Si certains établissements savent si bien nous charmer par leur authenticité, au point que – comme celui d'hier – on y retourne à la première occasion, il en est d'autres en revanche ou l'on se sent mal à l'aise dès que l'on en franchit le seuil. Témoin celui décrit par Philippe Meyer, où le biniou pourrait bien tenir la dragée haute au banjo !
« Redescendu dans le bourg, le premier bistrot ne peut être que le bon, et je sais que je ne penserai jamais à Ouessant sans songer à l'envie de grog avec laquelle j'ai poussé la porte de cet estaminet offrant son abri derrière ses vitres embuées. Au comptoir, une demi-douzaine d'hommes en tête à tête silencieux avec des verres de bières. À une table, des joueurs de cartes et leurs copains. On belote sans causer plus que nécessaire. Au baby-foot, une poignée de garçons. Un Ouessantin du continent m'a parlé hier, sans trop insister ni avoir l'air de vouloir répondre à mes questions, des problèmes liés, ici, aux mariages consanguins ou même aux unions furtives mais fécondes, entre membres de la même famille. Je crois maintenant voir ce qu'il veut dire »…
Philippe Meyer in « Dans mon pays lui-même… ». Flammarion – 1993
Quoi de plus à-propos, pour évoquer la triste actualité(ℹ)L'armée française a payé un lourd tribut ce lundi 25 novembre au Mali. Deux hélicoptères engagés dans une mission de combat contre des djihadistes au Sahel, sont entrés en collision. À leur bord, 13 militaires de l'opération Barkhane qui ont trouvé la mort. (Le Point). de cette semaine, que cet hymne à l'“aéronef à voilure tournante” et à ses équipages. Cette œuvre fait partie du florilège des “chansons Hôns” établi par Philippe Meyer dans son émission “La prochaine fois je vous le chanterai” (2000-2016)
Note : Pour mériter la distinction de "Hôn", une chanson doit répondre à au moins un de ces qualificatifs : burlesque, cocasse, comique, désopilante, grotesque, ridicule, sotte, prétentieuse, bonne-fille, bêtasse, régressive, invraisemblable, inattendue, irrésistible… Les paroles ci-dessous, en partie différentes de celles de la vidéo, sont celles de la version avalisée par Ph. Meyer. (Non trouvée sur YouTube)
Il était une fois l'hélicoptère / Des soldats de la loi, des volontaires / des pionniers, des gendarmes courageux /ont évité des drames, parfois de peu / L'hélicoptère, une fragile bulle / vive et légère comme une libellule / piloté par des hommes d'expérience / et prêts à sacrifier leur existence / Ces drôles de libellules, ces beaux oiseaux tout bleu / de l'aube au crépuscule / affrontent tous les feux / Passant de l'Indochine à l'Algérie, / l'armée de terre d'abord ils ont servi / pour enfin devenir les précurseurs / de la Gendarmerie, ils font l'honneur / Combien d'entre eux, lors d'une intervention / se sont abîmés, tombés en mission ! / Ils ont défié même le toit du monde / en se risquant dans les gorges profondes./ Ces drôles de libellules, ces beaux oiseaux tout bleu / dans les airs, ils circulent pour nous, pour vous, pour eux. / Un merveilleux outil les pales au vent / qui sauve tant de vies dans l'air du temps,/ un monstre de technique de précision / malléabilité et discrétion ./ L'aéronef à voilure tournante : / une belle énergie presque vivante /maitrisée par une force tranquille / un cœur sous l'écorce et l'arbre fragile / Ces drôles de libellules, ces beaux oiseaux tout bleu / de l'aube au crépuscule / affrontent tous les feux / L'envol d'une formation d'hélicoptères, / impressionnant sur un fond de ciel clair / des bulles chargées de vie, du bleu, du blanc : / un bouquet de patrie très émouvant / C'est la Gendarmerie, bleuet du ciel, / un grand champ d'hélicos en arc-en-ciel / Au prix de leur vie ils sauvent des âmes / de tous les dangers, de toutes les flammes / Ces drôles de libellules, ces beaux oiseaux tout bleu / de l'aube au crépuscule / affrontent tous les feux / Ces drôles de libellules, ces beaux oiseaux tout bleu / dans les airs ils circulent pour nous pour vous, pour eux. /
Merci à Philippe Meyer d'avoir exhumé en 2011 cette chanson de 1960 où l'on vit une journée de canicule dans une de ses émissions « La prochaine fois, je vous le chanterai »…
Après Stéphane Paoli et Pascale Clark, une autre figure s’apprête à quitter France Inter : il s’agit de Philippe Meyer, qui y présente, le samedi à midi, l’émission « La prochaine fois, je vous le chanterai », dédiée à la chanson française. « On me prie de quitter l’antenne de France Inter », a expliqué au Monde, lundi 6 juin, M. Meyer, qui présente cette émission depuis 2002.
