L'évadé de Tokyo
Une vie comme un mythe, une carrière hallucinante, des tonnes de CO2 répandues dans l'atmosphère pour être à plusieurs réunions à la fois sur plusieurs continents, des milliards brassés, vendus, rachetés, escamotés, réintroduits, dispersés, rassemblés et disparus : tout ça pour quoi ? Pour se retrouver face à une malle qui décidera de son destin.
Et moi, je ne crois pas qu'il se précipite là-dedans aveuglément. Il réfléchit… Et si par hasard ça se passe mal… Et si les Japonais pointilleux décident d'ouvrir tous les bagages… Et si l'image qui restera de moi, se dit-il, sera celle d'une sardine pliée en 18 dans une malle percée… Et si cette malle s'avérait être ma future prison, se dit l'évadé de Tokyo… Avec ces gars du Soleil levant ont peut s'attendre à tout !
Le PDG aux multiples double-nationalités hésite et c'est normal.
Et puis tout à coup il comprend et il se dit « c'est génial, cette idée est absolument géniale ! » et il bondit, se replie dans la malle le sourire aux lèvres, ses sourcils à la Fu Manchu levés comme des antennes diaboliques et il exulte :
Je me fais la malle !
Je ne sais si c’est Coco qui a illustré le texte d'Hippolyte Girardot, ou si c’est Hippolyte qui a légendé le dessin de Coco, mais ils allaient trop bien ensemble pour ne pas les réunir en un Mot du Jour
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