En virée sur le bord de la Mare aux harengs,
Deux pescadous jactaient en picolant un litre
Quand leurs chasses, sur le sable, gaffèrent en même temps,
Ballotée par la flotte, la plus bathe des huîtres.
- Pour bibi fit le preu, je vais me la taper.
- Et moi, bava le seu, je becqu’terai des figues ?
Minute papillon, il ne faut pas charrier.
- J’ai biglé le premier, cette huître est à mézigue
- Des clous, c’est à bibi. Et comme deux ballots,
Voilà nos deux mirontons qui se cherchent des rognes.
Prêts à se tabasser, riboulant des callot ;
Aucun d’eux ne voulant dans l’ coup passer la pogne.
Esgourdant leur raffut, arrive un pouilladin.
Courant aux pescaillous, du rif il se rencarde.
– Au lieu de vous filer la beigne sur le tarin,
Bonissez-moi pourquoi chacun de vous pétarde.
– Nous avons, dit le preu, sur le bord du bouillon,
Affuré de cette huître, une vraie bégalade,
Et chacun d’ nous voudrait s’ la coller dans l’ lampion.
– Au lieu de la péter, ou même d’aller au fade,
J’ai trouvé la combine pour vous filer d’accord ;
Répond le pouilladin. Et devant les deux billes,
Il s’envoie l’huître en douce et met les coudes au corps,
Laissant nos chicaniers se taper les coquilles.
Moralité
Dans toutes les combines, y’a toujours un coquin ;
C’est lui qui se bégale, et vous faites tintin.
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