Le 10 mars dernier, le Mot du Jour signalait à votre attention un spot publicitaire au message ambigu… mais néanmoins crédible… Aujourd'hui, plus question d'ambigüité. Il est parfaitement clair que ce spot radiophonique est sorti de l'imagination indigente de pubards restés au stade de « la blague à Toto ». À force de concocter ce genre de saynète débile, peut-être adapté à leur monde, ces fils de pub ne nous prendraient-ils pas pour des demeurés qu'ils croient à leur image…
– Allo ? – Ouais Justine, ça va ? C'est Antoine… – Antoine ? – Mais si, Antoine, 6° B à Pasteur. On était dans la même classe… Dis, t'aurais pas 2000 euros ? – Non, mais tu peux aller sur l'appli LCL
Revues hier, au gré de mes zappings, quelques scènes de ce culte et pluvieux « chabadabada »… Et le responsable de la Régie publicité de la chaîne n'a pas été fichu d'y insérer une pub pour Carglass !
J’ai trouvé l’exercice de style intéressant… N’ayant rien d’autre à proposer ce matin, je vous en fais profiter… (La pertinence de l’inventaire de tous ces corps étrangers nous fera pardonner à Charline l’inélégante intruse qu’elle a trouvé dans son potage…)
Le week-end dernier, on apprenait que dans plusieurs crèches d'Ile-de-France, les employés ont retrouvé des corps étrangers dans la purée pour les bébés. Ils ont retrouvé des os et des vis dans la bouillie. Un peu comme il y a du plastique dans le poisson, du glyphosate dans nos urines, de l'aluminium dans nos déodorants et de la pub' pour des bagnoles sur France-Inter. On trouve aussi de la gélatine de porc dans les bonbons, de la haine sur des chaînes d'info et ma mamie sur Snapchat. En revanche il n'y a plus de friture sur la ligne, ni de rhinocéros blancs du Nord parce qu'il n'y a plus de ligne et qu'on a perdu le Nord. Heureusement, il y a encore des chevaux, même si parfois ils sont dans la lasagne… Comme le jouet dans le happy Meal, l'ananas sur les pizzas, la crème fraîche dans les carbonara et du beurre dans les épinards (là c'est plus rare). Heureusement, il nous reste Camping 3, Taxi 4 et le mouvement 5 étoiles ! On a aussi retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès, mais que dans les journaux… Un terroriste à la Préfecture de Police, un incendie dans une usine chimique et une couille dans le potage… Y a du parabène dans le gel douche et de l'eau dans le gaz… Y a des traces d'allergènes dans les pâtes et des traces de gauche dans Michel Sardou mais toujours aucun signe de moralisation du capitalisme. Y a des enfants d'immigrés au FN, une chroniqueuse d'Ardisson chez les Insoumis, un banquet à l'Élysée et Louis Sarkozy dans la Matinale, mais y a plus de rumba dans l'air ! On déplore qu'il y ait du Bisphénol A dans Sophie la Girafe, une carte de presse dans la poche de Pascal Praud, Christophe Castaner au Ministère de l'Intérieur, et le Ministère de l'Intérieur en boîte de nuit. Cela dit, on a retrouvé la 7e Compagnie.
On a vu aussi Cédric Herrou au tribunal, mais toujours pas Marine Le Pen et puis des écologistes au gouvernement (Mais non ! Je déconne !) Je vous ai eu là… Faut pas pousser quand même ! On a déjà droit à de la politique chez Hanouna et puis des numéros de cirque à l'Assemblée, alors si maintenant on retrouve des traces de shampooing dans les cheveux de Michel Houellebecq et de la dignité dans Manuel Vals, je vous préviens : je suis pas prête ! Voilà ! Je crois bien qu'on a retrouvé nos vieux démons : des Juifs dans la salle, des voiles dans la République et l'Opus Dei chez les cathos. Y a des grèves dans le public, des points dans ta retraite, un contrôleur dans ton chômage mais pas dans ton TER et enfin on a retrouvé des dépouilles de réfugiés dans un camion… Donc, enfin, le seul truc normal à notre époque, c'est Balkany dans une prison…
Et l’on me dit qu’il faut être bien obsédé pour trouver quelque chose de scabreux dans cette innocente page d’info-publicité pour un banal lait de toilette…
Que j’aurais mieux fait de faire le canard (ℹ)Cette expression a vu le jour à la fin du XXe siècle et fait référence au caneton qui suit sa mère partout, où qu’elle aille, jusqu’à reproduire les mêmes mouvements de déplacement. Ainsi, un homme qui fait le canard est un homme dans une attitude de servilité par rapport à une femme.…
Pas sûr !
