Montauban compte 450 cartes postales, plus que les 311 de Castelsarrasin. Cette collection qui appartenait à mon père, a été partagée avec mon frère et ma sœur. Après Montauban, Bruniquel sera la prochaine étape avant de s'intéresser à la Gironde.
Cette septième série termine la présentation de mes cartes postales de Montauban. Il y en a 450. C'est davantage que les 311 de Castelsarrasin. Normal : Montauban est la préfecture et Castel, comme on l'appelle couramment, la seule sous-préfecture du département. La première est plus peuplée que la seconde. Le nombre d'éléments est une des motivations du collectionneur. Tout comme le nombre de “J'aime” pour les rédacteurs d'un post sur un blog (suivez mon regard, au pied de celui-ci). En l'occurrence, je ne suis pas le collectionneur puisque que cette collection est ma part de celle de mon papa, partagée avec mon frère et ma sœur. Après Castelsarrasin, Moissac et Montauban, on va s'attaquer à Bruniquel. Et ce sera tout pour le Tarn-et-Garonne. Avant de s'intéresser à la Gironde.
Cette sixième série sur Montauban m'a fait découvrir des endroits que je ne connaissais pas. Une carte datée de 1901, est adressée à Mlle Béatrix d'Alexandry au Château de Saint-Marcel (Haute-Savoie).
Cette sixième série sur Montauban regroupe 85 cartes postales anciennes. Le thème des places, rues et espaces verts n'éveille en moi aucun souvenir particulier, sauf à constater que je ne connaissais pas la ville autant que je le croyais. J'ai en effet découvert nombre d'endroits lors de cette revisite de ma collection. Et pour cause : j'ai déjà dit que mes séjours à Montauban se tenaient dans une ferme à la campagne. La carte « Montauban - 354 » m'a intrigué. Elle est adressée en 1901 à une châtelaine, Mlle Béatrix d'Alexandry, Château de Saint-Marcel, par Rumilly (Haute-Savoie). Renseignements pris, la destinataire, alors âgée de 21 ans, était la petite-fille de Frédéric d'Alexandry d'Orengiani (1829-1894), qui fut secrétaire du comité central du parti pro-français pour Chambéry, précédant l'Annexion de la Savoie à la France en 1860.
Marqué 82, numéro du Tarn-et-Garonne, à l'arrière de la carte de la Vierge de Montauban. La mention "English Front" m'interpelle. Montauban transforme des écoles en hôpitaux improvisés. La France fait appel à des renforts extérieurs, dont l'Armée Indoue, dans les "camps du Midi". Un demi-millier de prisonniers de guerre sont à Montauban. Un monument à la mémoire d'Ingres est érigé en 1867.
Erreur d'un collectionneur précédent. Il marque 82, numéro du Tarn-et-Garonne, au dos de la carte. La mention « English Front » sur cette vue de la Vierge de Montauban, seule rescapée des bombardements, me met la puce à l'oreille. Je ne crois pas que le front anglais soit allé jusque dans le Midi. Mais le 1er juillet 1916, lors de la bataille de la Somme, le village de Montauban-de-Picardie a été libéré par des troupes britanniques. Je ne trouve aucun développement et aucune photo sur cette statue rescapée dans l'histoire de cette commune.
Hôpitaux temporaires. Les hôpitaux militaires proches du front sont rapidement débordés. Les blessés sont envoyés dans des structures sanitaires implantées à l’Arrière. Dans la région Midi-Pyrénées, l’arrivée très précoce d’un grand nombre de soldats blessés impose l’ouverture d’hôpitaux improvisés. À Montauban, l’École Normale, le Lycée de Garçons, le Lycée de Jeunes Filles, la Faculté de Théologie protestante et d'autres écoles sont transformés en hôpitaux temporaires. Cette série ne montre qu'une carte d'hôpital temporaire, les autres ayant déjà été publiées dans la série sur les écoles.
