Puisqu'hier, on était au bistrot, aujourd’hui, je remets la mienne !
« C’est un café comme les ultimes meurent. Une façade en bois vermoulu. Un bout de terrasse cernée par des fusains en caisse dépeinte. Du papier peint décoloré sur les murs. Des tables en bois cirées par l’usage prolongé. Une odeur de vinasse et de sciure mouillée. Et puis un patron en tricot déchiré, blanc de paresse et pas rasé, qui lit le Dauphiné Libéré derrière un rade de cuivre.
Autour de moi, il y de gentils Savoyards qui causent avec leur bel accent où le suffixe « in » remplace la préposition « en ». C’est jour de marché, le vin blanc coule à flots. Des bérets basques assurent la liaison Alpes-Pyrénées. Des casquettes paysannes qu’on ne quitte que lorsque l’on vient d’en acheter une autre, masquent de leur visière brillante d’usure des regards enfoncés, plein d’une gentillesse malicieuse… ».
San-Antonio In « Concerto pour porte-jarretelles » – 1976
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