Roselyne Bachelot est une femme politique française et animatrice de télévision et de radio. Érudite et touche-à-tout, elle tient une rubrique dominicale dans Var-Matin « Signé Roselyne ». C'est de ces colonnes que sont extraites les entrées du « Dictionnaire des Mots savants de Roselyne ».
Les entrées en bleu caractérisent des mots qui, s'ils ne sont pas “savants” à proprement parler, trouvent leur place dans ce dictionnaire par leur rareté d'emploi en français moderne et/ou dont l'étymologie mérite d'être rappelée.
G
gramscien \ɡʁam.sjɛ̃\ ou \ɡʁam.ʃjɛ̃\ adj.
1. (Politique) Relatif à Antonio Gramsci ou à sa pensée.
« …la vision gramscienne qui veut qu'il n'y a pas de victoire politique sans victoire idéologique… »Roselyne-24/09/17
gribouille \ɡʁi.buj\ n.m
De Gribouille, un personnage populaire qui se jette dans l’eau par crainte de la pluie
1. Niais qui, par crainte d’un mal, se jette dans un pire.
Quiconque défend la République au nom de l’autorité est un Gribouille de l’Empire. Jules Vallès, L’Insurgé
La politique de Gribouille est « en marche ». Rien ne saurait l'arrêter. Roselyne-01/10/17
P
palinodie \pa.li.nɔ.di\ n.f. (XVIe siècle) Emprunt savant au latin palinodia emprunté au grec pálinôdía (« refrain ») ; l’ancien français avait palinod
1. (Antiquité) Pièce de vers dans laquelle le poète rétractait ce qu’il avait dit contre quelqu’un dans un poème antérieur.
2. (Figuré) Rétractation de ce qu’on a dit.
Ce discours, où il a renié toutes ses précédentes déclarations, est une honteuse palinodie. Louis Rougier, Histoire d’une faillite philosophique : la Scolastique
3. Désaveu de ce que l’on a pu dire ou faire précédemment.
J’avais aimé, servi, chanté les anciens rois : la palinodie ne pouvait me convenir.Alphonse de Lamartine, Correspondance, 1830
« [notre président}… allie propos enflammés et interpellation rugueuses contrastant ainsi avec les palinodies de certains… » Roselyne-01/10/17
pandémonium \pɑ̃.de.mɔ.njɔm\ n.m Réunion de mauvais esprits, de gens qui ne s’assemblent que pour comploter et faire le mal.
« Mais on dérape très vite, le médecin est aussi fou que ses patients, les infirmières sont déchaînées, l’atmosphère vire au pandémonium morbide et sexué. »« Kill Me Please », une tendresse gore, dans Marianne, n° 707
« Dans ce pandémonium qui nous a vus regarder hébétés les habitants d'Alep fuir leur cité (…), un diplomate russe assassiné (…), un terroriste semer la mort (…), qu'il était délicieux (…) de se ressourcer dans cette douce nuit [de Noël] »Roselyne-25/12/16
« Ne peuvent sortir de ce pandémonium émotionnel que les candidats qui n'ont pas exercé le pouvoir, ne risquent pas d'être renvoyés à leur bilan et à leurs échecs et peuvent alors promettre la lune en toute impunité » Roselyne-26/03/17
pantois \pɑ̃.twa\ adj. :
De l’ancien français pantoier (« palpiter, frémir, haleter »), variante de pantoisier, dérivé du latin populaire pantasiare (« avoir des visions, rêver »), ce qui l’apparente à fantaisie mais aussi à panteler. L’ancien occitan a pantais (pantaï) (« rêve, inquiétude, trouble »), le sicilien pantasciari, « être oppressé», et le calabrais pantasiari, « inquiéter, tourmenter ».
1. Qui est déconcerté par l’ inattendu.
« …le séminaire de rentrée du groupe majoitaire (REM) m'a laissé pantoise entre consternation et franche rigolade.»
Roselyne-24/09/17