Paraîtrait même qu’il sera remplacé par Difool de Skyrock …
Les thuriféraires de la vive et légère libellule trouveront ci-dessous une version généraliste encore plus riche en métaphores de cette plaidoirie enflammée. Les paroles, en partie différentes de celles de la vidéo, sont celles de la version avalisée par Ph. Meyer. (Non trouvée sur YouTube)
Bon vol !
Il était une fois l'hélicoptère / Des soldats de la loi, des volontaires / des pionniers, des gendarmes courageux /ont évité des drames, parfois de peu / L'hélicoptère, une fragile bulle / vive et légère comme une libellule / piloté par des hommes d'expérience / et prêts à sacrifier leur existence / Ces drôles de libellules, ces beaux oiseaux tout bleu / de l'aube au crépuscule / affrontent tous les feux / Passant de l'Indochine à l'Algérie, / l'armée de terre d'abord ils ont servi / pour enfin devenir les précurseurs / de la Gendarmerie, ils font l'honneur / Combien d'entre eux, lors d'une intervention / se sont abîmés, tombés en mission ! / Ils ont défié même le toit du monde / en se risquant dans les gorges profondes./ Ces drôles de libellules, ces beaux oiseaux tout bleu / dans les airs, ils circulent pour nous, pour vous, pour eux. / Un merveilleux outil les pales au vent / qui sauve tant de vies dans l'air du temps,/ un monstre de technique de précision / malléabilité et discrétion ./ L'aéronef à voilure tournante : / une belle énergie presque vivante /maitrisée par une force tranquille / un cœur sous l'écorce et l'arbre fragile / Ces drôles de libellules, ces beaux oiseaux tout bleu / de l'aube au crépuscule / affrontent tous les feux / L'envol d'une formation d'hélicoptères, / impressionnant sur un fond de ciel clair / des bulles chargées de vie, du bleu, du blanc : / un bouquet de patrie très émouvant / C'est la Gendarmerie, bleuet du ciel, / un grand champ d'hélicos en arc-en-ciel / Au prix de leur vie ils sauvent des âmes / de tous les dangers, de toutes les flammes / Ces drôles de libellules, ces beaux oiseaux tout bleu / de l'aube au crépuscule / affrontent tous les feux / Ces drôles de libellules, ces beaux oiseaux tout bleu / dans les airs ils circulent pour nous pour vous, pour eux. /
« Comme le faisait remarquer Pierre Desproges, le vacancier se distingue par des vêtures dans lesquelles il renonce à craindre le jugement d’autrui et abdique toute espèce de respect humain. Cela donne lieu, sur les plages à de nombreux débordements. Des débordements de ventres qui ballotent au-dessus de maillots trop serrés, des débordements de poitrines qui bringuebalent en dehors de leurs logements de tissu, des débordements de fesses qui s’avachissent de part et d’autre d’un string. Il est d’ailleurs remarquable que le site Wikipédia ne recense pas moins de dix variétés de strings. Le string ficelle, le Tanguita, dont la ficelle est agrémentée d’un triangle qui ne recouvre pas la fesse ; le Tanga, qui recouvre une partie de la fesse et qu’il ne faut pas confondre, comme c’est souvent le cas, avec le slip brésilien, qui offre quant à lui une symétrie entre les pièces avant et arrière tant et si bien que l’on a du mal à en distinguer le sens d’enfilage. Le slip brésilien recouvre davantage les fesses qu’un Tanga, mais moins qu’un bikini ou qu’une culotte. Il existe encore le shorty string, le body string, le mini string, le micro string, qui ne doit pas cacher grand-chose) le string voile, le string ouvert (même le dimanche), le string papillon et le C-string, une coque rigide cachant le pubis et passant entre les fesses mais… qui tient sans ficelle ! Messieurs, je ne veux pas savoir comment »…
