Retour à la réalité
Jusqu'à tout récemment, si l'on m'avait demandé, dans la formulation journalistique :
– Le Conseil d'État, pour vous, c'est quoi ?
J'aurais sans doute répondu quelque chose du genre :
– C'est une de nos plus grandes instances républicaine, sinon la plus haute.
– Vous pouvez préciser ?
– Pas trop, non… mon Instruction civique culmine au joyeux chahut qui sévissait dans les classes du collège pendant les cours que nous dispensait le malheureux prof désigné d'office pour assumer cette corvée. Avec le temps, je me suis fait l'idée d'une Assemblée de doctes vieux sages férus de politique, bardés de connaissances, blanchis sous le harnais de prestigieux postes à responsabilité nationale. Un aréopage ultime qui doit tenir dans ses mains le plus précieux de ce qui fait l'essence de la nation…
Ah ben ouiche !
Il m'a fallu tomber sur la page des sports de l'"Express" pour prendre la réelle mesure du rôle de cette juridiction suprême :
« Le Conseil d'État a suspendu ce mardi la relégation en Ligue 2 d'Amiens et de Toulouse, et rejeté le recours introduit par Lyon pour reprendre la saison 2019-2020 arrêtée face au coronavirus, validant le classement final décidé par la Ligue de football professionnel (LFP). Le juge des référés (procédures d'urgence) “valide la fin de la saison et le classement mais suspend les relégations”, est-il écrit dans un communiqué résumant cette ordonnance très attendue ».
En fait, ces grands barons de la République réunis en grande pompe sous les lambris dorés du Palais royal débattent des tortueuses arcanes du classement au jeu de baballe…
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