Aujourd'hui, c'est français ce sera un peu de sémantique
Croquis Rémi Kerfridin
Engoncé : – Mal à l'aise, contraint (Quillet-Flammmarion – 1960) – Habillé d’une façon disgracieuse, qui fait paraître le cou enfoncé dans les épaules, en parlant d’un vêtement. (Wiktionnaire). – Une chose est sure, c'est que les rédacteurs de Var-Matin ne se sentent pas engoncés par le sens des mots… – Et puis, peut-on décemment se vêtir autrement qu'en jaune canari, quand on a un physique de moineau ? – Que l'on mesure un mètre cinquante ou deux mètres-dix, qui donc serait impressionné lorsque le président de la cour d'Assises vous demande de vous lever ?
Si certains établissements savent si bien nous charmer par leur authenticité, au point que – comme celui d'hier – on y retourne à la première occasion, il en est d'autres en revanche ou l'on se sent mal à l'aise dès que l'on en franchit le seuil. Témoin celui décrit par Philippe Meyer, où le biniou pourrait bien tenir la dragée haute au banjo !
« Redescendu dans le bourg, le premier bistrot ne peut être que le bon, et je sais que je ne penserai jamais à Ouessant sans songer à l'envie de grog avec laquelle j'ai poussé la porte de cet estaminet offrant son abri derrière ses vitres embuées. Au comptoir, une demi-douzaine d'hommes en tête à tête silencieux avec des verres de bières. À une table, des joueurs de cartes et leurs copains. On belote sans causer plus que nécessaire. Au baby-foot, une poignée de garçons. Un Ouessantin du continent m'a parlé hier, sans trop insister ni avoir l'air de vouloir répondre à mes questions, des problèmes liés, ici, aux mariages consanguins ou même aux unions furtives mais fécondes, entre membres de la même famille. Je crois maintenant voir ce qu'il veut dire »…
Philippe Meyer in « Dans mon pays lui-même… ». Flammarion – 1993