Renforts et prisonniers. Dès le début du conflit, la France fait appel à des renforts extérieurs qu'elle installe dans les « camps du Midi ». Parmi eux, l'Armée Indoue. La carte qui lui est consacrée est adressée à Jeanne Rouby, de Saint-Porquier, future mère de mon papa Étienne Saby, décédée en 1928, alors qu'il n'était âgé que de 7 ans. Durant la guerre de 1914-1918 les prisonniers de guerre sont environ un demi-millier en Tarn-et-Garonne. Le principal dépôt est à Montauban.
Monument ingres. 1867 : moins d'un mois après le décès d'Ingres, la ville de Montauban décide d'ériger un monument à la mémoire de la célébrité du pays. L'œuvre est réalisée par Antoine Etex. Au dos du monument figurent les soixante-six titres de tableaux d'Ingres et entre les deux pilastres s'inscrit : « À Ingres, la ville de Montauban ». Devant se dresse la statue du peintre, façon dignitaire romain !
La gare de Villebourbon est la principale, associée à la ligne Bordeaux–Sète, tandis que la gare de Villenouvelle est devenue maison de quartier. Montauban était une capitale du protestantisme avant que Louis XIV n'interdise cette religion. Le patrimoine immobilier de la ville comprend des bâtiments officiels, la Halle aux Grains, les Magasins Réunis, et le Musée Ingres Bourdelle. Montauban doit son surnom de "ville rose" à son architecture de briques. La Tour Leautier du XIIIe siècle s'est effondrée en 1910 lors de travaux de consolidation.
Il y a de quoi se mélanger les pinceaux avec le nom des deux gares. La gare de Villebourbon, la principale, est traversée par la ligne Bordeaux–Sète qu'empruntait depuis Castelsarrasin mon pépé quand il venait me chercher à Sète pour les vacances, relayant mes grands-parents maternels venus me livrer en voiture depuis Lyon. La gare de Villenouvelle, plus petite, desservait l'ancienne ligne vers Lexos. Achetée par la ville, elle a été réaménagée en salle de quartier. L'éditeur d'une des cartes est tombé dans le panneau en légendant Villenouvelle une vue de Villebourbon.
Une ville religieuse Montauban a connu des problèmes avec les cultes. Elle a été l'une des capitales du protestantisme1 avant que Louis XIV interdise cette religion et qu'il exige que la ville construise en urgence nombre de bâtiments catholiques. Ces derniers sont bien représentés dans mes cartes postales anciennes qui ne comportent qu'une seule vue de temple. Je n'ai rien trouvé sur l'épisode de l'évêque empêché d'entrer dans sa cathédrale, le 5 février 1906. J'imagine que la loi de 1905 de séparation des Églises et de l'État et l'inventaire des biens des Églises qui s'ensuivit ne sont pas étrangers à l'événement. La tante de Montauban, sœur du papa de mon papa, était je crois protestante. Seul exemplaire à ma connaissance de « huguenote2 » dans la famille, je la regardais avec curiosité. Mais elle ne parlait jamais de religion.
Une ville bien bâtie Le patrimoine immobilier de Montauban est considérable. Outre les bâtiments officiels, dignes d'une préfecture, on remarque l'originale Halle aux Grains et l'immeuble cossu des Magasins Réunis qui éditent eux-mêmes les deux cartes les représentant. Quant au Musée Ingres Bourdelle, il a été palais épiscopal et hôtel de ville avant de recueillir des œuvres du peintre et du sculpeur natifs de « la plus rose des villes roses », surnom que Montauban doit à son architecture de briques. La Tour Leautier3 du XIIIe siècle, transformée en beffroi par la ville, était lézardée depuis le milieu du XIXe siècle. Elle s'est écroulée, le 11 août 1910, lors de travaux pour la consolider ! La dernière des cartes postales de cette série en témoigne.
1 – Les idées de la Réforme, attestées à Montauban dès 1537, gagnent peu à peu la majorité de la population, à tel point que les réformés se rendent maîtres de la ville en 1561. La ville est l’une des quatre places de sûreté accordées aux protestants (avec La Rochelle, Cognac et La Charité-sur-Loire) par l'édit de Saint-Germain-en-Laye (1570). Montauban devient une des capitales du protestantisme français ; de nombreux temples y sont construits. Source : museeprotestant.org.
