Je n'ai hélas pas de GoPro pour filmer mes exploits cyclistes. Il est vrai que pas grand-chose de bien sensationnel ne peut m'arriver sur les 2 km qui me séparent du Ritz… Quoique… Je n'ai pas non plus, loin s'en faut, le talent d'un Cabu pour croquer sur le vif des sujets « à Mot du Jour ». Il faudra donc vous contenter de ce gribouillis-collage pour apprécier le cocasse de cette situation. Qui a commencé le premier ? Le sportif qui étire ses adducteurs ou le cabot qui compisse allègrement le mobilier urbain ? Qu'importe, la similitude des attitudes méritait bien cette publicité !
Sitôt paru, mon Mot du Jour se réjouissant d'une année de grâce suréquipée a été démenti. En effet, cette année, la gestation du petit Jésus sera amputée de 9 jours, l'Annonciation ayant été reportée fort à propos au 4 avril. Pas de super-grâce, donc… Vous me voyez navré de vous avoir infligé cette fausse bonne nouvelle.
Sans doute fourvoyé par mes propos impies, Méphisto vient tenter d'une ultime manœuvre… Déguisé en serpent, il m'approche en ami… Peine perdue Satan… Ce n'est qu'une couleuvre.
26 mars – midi. Toute première apparition dans le jardin – Mes crapauds, soyez prudents !
L'on me dit que cet an de grâce 2016 serait en fait un an de grâce suréquipé. À preuve, cette concomitance entre le jour de l'Annonciation et celui de la commémoration de la mort de Jésus.
Que ce que l'on nomme pudiquement « annonciation » pour préserver la vertu de Mlle Marie soit placé 9 mois pile avant Noël, cela n'est que logique. Et invariable par rapport à notre calendrier grégorien.
La date de Pâques, et donc de la crucifixion, est, elle, dépendante du calendrier lunaire. La course des planètes étant ce qu'elle est, nul doute qu'une année ou l'autre, ces deux repères coïncideront.
Il serait temps que le Grand Horloger mette ses pendules à l'heure !
À la radio, une rubrique géo-politique déplorait ce matin que, en dépit d'un budget militaire à la hausse, l'on ne voit que trop peu de militaires allemands sur les « théâtres d'opérations »… Quelques minutes plus tard, parlant de la Tour Eiffel aux couleurs belges, Charline V. en remettait une couche en rappelant que le noir-jaune-rouge n'a pas toujours été autant apprécié dans nos paysages urbains…
Marignane – 6 h 30. La première « navette » Air Inter… Le parking dans la nuit. Des pas pressés sur le bitume. Il fait un peu frisquet. Où j'ai mis mon billet ? L'aérogare pas encore réveillée, pas complètement éclairée. Lumière lugubre entre des flaques de néons agressifs. Des naufragés de la nuit, tout chiffonnés, rassemblent leur marmaille. Ils ont pillé la machine à café. La boutique de presse ouvre à peine. Un beauf à la Cabu mal rasé, yeux bouffis, encaisse la monnaie sans un mot. Les femmes de ménage promènent leurs balayeuses à pas d'enterrement. Acre odeur chlorée des désinfectants des toilettes. Les haut-parleurs crachotent. Les panneaux horaires cliquettent. Une mèche s'échappe du chignon hâtif de l'hôtesse de service. Elle n'a pas encore accroché son sourire obligatoire. Ni allumé sa voix de madone pour nous appeler à l'embarquement. Les toutes premières lueurs du soleil allument le dos des carlingues.
On aura droit, là-haut, à une petite heure au-dessus des nuages pour se réveiller pour de bon.
Origine de ce Mot : une photo postée par Eve qui partait au boulot
Printemps, jardinage, problèmes de robinets, occupations bibliques… Le Mot du Jour connaît une période de disette. Me voilà réduit à puiser mon inspiration parmi les blagounettes qui circulent sur le Net…
C'était hier la Journée de la francophonie. À cette occasion l'immémorial « Jeu des 1000 euros » de France Inter avait choisi d'aller faire rutiler la culture françouaise au-delà de nos frontières. C'est au Portugal que Nicolas Stoufflet est allé chercher ses deux candidats. Et pas des moindres : un étudiant franco-portugais en langues et relations internationales et un étudiant franco-français bénéficiant du régime Erasmus pour préparer un double diplôme en Architecture et Ingénierie de l'Urbanisme à la Faculté de l'Université de Porto.
Pour apprécier le sel de ce Mot du Jour, il est utile de préciser que nos deux intellectuels ont eu la franchise d'expliquer qu'ils avaient choisi Porto pour l'attrait de la ville, l'Université et la vie à Porto. « Une vie notamment de rêve tant sur les sorties que aussi la culture. Vraiment une ville très complète » (sic).
Venons-en aux fameuses questions du Jeu.
– Qui a composé ce recueil de 21 courtes pièces pour piano de 1827 à 1846 intitulé « Les Nocturnes » ? Et les secondes de s'égrener… Ding, ding, ding… – Un compositeur pour piano… romantique, disons… du 19e… Ding, ding, ding…. – Il se prénomme Frédéric… Ding, ding, ding…. – Beethoven !
Raté ! Fallait pas abuser de la chopine !
– Quel peintre a souvent représenté la chaîne de la Sainte-Victoire, une barre rocheuse à l'est d'Aix-en-Provence ? Près de 80 œuvres représentent ce paysage. Ding, ding, ding…. – Ce peintre a été chanté par France Gall… Ding, ding, ding…. – Prénommé Paul… Ding, ding, ding…
À cette question, Paul Cézanne est vainqueur par KO.
– Quel navigateur florentin a-t-il donné son nom (ou plutôt son prénom) au continent américain ? Ding, ding, ding…. – Christophe Colomb ?… Non ? – Magellan !
On voit par là que la renommée d'Etats-Uno Vespucci n'a pas atteint les universités lusitaniennes !
Quant aux sélectionneurs de France-Inter, ils pourraient, à l'avenir, favoriser le rayonnement de la culture francophone en s'abstenant de choisir des questions aussi élitistes !
La légende veut (mais ce n'est qu'une légende) que, en certaines festives circonstances, il nous soit donné d'apercevoir des éléphants roses…
Moi, ce matin, c'est Sophie qui m'épiait lorsque j'ai mis le nez à la fenêtre… Mais que vient donc faire ce placide ongulé des savanes africaines dans nos frondaisons provençales ?