Philippe Meyer – « La prochaine fois je vous le chanterai » 20 IX 2014
De mauvais augures nous prédisent périodiquement la disparition de ce particularisme culturel qu’est la chanson française. Elle aurait été successivement : tuée par les Yé-yés, balayée par la langue anglaise, déstructurée par les rappeurs… Ainsi seraient donc perdus à tout jamais les chansons réalistes du siècle de Berthe Sylva, les refrains engagés d’un Béranger ou d’un Ferrat défendant le prolo, les rimes riches si chères à Brassens ou les truculentes loufoqueries langagières d’un Bobby Lapointe… Et bien non, Messieurs les fossoyeurs, la chanson française n’est pas morte. Tout cela est toujours bien vivace et les talents d’aujourd’hui nous composent des bijoux qui sont autant d’hommages à leurs grands prédécesseurs. Mieux ! Enrichi d’un si prestigieux patrimoine, l’un d’eux parvient à synthétiser toutes les valeurs de ses maîtres en un seul texte. Je vous en livre la teneur :
Elle est vraiment super La caissière du Super
Elle bosse pour le Boss, Pour les beaux yeux du Boss Elle bosse…
Elle bosse pour son gosse Pour les beaux yeux du gosse Elle bosse…
Les caméras ne se lassent pas d’enregistrer les petits travers de la caissière du super…
Elle bosse pour la banque Pour les beaux yeux de la banque…
Elle bosse pour la bouffe, Pour la bouffe de son gosse, Elle bosse…
Elle est vraiment super La caissière du Super !
C’est signé Arthur H. et ce n’est pas encore dans les bacs que déjà ça mérite haut-la-main l’inscription au palmarès de la Chanson Hon chez Philippe Meyer !
Arthur ! Change de crèmerie ! ou « La guerre des enseignes »
J’étais loin de me douter que la caissière de grande surface suscitait autant de fantasmes… Hélène me le fait remarquer en me signalant que l’hôtesse de caisse de chez Leclerc aurait d’autres talents que la pleurnicheuse du supermarché d’Arthur !
« On entend souvent, notamment sur les ondes, et on lit fréquemment, notamment dans les journaux, cette expression incongrue : « C’est un ami personnel ». Untel, vous dira-t-on, est un ami personnel du Président, un ami personnel de l’assassin, du patron du bistrot, du souverain pontife ou du portier de l’hôtel… Cette expression a eu longtemps ceci d’étrange que l’on avait du mal à imaginer ce que pourrait être un ami qui ne serait pas personnel. On n’imaginait pas ce que pourrait être un ami impersonnel. Mais désormais nous savons à quoi nous en tenir : il existe des amis impersonnels. Ils sont plus couramment dénommés « amis virtuels » et ils prospèrent sur les sites dits « de réseaux sociaux », dont j’ai lu également qu’ils peuvent être appelés « agrégateurs de flux sociaux ». L’amitié virtuelle est à l’amitié ce que les barres protéinées sont au gigot d’agneau-flageolets. Aussi n’en faisons-nous pas grand cas. »