2 – Les huguenots (terme péjoratif employé par les catholiques) sont les protestants du royaume de France et du royaume de Navarre pendant les guerres de religion de la seconde moitié du XVIe siècle.
3 – Lautier sur certaines cartes. En réalité cette tour a été édifiée au début du XIIIe siècle par un consul du nom de Lauthier pour embellir sa maison. Toutes les autres tours de Montauban ayant été détruites pendant les guerres de religion, la municipalité transforma cette tour en beffroi, vers 1700. Elle a aussi été appelée “Tour de l'Horloge”. Source : persee.fr.
Montauban et Moissac, riches en cours d'eau et ponts, ont subi des inondations en 1930. Le moulin de Sapiacou a brûlé en 2006, mais un projet en 2018 vise à le restaurer avec des appartements et une centrale hydraulique, sans relancer la production de farine. Difficulté à déterminer le nombre de moulins sur le Tarn à Montauban.
Montauban comme Moissac est riche en cours d'eau et ponts et comme Moissac elle a subi les inondations de 1930. Images spectaculaires. On n'imagine pas que les eaux puissent faire des dégâts comparables à ceux d'un bombardement pendant une guerre. Le moulin de Sapiacou a brûlé en 2006. Un projet a été élaboré en 2018 visant à préserver ce qui peut l'être et à reconstruire dans l'esprit architectural de l'ancien bâtiment ce qui a été détruit. Des appartements, des salles de réunion et une centrale hydraulique vont être construits, mais la fabrication de farine, arrêtée depuis le milieu des années 1970, ne reprendra pas. Le moulin Sapiacou et le moulin Sapiac, situés l'un en face de l'autre, ont formé avec le moulin Albarèdes la puissante Compagnie des trois moulins. Le moulin de Palisse a été utilisé pour moudre la farine. Il servit pour carder la laine et désormais on s'en sert pour produire de l'électricité. Je n'arrive pas à déterminer le nombre de moulins sur le Tarn, à Montauban, entre ceux qui ont changé de nom et les autres. Je ne sais pas s'il y en a qui moulent encore du blé.
Ambiance guerre de 14-18 dans cette deuxième livraison des cartes postales anciennes de Montauban. La ville est bien équipée en casernes. Plusieurs établissements scolaires, un pensionnat et même un séminaire sont transformés en hôpitaux provisoires. Reste à admirer l'impressionnante bibliothèque devant le square de l'hôtel-de-ville. Avec ses 30.000 volumes et archives elle offrait de quoi s'évader par la lecture, en ces temps difficiles.
Pendant mes grandes vacances, mon père et Odette descendaient également à Castelsarrasin avant d'aller à Montalivet où je les accompagnais. Nous passions aussi une semaine ou deux à la ferme de tante Antoinette à Montauban.
Lors de mes grandes vacances, mon père et sa femme Odette descendaient aussi à Castelsarrasin avant de rejoindre l'océan à Montalivet où je les accompagnais. Auparavant, nous allions passer une semaine à Montauban, dans la ferme de tante Antoinette, sœur de mon grand-père paternel, le pépé de Castel. Je prenais cette parenthèse comme une retraite, car si j'y bénéficiais de la même liberté qu'à Castelsarrasin, les possibilités de sorties se limitaient aux cultures et pâturages environnants, la ferme étant éloignée de la ville, à une largeur de petite route de l'hippodrome. Hippodrome où il n'y avait rien à voir en été ! Le spectacle des vaches ramenées du pré à l'étable par les chiens était une des distractions de la journée. Je suis aussi venu à Montauban à deux ou trois reprises quand la famille Bardagie, amie de mon père puis de moi, habitait cette ville avant de venir habiter à Castelsarrasin.
Deux cours d'eau traversent la ville de Moissac : le Tarn et le Canal latéral à la Garonne. Le Canal est désormais voué au tourisme fluvial. Le pont-tournant de Saint-Jacques survit comme témoin du passé. En 1930, la ville a été gravement touchée par des inondations dévastatrices, qui ont fait 131 morts.
