L'hiver nucléaire, c'est pour de bon… et c'est maintenant !
Ça fait plus de deux semaines que notre soleil est occulté par des milliers de tonnes de sable chargé de toute la radioactivité du Césium 137 répandu naguère dans la région de Reggane, au Centre Sahara. Ici, quand il arrive que ce rideau de Becquerels se déchire, on ressent à nouveau la chaleur de notre astre. Lorsqu'il se referme, c'est comme si l'on entrait sous une éclipse totale de soleil… L'hiver nucléaire, vous dis-je !
« Gerboise bleue » (ℹ)Gerboise bleue est le nom de code de l'essai nucléaire français destiné à tester la première arme nucléaire de la France. Il a eu lieu le 13 février 1960 à 7 h 4 dans la région de Reggane, en Algérie. – 13/02/1960 « Gerboise verte » (ℹ)Gerboise verte est le nom de code d'un essai nucléaire français atmosphérique tiré le 25 avril 1961 à Reggane, en Algérie. – 25/04/1961
Image tirée de la série Arte « Au service de la France »
Entendu hier sur France Inter que certains "experts" dont on ne peut douter de l'indépendance réfutent l'origine saharienne de cette radioactivité (encore plus faible que celle de Tchernobyl !). Ils l'attribuent aux essais nucléaires russes et américains conduits dans le désert du Nevada… N'en faites pas trop, Messieurs les experts ! Vous risqueriez de tomber sur du corail becquerelisé venu des Tuamotu !
Vendredi dernier, sur France Inter, François Morel interpellait Patrick Cohen :
« Patrick, je ne voudrais pas vous faire de reproches ; qui serais-je moi, petit chroniqueur ignorant pour vous chercher des noises, pour vous chercher des poux dans votre toison splendide ? Mais il se trouve que, pas plus tard que la semaine dernière, je crois que c’était vendredi, à ce même micro, au sujet d’un récent discours du Président de la République vous avez dit : “Il semblerait que son discours n’ait pas spécialement impacté les différents sondages concernant la présidentielle”. Je me permets de vous signaler cet anglicisme déplacé parce que les auditeurs de France-Inter sont très attentifs et très sensibles aux erreurs qu’on peut faire ». (…) Mais la peine de mort, ça ne peut pas s’appliquer raisonnablement à quelqu’un qui dit “du coup” ou “c’est juste merveilleux". Franchement… C’est trop (*), c’est démesuré »…
(*) C’est trop : Tiens, il l’a oublié celui-là !
Et aussi, comme le relève San-Antonio (Y en avait dans les pâtes) : « J’avais complètement occulté l’incident. Maintenant on n’oublie plus, on occulte ». Citation qui me retombe sous les yeux bien à-propos…
Tout comme les auditeurs de France Inter, les lecteurs (trices) du Mot du Jour sont très attentifs et très sensibles aux oublis que je peux faire. Ainsi, on (*) me fait remarquer que j’aurais dû aussi mentionner « en fait ». Ce « en fait » qui, répété à outrance deux ou trois fois par phrase, est particulièrement « impactant » sur mon humeur, et qui, « du coup », réveille aussi en moi des instincts homicides. On (*) me cite l’exemple d’un guide touristique érudit aux explications fort intéressantes, malheureusement ponctuées de « en fait » à foison. On n’entend finalement même plus ce qu’il dit, les « en fait » « occultent » le reste du discours…