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L'abbaye de DaoulasL'article de Wkipedia : cliquez. a fait sa spécialité d'expositions au grand retentissement. Ouverte au mois d'avril, celle intitulée « Tous des sauvages ! » et sous titrée « Regards sur la différence » est tombée à point dans une France agitée par les problèmes de racisme. On ne pouvait toutefois pas imaginer à son début que peu avant sa fin la garde des Sceaux actuelle, Christiane Taubira, d'origine guyanaise, serait comparée à un singe.
Un rassemblement contre le racisme est d'ailleurs organisé à l'abbaye demain dimanche, dernier jour de l'exposition, à l'appel du Conseil général du Finistère, pour soutenir la ministre. C'est aussi pourquoi, pour la première fois, l'entrée est gratuite les deux derniers après-midi. Un geste à saluer.
Bécassine et les autres. Suivez-moi. La visite commence par une grande vitrine où des statuettes de toutes les parties du monde côtoient Bécassine, un marchand de cognac Bisquit et le bonhomme Michelin.
C'est la différence en vrac, le « tout et n'importe quoi ! », le « je vous en mets combien ? ». Impression renforcée par l'absence d'indication de provenance de ces objets. Plus loin, des écouteurs fixés sur des poteaux à différentes hauteurs, accessibles aux géants, aux nains et aux enfants, ainsi qu'aux personnes de taille courante, diffusent des messages en langues nombreuses et variées. Je n'en ai pas trouvé qui « cause » en français. J'aurais bien aimé savoir ce qui était raconté « aux autres ». On emprunte un couloir design où sont accrochés des panonceaux explicatifs sur des peuplades exotiques. Rien à dire. Il faut juste se donner du temps pour lire tout ça.
Lecture compliquée. Dans trois vitrines de la zone suivante, il y a maintenant des numéros en regard des objets. Les explications relatives à ces objets sont inscrites sur des languettes de papier que l'on doit soulever, qui chacune en comporte plusieurs (parfois sans rappeler les numéros de référence et dans un ordre semble-t-il aléatoire) et dans une police de caractères dont la taille décroit progressivement de haut en bas. Pourquoi faire simple ?
Heureusement, les éclaircissements apportés par deux jeunes femmes, guides de l'expo, sauvent la mise.
J'ai ainsi découvert deux aspects de la domination masculine. Les pieds des Chinoises les plus fortunées étaient volontairement estropiés avec des bandelettes pour qu'ils puissent tenir dans la main des hommes. Les Touaregs quant à eux pratiquaient le gavage des filles nubiles (toujours en usage en Mauritanie) en vue de leur mariage, des formes opulentes étant signe de richesse. Ailleurs, des pancartes sont bien présentes mais certaines, avec texte en noir sur fond coloré, accrochées en arrière des objets et donc éloignées, cachées dans la semi-pénombre d'un éclairage parcimonieux, sont à peine lisibles.
Ce sera tout pour les critiques, quand j'aurai souligné que la plaquette de l'exposition, un opuscule plus mince qu'un magazine de télé, loin d'être exhaustif, avec de grandes photos et peu de texte est vendue au prix de 10 € (bien dix euros) !
Mon pote Lévi-Strauss. Mais j'exagère. Il y a aussi des belles choses : un superbe costume de samouraï, des affiches et des films d'époque édifiants et un peu partout des panneaux d'extraits commentés de textes de Claude Lévi-Strauss, un monsieur dont j'ai suivi quelques ateliers en auditeur libre, à l'École pratique des hautes études de Paris, dans les années 60. Il était assis là, à trois mètres de moi, écoutant et commentant les récits d'ethnologues qui revenaient de voyage dans des contrées sauvages où l'homme dit civilisé n'avait pas ou avait peu mis le pied…
Disséminés dans l'expo, des panneaux électroniques déroulants affichent des textes fondateurs, comme la Déclaration des droits de l'homme, l'abolition de l'esclavage ou le discours de Charles de Gaulle sur l'autodétermination des peuples. Bref, il vaut mieux savoir lire.
Ce sera tout pour les compliments, car hélas, il y a un truc qui m'est resté en travers de la mémoire. On le lira dans l'article
Abbaye de Daoulas. À ne pas mettre devant tous les yeux.
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