La Chanson du Dimanche (historique)
Ça s’entend pas, ça s’écoute !
Raconte-nous, Tonton Georges :
comment c'était sous l'Occupation ?
« Voici ce qu'il advint jadis, grosso modo, dans les années quarante où je débarquais de mon Languedoc, entre la rue de Vanves et la rue Didot. Passait une belle Gretchen au carrefour du château, callipyge à prétendre jouer les Vénus chez les Hottentots. En signe d'irrespect, je balance aussitôt, en geste de revanche, une patte croche au bas de son dos. La souris grise se fâche et subito presto, la conne, la méchante, va demander ma tête à ses petits poteaux.
Deux sbires sont venus, avec leurs noirs manteaux, se pointer dans mon antre, et sûrement pas pour me faire de cadeaux ! J'étais alors en train de suer sang et eau, de m'user les phalanges sur un chouette accord du père Django. Par un heureux hasard, ces enfants de salauds, un sacré coup de chance, aimaient la guitare et les trémolos. Ils s'en sont retournés sans finir leur boulot, fredonnant un mélange de Lily Marlène et d'Heili Heilo.
Une supposition : qu'ils aient comme Malraux, qu'ils aient, comme ce branque, compté la musique pour moins que zéro : m'auraient collé au mur avec ou sans bandeau… On lirait, quelle navrance ! mon blase inconnu dans un ex-voto, entre la rue de Vanves et la rue Didot.
Au théâtre, ce soir, ici sur ces tréteaux, poussant une autre goualante, y aurait à ma place un autre cabot… »
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