Fin de campagne
Reçu, au courrier, hier matin ce qu’il est convenu d’appeler le « matériel électoral ». J’ai étalé tous ces prospectus sur la table de la salle à manger, comme on le ferait pour choisir parmi des échantillons de papier peint. Au fil du temps ces imprimés gagnent en esthétisme autant qu’en qualité d’impression.
![](/blogs/media/blogs/blanchard/120420.jpg?mtime=1334907696)
La contemplation de ce trombinoscope m’a remis en mémoire ce texte du photographe Nadar.
« Veut-on contempler l'infatuation masculine poussée jusqu'à la folie ?
Quelle démonstration plus explicite, cette inexplicable inconscience de certains candidats, politiciens professionnels qui ont imaginé, comme suprême, décisif moyen d'entraînement, d'adresser à leurs électeurs leur photographie, leur propre image de marchands de paroles ?
Quelle vertu d'attraction ces gens-là peuvent-ils donc supposer en leurs visages honteux, où toutes les bassesses, toutes les laideurs humaines s'arborent, où suent la bassesse, l'ignominieux mensonge, et toutes les dénonciations physio gnostiques [sic] de la duplicité, de la convoitise, du péculat, de la déprédation ?
N'est-elle pas le comble de la monomanie égotique, cette hallucination qui ne doute pas d'enlever le suffrage de tous les cœurs par la présentation de pareils museaux ? »
Nadar – Photographe – (1820-1910)
In "Quand j'étais photographe"
Chez Ernest Flammarion, 1899
Pour pimenter cette rude interprétation, j’ai mesuré la surface approximative de tous ces visages. On obtient ainsi, de gauche à droite et de bas en haut, en cm² :
500 – 294 – 234 – 228 - 208
198 - 150 – 126 – 80 – 56
Voilà, voilà,
C’était ma contribution à une campagne électorale de haute tenue.
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