Le monde devient mauve. Un plateau de lavande, Valensole ? Non, une place d'armes ! Les rangs sont alignés, militaires. Les plantations intensives d'hévéas en Malaisie procurent le même sentiment de mise en ordre. Ici, le pinceau paysan a produit une toile parfaitement lissée, brossée de longs à-plats acryliques où nait la perspective de la rentabilité. La terre est cimentée, lavée de produits chimiques, domestiquée par les besoin de la parfumerie. La lutte contre les insectes a été remportée. On y a gagné un silence de parking. Il n’y a pas un vrombissement dans l’air.
D'après Sylvain Tesson in "Sur les chemins noirs" - 2016
Fastueuse et émouvante commémoration de l'armistice, hier sous l'Arc de Triomphe… Un grand moment d'incrédulité cependant quand j'ai entendu le président de la République entamer un vibrant Appel aux Morts… À cette vitesse d'élocution solennelle, toute la vénérable assemblée allait devoir se figer au garde-à-vous pendant près de quarante jours, juste à l'évocation des tués français… Mais le Chef de l'État a eu la sagesse de se limiter à honorer les trois militaires morts en service dans l'année…
Pour ce qui est des litanies, j'en connais de plus affriolantes…
C'est avec joie et émotion que je réalise que la start-up nation du XXIe siècle préserve les traditions de la France éternelle puisque les chœurs des élites militaires remettent à l'honneur sur la place de la Concorde les chants patriotiques de notre beau pays, comme « Le père la Victoire ». Une émotion empreinte de nostalgie quand j'ai reconnu dans la bouche des choristes militaires une chanson qu'on m'avait apprise en colonie de vacances vers 1955 et dont je vous laisse savourer les paroles (retranscrites de mémoire)…
J'ai pensé judicieux d'illustrer ce texte avec la reproduction d’une affiche début XXe, raccord avec le thème de la chanson.
Chantée par Weber en 1908 :
Cette chanson qui fut célèbre en son temps, a été créée en 1888, par Louis Gaston Ganne qui en composa la musique, inspirée d'une marche militaire. Lucien Delormel et Léon Garnier en écrivirent les paroles. Il convient aussi de rappeler que Georges Clemenceau, pour son attitude très ferme durant la première guerre mondiale, et le redressement de la situation militaire qu'il obtint en 1918, fut surnommé "le Père la Victoire". Source : ► www.fncv.com