familles à la rue tout en soulignant que son prédécesseur en avait supprimées.
— Une cellule de crise a été installée sous la direction du préfet Hérode, des rumeurs de complot ayant circulé ces derniers temps.

Le monde des médias s'est aussi mobilisé. On pourra suivre les images en direct sur BFM télé et, à 17 h 30, « C à vous » or­ganisera un débat sur le thème « Comment peut-on encore accoucher dans une étable de nos jours » ? Y seront invités : 
— Notre confrère de Libération auteur d’une enquête sur « La rue pour toute vie ».
— Un sociologue enseignant à l’Institut d’Étude Politique, spé­cialiste de la précarité sociale.
— L’écrivain Hugo Victor qui a écrit « les Misérables ».
— et Monsieur Pilate Ponce représentant le gouvernement.

Dernière minute : Après examen médical, la fille mineure ayant effec­ti­vement été reconnue vierge, le couple a été placé en garde à vue pour rapt d'enfant.

D'après un texte original à retrouver sur
http://dentdesagesse-fr.over-blog.com/

* J'ai pas pu m'en empêcher !

« Pauvre Nicolas Hulot ! Me remonte en mémoire le militant intraitable que j'avais reçu dans mon bureau de mi­nistre de l'Écologie il y a une quinzai­ne d'années (…)

Avec le glyphosate (…) le voilà au­jourd'hui au cœur d'un conflit gouver­nemental bien poisseux (…)

… le Premier ministre, le président de la République cajolent Hulot (…) en essayant d'empêcher une démission qui serait catastrophique pour l'image de l'exécutif.

J'attends avec impatience la décision sur l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes prévue fin novembre.

Si, comme cela paraît probable, le gouvernement renonce à ce projet, l'estomac de Nicolas Hulot sera disponible pour avaler d'autres boas, pourquoi pas assaisonnés avec un peu de glyphosate ? »

Roselyne Bachelot in "Signé Roselyne"
Var-Matin 29/10/17

Le Mot du Jour s'est amusé naguère des chamailleries de cour de ré­création de la caste politique. Nous voici, maintenant rendus au temps des bizutages de cour de caserne.

Ce n'est pas que je sois un téléspectateur habituel des « Questions orales au gouvernement », mais il faut bien zapper les publicités du­rant les étapes du Tour de France…

C'est ainsi que mercredi dernier, j'ai vu de vieilles badernes se gausser bruyamment des bafouillements de bleus bites morts de trac pour leur toute première intervention…
J'ai vu des « souriceaux tout jeunes et qui n'avaient rien vu » bêtement piégés par la brièveté de la pincée de secondes allouée aux votes élec­troniques se faire ridiculiser par les explications narquoises aussi bien que tardives d'un vieux routard transfuge de tous les partis…
En fin de séance, une poulette du jour s'est fait surprendre à caqueter inconsidérément par son micro laissé ouvert. Telle autre aurait confondu Sénat et basse cour…

Qu'est-ce qu'on rigole dans l'hémicycle !