Les emportements à répétition de Marlène (Schiappa). La plainte de l'aventurière qui conduit à l'annulation de Kho-Lanta. Les imprécations d'Asia Argento au Festival de Cannes… Et moi, et moi, et moi qui me surprends à édulcorer mes sujets et à épurer mon vocabulaire…
Sœur Anastasie, ne vois-tu rien venir ?
L'autre jour, en me documentant sur la rue Lauriston – de sinistre mémoire –, j'apprends que cette voie de Paris a été citée par… Pierre Perret dans sa chanson « La corrida » ? Je m’en vais vérifier ce détail surprenant puis je laisse You Tube dérouler sa sélection… Et là je me dis dans mon Ford intérieur : « Tu vas voir (oui, je me tutoie en mon for intérieur), tu vas voir qu'un de ces jours ils vont décréter un autodafé des disques de Pierrot, de tonton Georges, du Grand Jacques et d'autres polissons du même acabit… ». Fort heureusement, ce jour-là, il restera les inoffensifs lauréats des télé-crochets pour préserver l'aura de la chanson française.
Tu causes, tu causes, c'est tout ce que tu sais faire…*
Bla bla bla, bla bla bla… Primaires, re-primaires à droite, primaires, re-primaires à gauche… Projets fabuleux, professions de foi véhémentes, ce n'est plus qu'un fond sonore ronronnant et vaguement soporifique. À ce point que les prêcheurs eux-mêmes en arrivent à se bercer de leurs propres imprécations pour alimenter le Mot du Jour. Ainsi, ce matin, à l'heure du café :
« Le seul problème des PME, c'est qu'elles sont trop peu nombreuses… Il faut les aider à grandir ! »
Et donc, petite entreprise deviendra grande… et ne comptera plus au rang des petites entreprises… déjà trop peu nombreuses nous dit-on…
Au moins nous font-ils sourire de temps en temps !
En zapounant sur la TNT hier soir, je suis tombé sur une Rencontre de boxe… Et pas n’importe laquelle puisqu’il s’agissait d’un Championnat du Monde ! Tout d’abord accroché par les imprécations du Bateleeeeeeeeeeeur de service, puis intrigué par les dimensions de l’arêne et les vociférations d’une foule en délire*, je suis resté scotché devant tant de démesure.
La toute première fois que je regarde une rencontre (on ne dit pas « un match » dit-on ?) de bout en bout. Un grand ténébreux, plutôt sympa, était opposé à un petit teigneux arrogant. Qu’est-ce qu’ils se sont mis ! Du grand art : les commentateurs en étaient dithyrambiques tantôt pour l’un, tantôt pour l’autre selon la tournure des évènements. La foule soutenait à pleins poumons les exploits du petit hargneux. Et moi, pas fiérot de jouer les voyeurs devant ces deux types en train de se massacrer consciencieusement (là, le mot n’est peut-être pas tout-à-fait adapté…) je me suis pris à me poser des questions bien incongrues, du genre : — De quelle étoffe sont donc bâtis ces nobles artistes pour que la passion qui les anime soit nourrie du plaisir à cogner sur la figure d’un autre humain jusqu’à ce qu’il s’effondre ? Ou bien, par l’autre bout de la lorgnette : — Quelle plaisir pervers prennent-ils à délibérément venir en prendre plein la tronche jusqu’à épuisement ?
Le grand y a laissé une paupière, l’autre a eu le cuir chevelu fendu. C’est la paupière qui a gagné. À l’annooooooooonce du résultat, la foule tout acquise au cuir chevelu, n’a même pas hué le vainqueur… ce qui prouve que le jugement des arbitres était équitable (sic).
Voilà. C’était, en léger différé depuis Manchester, le championnat du monde des poids légers opposant Anthony (Million) Crolla à Jorge Linarès.
Suite à une observation qui m’a été adressée par mail, je me dois de préciser que les faits relatés ci-dessus sont parfaitement authentiques et vérifiables. Ce billet qui met en scène un grand ténébreux et un petit teigneux ne constitue en aucune manière une quelconque parabole politique. Guy F. B.
* Tiens, la “foule en délire” de La corrida de Gilbert Bécaud me revient spontanément…
Salvador Dali avait ses montres plates… Le Designer fou a ses assiettes voilées… Encore un bien bel objet ! Un peu d’attente entre l’entrée et le plat (oui, oui, ceci est un Plat du Jour) m’a permis d’en percer les secrets. Tout d’abord, la base de tout : l’ovoïde remplace le circulaire. Deuxième grand principe : l’ovale de la partie creuse se doit d’être excentré par rapport au bord de l’assiette. Le trait de génie enfin : le rebord ici à l’arrière est relevé vers le haut, tandis que le rebord ici à l’avant s’incline vers le bas. Effet esthétique garanti. Mais… Allez donc poser votre couvert sur le bord de votre assiette ? (Je parle d’un couvert normal, enfin, usuel…) Et le serveur ? Qu’un convive pose comme il se doit son couvert dans l’assiette pour signifier qu’il a fini son plat. Que ce couvert comporte un de ces fameux Couteaux-culbuto. Que le serveur se saisisse de l’asiette et c’est le patatras inévitable avec imprécations du client et chute sonore des couverts sur le carreau. Le voilà, le fameux carillon Culbuto !
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