La ville de Moissac doit beaucoup de son charme aux deux cours d'eau qui la traversent : le Tarn et le Canal latéral à la Garonne qui prolonge le Canal du Midi de Toulouse à Bordeaux. Deux ponts enjambent le Tarn : le pont Napoléon qui fait transiter les voitures et le Pont-Canal de Cacor qui fait transiter… les bateaux. Conçu au départ pour le transport de frêt, le Canal latéral à la Garonne est maintenant voué au tourisme fluvial. Belle image à capter quand deux bateaux se croisent, l'un dessous le pont, l'autre dessus. Autre curiosité sur ce canal qui, après avoir survolé le Tarn, traverse Moissac d'est en ouest, le pont-tounant de Saint-Jacques, seul survivant des quatres ponts-tournants de la ville et aussi le seul conservé sur les 193 km du canal latéral. Mais l'eau n'est pas toujours charmante et paisible. Il arrive qu'elle se mette en colère. Et Moissac fut la ville la plus meurtrie lors des inondations de 1930 lorsque le Tarn, la Garonne, l'Agout, l'Aveyron s'étaient coalisés pour envahir le Tarn-et-Garonne. Les quatre dernières cartes de cette série témoignent de l'ampleur de la catastrophe qui avait fait 131 morts à Moissac.
La ville de Moissac est située à sept kilomètres de Castelsarrasin, mais je n'y allais pas souvent pendant mes vacances adolescentes. Je m'y suis arrêté en octobre 2010, à l'âge de 66 ans, pour visiter le cloître et l'église Saint-Pierre.
La ville de Moissac n'est qu'à sept kilomètres de Castelsarrasin mais je ne la fréquentais guère lors de mes vacances adolescentes. Je la traversais parfois quand je m'offrais une balade à vélo jusqu'à Valence d'Agen. Ce n'est qu'en octobre 2010, à 66 ans, que j'y ai arrêté mon ex-fourgon aménagé pour enfin visiter le fameux cloître et l'église Saint-Pierre.
Il y a bien une quinzaine de châteaux dans les environs de Castelsarrasin. D'où mon étonnement de n'en trouver que deux sur mes cartes postales anciennes. Le château féodal de Terrides (avec ou sans s) est le plus représenté. Situé dans la commune de Labourgade, il est devenu un hôtel avec espace de réception, restaurant à l'ancienne et piscine à débordement. Le château de Sainte-Livrade, à Moissac, est privé et ne se visite pas.
Les balades de la D.R.E.B
La D.R.E.B (Découvrir ou Redécouvrir Ensemble à Boudou) est une association particulièrement dynamique qui, entre autres activités, organise des visites des communes et hameaux autour de Boudou (Tarn-et-Garonne).
Je n'ai rien à raconter de personnel sur ces trois ponts qui traversent la Garonne, près de Castelsarrasin. Je ne les ai fréquentés ni à pied, ni à cheval, ni en voiture, ni en train. Le plus proche de ma ville de vacances est le pont de Trescassés. Celui qui figure sur mes cartes anciennes est un pont suspendu qui a été ouvert en août 1851 avec un péage à 5 centimes pour les piétons et 80 centimes pour les voitures à cheval ! Il a été partagé un temps avec une ligne de tramways à vapeur, ce qui fut l'occasion de nombreux incidents et accidents entre ses usagers. Il n'existe plus et a été remplacé par un pont routier pas suspendu beaucoup moins spectaculaire. Les cartes montrent l'ancien pont suspendu de Belleperche, construit en 1841, démoli en 1937 et remplacé en 1941 par le pont actuel. Situé en amont, le pont ferrovaire de Belleperche est traversé par la ligne de Castelsarrasin à Beaumont-de-Lomagne. Je n'arrive pas à trouver la date de sa construction, logiquement antérieure au 9 octobre 1904, date de la mise en service de la ligne par la Compagnie du Midi. Actuellement peu utilisée (uniquement du fret) cette ligne pourrait rouvrir au service voyageurs. L'abbaye de Belleperche est devenue le Musée des Arts de la Table. Ma petite-cousine Angélique m'avait emmené le découvrir en octobre 2011, mais nous avions trouvé portes closes. À défaut nous nous étions promené vers la fontaine des moines, à 200 mètres de l'abbaye. J'avais eu l'inconscience d'écrire : « C'était leur cabinet de toilette à ciel ouvert, en quelque sorte. N'avaient pas intérêt à oublier de prendre leur savon ». Ce qui me valut une salve de 11 commentaires plus ou moins égrillards déclenchée par celui du très regretté Guy Blanchard : « N’avaient pas intérêt à oublier de prendre leur savon… ou à le laisser tomber ? ».
