Les mots du jour de Guy

Depuis longtemps déjà, nos petits embêtements, nos ennuis, nos tracas, le moindre contretemps, une con­trariété ou tout simplement les aléas de la vie avaient été élevés au statut de « problèmes ».
Mais sans doute ces « problèmes » sonnaient-ils enco­re trop mesquin aux oreilles des profes­sion­nels des média qui participent à ^(*) l'éducation des masses. Le vocable leur paraissait-il trop connoté « robinets qui fuient » et « trains qui se courent après », bref, bien trop primaire ? Ils ont à leur tour promu le « problè­me » au rang d'une bien plus savante « problé­matique »…
Exemple : On ne parlera pas de l'augmentation des loyers qui nous préoccupe mais on abordera la problématique du coût de l'immobilier locatif en milieu urbain.
(*) : Et non pas « participe de »…

Serait-ce un effet collatéral de la guéguerre des genres, une sorte de revanche pour les tenants d'un masculin qui l'emporte d'immanence sur le féminin ?
Toujours est-il que la toute modeste et fémini­ne différence se voit ces temps-ci éjectée du discours public au profit d'un pompeux et mâle différentiel !