Le Chêne et le Roseau
Biglant un jour à ses panards
Qu’un roseau v’nait lui faire la pige,
Le chêne, un fortiche, un mastard
Lui bonit : « P’tit’ tête, tu attiges ;
Ton gniasse n’aurait pas le culot
De s’aligner avec mécolle ;
Mézigue est mailloche et riflot;
Tu es loqu’du et tartignolle,
Ne tenant pas sur tes jacquots.
Le moindre zef te balanstique.
Qu’un bécan t’agriche, et d’auto
Tu baisses la tronche et tu chanc’tiques ».
– D’accord, j’accouche camaro
Qu’un coup de zéphyr me dégomme.
Mais je me rebecqu’te aussitôt ;
Savoir ce que ferait ta pomme ?
Jusqu’ici tu t’es cru planqué,
C’est pour ça que tu charribotes ;
Mais il ne faudrait qu’un louqué (*)
Pour que tu dingues avec les potes.
– Tandis qu’ils discutaient l’ bout gras,
Le temps tourna à la godille.
Orage, éclairs, tout radina
Pour leur arnaquer les gambilles.
– Mariol et peinard, le roseau
Tourna, vira, s’croyant au guinche ;
Et s’bidonnant dans son coinstot,
D’gaffer la bouille de son aminche.
Celui-ci, mastard mais à cran,
Râlait, gueulait à perdre haleine,
Gambergeant qu’avec ce coup de flan,
Il allait aller à la traine.
– Enfin, l’zef radinant du Nord
Fit tant, avec tout’ son équipe,
Que l’chêne guinda dans les décors
D’vant l’ roseau qui s’ fendait la pipe>
Moralité
Costauds, ne crossez pas ; le jour où ça cafouille
Le dernier des miteux vous mettra dans ses fouilles.
(*) Louqué : coup, en argot de boucher. Mode d’emploi : on supprime le L. On le remplace par la première consonne de la dernière syllabe. En l’occurrence qu, ou c. On supprime la terminaison fantaisiste de la dernière syllabe. Exercice : Louchébem = ??
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