Le Tarn-et-Garonne doit à son réseau hydrographique d'être le département de France le plus doté en ponts suspendus ! Car franchir des cours d'eau comme la Garonne, le Tarn ou l'Aveyron est plus difficile qu'il n'y parait. Leur largeur impose des ponts traditionnels à plusieurs arches, qui s'appuient sur des piliers dressés dans le lit des rivières que les crues mettent souvent à mal, tout en fragilisant l'ensemble de l'ouvrage. C'est la raison pour laquelle au milieu du XIXe siècle, et à la faveur de l'émergence d'un acier de meilleure qualité, s'est développée la technique des ponts suspendus qui permettent de franchir de grandes brèches sans prendre appui dans la rivière. Un coût plus faible également. C'est ainsi que les ponts suspendus ont conquis le Tarn-et-Garonne, de 1841 à 1884. On en comptait 11 à l'origine, mais il n'en reste que dix, car le pont de Trescasses a disparu dans les années 1980. Tous sont ouverts à la circulation (à l'exception du pont de Bourret). Source : ► l'article de J CH CROS🛈Sur dreb.eklablog.com Ils sont jetés sur la Garonne, le Tarn et l'Aveyron. Ce sont les ponts suspendus, témoignages d'un temps où l'acier régnait en maître. Ils résistent toujours. Et le conseil général rénove ces précieux objets de notre patrimoine.
L'arrivée en gare de Castelsarrasin était pour moi un bonheur. Elle marquait le début des grandes vacances chez des gens que j'aimais tous, sans exception. Peut-être parce que, contrairement à ma vie à Lyon où j'étais plutôt vissé, on me laissait ici une totale liberté. Au début, quand j'étais trop jeune pour voyager seul, mon grand-père maternel, dit parrain et ma grand-mère maternelle, dite marraine, m'amenaient en voiture de Lyon à la gare de Sète où mon grand-père paternel, dit pépé, arrivait de Castel pour me récupérer. À cette occasion rituelle, pépé sortait le costume. On se retrouvait à Palavas-les-Flots dans un restaurant de bord de mer, toujours le même, pour la bouillabaisse que j'évitais, n'aimant pas le poisson. Une ou deux fois nous avons assisté aux fameuses joutes nautiques de Sète. Quand j'étais devenu grand, je faisais le voyage seul, dans les volutes carbonées des locomotives à vapeur. Il y avait un changement de train à Toulouse qui me laissait le temps de me balader dans la ville. J'ai encore l'image des vendeurs de violettes sur les trottoirs des rues du centre. Une fois, de nuit, je me suis arrêté à Avignon et j'ai dormi sur un banc de la gare en attendant le train pour la Côte d'Azur. But de cette dérivation préméditée et clandestine : retrouver mon amoureuse de l'époque à Haut-de-Cagnes. Souvenir d'une nuit seul à la belle étoile dans la nature à mi-pente de la colline avec les lumières de la briqueterie restées allumées en contrebas dans la vallée. Au matin, ma copine m'avait apporté deux énormes sandwiches confectionnés à l'insu de ses parents mais tartinés de fromage, denrée dont je suis allergique. J'ai su plus tard que mon père avait été avisé de mon escapade secrète par quelqu'un qui m'avait vu à Haut-de-Cagnes. Ouh, le vilain rapporteur !
