Panem et circense
J’ai d’abord suivi une série policière (française, quand même) où une séduisante juge court vêtue et décolletée (ça existe ?) se chamaillait avec un flic indolent et alcoolique (ça existe ?)
Puis j’ai zappé sur les grandes Arènes de FranceJ’ai vu des petits bonshommes roux habillés en blanc qui couraient comme des dératés d’un côté à l’autre en se passant une balle à coups de pied. Ils avaient l’air de bien s’amuser…
J’ai vu des petits bonshommes noirs habillés en bleu qui couraient après les blancs pour leur faire des croche-patte.
J’ai vu un petit bonhomme en rouge qui s’époumonait dans son sifflet et qui distribuait des bons points jaunes aux meilleurs croche-patte. Les très très bons croche-patte étaient récompensés par des bons points rouges.
J’ai vu deux types en complet veston, stoïques au milieu du marasme, statufiés au bord de l’arène dans la pose avantageuse de Napoléon à Austerlitz. Il leur arrivait de s’agiter et de faire des gestes pas trop gentils en direction du petit bonhomme rouge. Bizarrement, chacun voulait que son adversaire ait plus de bons points que son équipe ?
J’ai vu une tribune officielle où des manteaux noirs s’ennuyaient ferme comme jadis les hiérarques aux tribunes de la Place Rouge. A la fin, le plus petit de ces manteaux s’est esbigné pour rejoindre une journaliste obséquieuse dans un couloir désert et lui confier, philosophe, « l’important c’est de gagner ! »
J’ai vu un océan de patriotes fervents brandir le drapeau tricolore et entonner « la Marseillaise » à plein poumons.
J’ai vu des gladiateurs fourbus s’offrir aux vivats d’une foule hystérique…
J’ai vu un match de foot.
Je sais maintenant ce qui fera vibrer les foules jusqu’à l’été prochain…
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