La preuve de l'existence de dieu
par le postulat de Jessica
Dans une université américaine, les étudiants se sont vu poser cette question :
— L'enfer est-il exothermique ou endothermique ?
En d'autres termes : l'enfer évacue-t-il ou absorbe-t-il la chaleur ?
À cette question qui pourrait bien nous concerner tous dans un avenir plus ou moins proche, un étudiant proposa cette réponse :
Pour répondre à cette question, nous avons besoin de savoir comment évolue la masse de l'enfer avec le temps. Pour cela il nous faut savoir quelle est la proportion des âmes qui y entrent et des âmes qui en sortent.
Je pense que nous pouvons admettre sans risque l'hypothèse qu'une fois entrées en enfer, les âmes n'en ressortiront plus.
Il s'ensuit que la masse de l'enfer augmente constamment du nombre d'âmes qui y sont admises.
Reste à évaluer précisément le nombre de ces âmes. C'est une opération plus facile qu'il n'y parait. Il suffit, pour la mener à bien de s'intéresser aux points principaux de la doctrine des différentes religions pratiquées aujourd'hui à travers le monde.
La plupart d'entre elles affirment que, si vous n'êtes pas de leurs adeptes, vous irez brûler en enfer. Comme il existe plus d'une religion exprimant cette règle et comme les gens n'appartiennent pas à plus d'une religion, nous pouvons en conclure que toutes les âmes vont en enfer.
Une question, une fois cette chose établie, se pose : à quelle vitesse l'enfer change-t-il de volume ?
On sait, c'est la loi de Boyle, que si un gaz se dilate, il se refroidit et inversement.
Il s'ensuit que pour que la pression et la température restent identiques en enfer, le volume de l'enfer doit se dilater proportionnellement à l'entrée des âmes.
Si ce n'est pas le cas, nous nous trouvons en face de deux possibilités :
1 – Si l'enfer se dilate à une moindre vitesse que celle de l'entrée des âmes, la température et la pression en enfer augmente indéfiniment jusqu'à ce que l'enfer éclate.
2 – Si l'enfer se dilate à une vitesse supérieure à la vitesse de l'entrée des âmes la température diminuera jusqu'à ce que l'enfer gèle.
Laquelle de ces hypothèses adopter, s'interroge l'étudiant en physique ?
Et il se souvient que sa camarade de fac, Jessica, lui avait répondu, deux ans auparavant, alors qu'il la priait de bien vouloir lui accorder ses faveurs ultimes :
« Il gèlera en enfer avant que cela n'arrive ! ».
Or, précisément, observe l'étudiant, il lui est arrivé qu'à la veille de l'examen qu'il est en train de passer, Jessica a fini par se décider à lui accorder ses faveurs.
Donc, en infère-t-il, si nous acceptons le postulat de Jessica, nous devons en conclure que l'enfer a déjà gelé et qu'il est donc exothermique.
Le corollaire de cette théorie c'est que, comme l'enfer a déjà gelé il n'accepte plus aucune âme et que, du coup, il n'existe plus. Il ne reste que le paradis, se réjouit l'étudiant.
Un paradis qui prouve l'existence d'un être suprême tout de bonté, ce qui explique pourquoi la nuit où Jessica décida de lui accorder ses faveurs, elle ne cessa de s'exclamer « Rhaa mon Dieu… Rhaa mon Dieu ! ».
Raconté par Philippe Meyer.
In « La prochaine fois je vous le chanterai » – 24/10/2015
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