La Ferme Saby fournissait des fruits et légumes à la caserne. Tante Antoinette possédait un terrain derrière la caserne, où j'ai ramassé des patates. Plus tard, une maison y a été construite où elle a fini ses jours. Je n'ai pas fréquenté les écoles ni l'usine.
La ferme Saby avait l'exclusivité du ravitaillement en fruits et légumes de la caserne. Derrière cette caserne, touchant son mur arrière, s'étendait un lopin de terre appartenant à Antoinette, la tante de Montauban, sœur du pépé de Castel. J'y ai ramassé des patates. Plus tard, un lotissement s'est élevé à cet endroit et à l'emplacement de la parcelle d'Antoinette a été construite une maison où elle a fini ses jours après avoir vendu sa ferme montalbanaise. Pour ce qui est des écoles et de l'usine, je n'ai rien à en dire de personnel car je ne les ai pas fréquentées. Il parait qu'à l'école mon père Étienne était aussi bon en lettres qu'en maths. Je n'ai pas hérité de ses aptitudes en maths ! À mon époque, au milieu des années 1950, l'usine Sainte-Marguerite🛈Sur persee.fr Un établissement industriel dans une région agricole. employait 1200 personnes. Autant dire que j'en entendais parler. Mais je ne me baladais pas dans cet endroit.
Le marché hebdomadaire de Castelsarrasin se tient le jeudi matin au centre-ville. Mémé tenait un stand de fruits et légumes et tonton Serge un stand de charcuterie. Je me souviens des repas dans la charcuterie familiale. L'hôtel Marceillac est un bâtiment remarquable de style Art Nouveau.
Le jeudi, le marché envahit toujours le centre-ville, précisément la place de la Liberté (sous les halles autrefois), la rue de la Révolution et le début de la rue de Varsovie, la place du Progrès (ou de la Poste) et la Promenade Flamens. Mais il se limite à la matinée, alors qu'il se prolongeait jusqu'en fin d'après-midi. La mémé de Castel, seconde épouse du pépé, après le décès de ma grand-mère en 1928 (mon père avait 7 ans), tenait un stand de fruits et légumes non loin du début de la rue de la Révolution. Tonton Serge, mari de tatie Jeannette, sœur de mon père, tenait son stand de charcuterie 30 mètres plus loin sur le même trottoir, devant le magasin de meubles de Jacky Barrière. Ce dernier m'avait à la bonne. Il m'appelait « petite tête de balai-brosse ». Il chassait parfois avec pépé et Serge et il m'arrivait de les accompagner comme simple spectateur. La charcuterie de Jeannette et Serge était dans la rue de la Fraternité. J'étais parfois invité à déjeuner dans la salle à manger derrière la boutique. Au début, il y avait les parents de Serge, puis seulement sa maman avant la disparition de cette dernière quelques années plus tard. J'ai été surpris de constater que ce métier exigeait beaucoup de travail. Dans la partie abritée de la cour, derrière le laboratoire, était accrochée une cage contenant deux petits oiseaux dont je ne sais plus le nom de l'espèce, qui avaient la particularité de tricoter la laine qu'on mettait à leur disposition pour faire des nids. Dans la rue de l'Égalité se trouve l'extraordinaire Hôtel Marceillac🛈Sur wikipedia L'hôtel Marceillac est un hôtel de Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) de style Art nouveau construit à l'initiative de Pierre-Adrien Marceillac et inauguré en 1912. Il est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 18 mai 2006., à l'origine Hôtel Moderne, de style Art nouveau. Il appartient toujours à la même famille. Mes grands-parents lyonnais y ont couché lorsqu'ils m'ont amené à Castelsarrasin en voiture, la première fois. Plus récemment, j'y ai moi-même passé quelques nuitées terminées par un petit-déjeuner copieux et varié.
Ce plan assez complet montre le Hameau du Kiosque, à la fin de la rue Étienne-Saby et l'avenue de Courbieu, adresse de l'ex-ferme Saby, en haut à gauche, et la route de Toulouse, en bas à droite. Source : www.cartesfrance.fr