« Version Fémina », supplément dominical à Var-Matin du 30/08/2015
Il y avait la réclame. Au fil des « Trente glorieuses » elle est devenue la publicité ; la pub. C’est maintenant la promotion ; la promo. On promeut tout et n’importe quoi : les yaourts aux fraises, les bagnoles suréquipées, le bouquin d’Éric ou de Valérie ou le film de Woody. Mieux que la promo : l’auto-promotion. Chacun fait le buzz à sa manière : presse, radio, télé, internet, ils nous matraquent des éloges de leur dernier bébé.
Et bien à mon tour de céder à l’appel de la renommée !
– Qui peut me dire ce que représente cette illustration ? – Moi M’sieur, moi M’sieur ! C’est un pied de grue ! – Toi tu sors ! – Moi M’sieur ! C’est des talons hauts ! – Non ! Et toi ? - Des escarpins, M’sieur ! – Non, pas plus ! Suivant ! – Je sais : des stylettos ! Ma mère en a pour son travail ! – Non, ce n’est pas ça non plus.
Ceci est une SANDALE
M’sieur ! M’sieur ! Et ça M’sieur, comment ça s’appelle ?
Justement : Travail Personnel pour la semaine prochaine :
Enquêtez auprès de vos grands-parents et trouvez par vous-même la bonne réponse ! (Et je rappelle que la méduse est un animal que nous verrons en Sciences nat. !)
Il n’en a pas fini, le serveur ! Il lui faut encore amener le café… Il est bien vrai que le carré de chocolat supposé justifier le prix exorbitant du petit noir est difficile à loger sur le pourtour d’une sous-tasse, avec la petite cuillère. Le Designer fou nous place là encore sa solution de l’ovale gracieux. D’une courbe parfaite, cette soucoupe offre un vaste plateau sur lequel la tasse aurait pu être posée un peu n’importe où par un garçon peu soucieux de respecter les ésotériques proportions du nombre d’or… Prévoyant cet outrage à l’esthétique, le Designer fou a pourvu sa sous-tasse d’une légère empreinte en creux destinée à y centrer le fond de la tasse. Las, à l’image de ces fausses marches d’escaliers sur lesquelles on butte immanquablement, ce dénivelé a pile-poil la juste hauteur pour être la plupart du temps négligé par le serveur en plein coup de feu des fins de repas… Et il se confond une fois encore en excuses bredouillantes…
Post scriptum : C’est tout à fait par hasard que j’ai débusqué l’établissement sur lequel le Designer fou a jeté son dévolu pour tester ses inventions sataniques. Pour les sceptiques qui éprouveraient le besoin d’aller se rendre compte par eux-mêmes de la pertinence de ces propos, je les invite à réserver au « BUREAU » à Espalion, en Aveyron. On voit que ni sa qualité de « Relais Motard », ni son implantation dans ce petit coin idyllique mais reculé de notre belle France n’ont pu le protéger de la modernitude… C’est un peu dommage car tout en se voulant originaux, les plats proposés sont composés à base des savoureuses spécialités rurales régionales et l’accueil y est cordial et simple. Bref, en aucun cas un restaurant « Sodexho » comme pourraient le faire craindre sa classification en « Bar à bière – Pub – Brasserie », …et sa vaisselle !
Cet article a été ajouté à la version livre (en pdf) de ► Le Designer fou a encore frappé dans À table/Les dessous. Les liens vers Les séries de Guy (en pdf) sont dans la colonne de droite de cette page.