En sous-titre du Mot d'hier, j'avais choisi cette citation : « Plus ça change, plus c’est la même chose ». Il s'agissait de pointer les similitudes entre les situations rencontrées jadis sur la « Terrasse » et de nos jours sur la « Promenade des Anglais ». Mais pas que…
La description qu'Alexandre Dumas faisait des « mourantes » de la « Prom » m'a incité à lire l'intégralité de la double page que Var-Matin lui consacrait dimanche. En voici le résumé.
La même chose… ou presque…
C'est en 1835 que le Gouvernement lance une grande souscription pour une cause d'intérêt national.
Il s'agit, au prétexte de l'essor du grand tourisme aristocratique, de financer un voyage sur la Côte d'Azur et en Italie du grand écrivain qu'est Alexandre Dumas.
Et c'est ainsi qu'Alex, accompagné de sa maîtresse et d'un copain dessinateur supposé illustrer ses propos prend la route au beau mois de mai.
Cette fine équipe fait escale à Toulon, accueillie par un médecin de l'Hôpital maritime qui lui déniche « une petite bastide pleine d'air et de soleil, près du fort Lamalgue ». Un quartier toujours très prisé de nos jours par les élites de la Royale. Une visite du bagne justifie l'étape et procure à Dumas la matière de son futur roman « Le bagnard de l'Opéra ».
La virée se poursuit par une escale à Hyères qualifiée de « paradis de la Provence ».
Une étape à Fréjus, dans une « petite » auberge dédiée à Napoléon.
« C'est lui qui subjugua presque tout l'Univers,
Affronta les périls, brava la bombe, la mitraille
Brava partout la mort et sillonna les mers,
Combattit à Wagram et gagna la bataille »
Sur ce, Alexandre Dumas conclut bravement :
« Nous commandâmes à dîner. En attendant nous primes un bain de mer ».
Suit la relation d'un petit incident de parcours. Au poste de douane du pont du Var, un douanier trop zélé s'offusque que, dans la voiture, se soit subrepticement glissée une passagère supplémentaire (?)… Alex le prend de haut et manque bien retourner à Antibes entre deux gendarmes ! Mais, efficacité du passeport diplomatique (?), « après une demi-heure, monsieur le commissaire nous annonça avec une morgue pleine de bienveillance que rien ne s'opposait à ce que nous continuassions notre chemin ».
C'est après cet incident que se situe l'épisode de la baguenaude sur la Terrasse niçoise.
Encore une douane à Monaco, puis c'est l'étape à l'Auberge de la Croix d'or à Vintimille ou pendant que nos touristes dégustent un civet de lapin, Mylord, le chien du dessinateur, lui aussi du voyage, trucide le chat de l'hôtelier…
Pour Var-Matin, ici s'arrête la relation du voyage.
On voit bien, à ce récit que « Plus ça change, plus c’est la même chose ».
Ou presque… car la plaisante escapade de notre trio d'envoyés culturels était financée par une souscription volontairement abondée par des mécènes aussi généreux que désintéressés…
À l'inverse de nos actuels « Ambassadeurs thématiques » (c'est comme ça que ça s'appelle) qui s'en vont ambassader de par le monde aux frais de la Princesse.
Selon le site de Capital, ils ne seraient pas moins de dix-sept actuellement au service de la France.
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