Un loup, pour se taper la cloche, Avait dégauchi deux gigots. Quand il eut bouffé leur bidoche, Il voulut se taper les os. L’un d’eux, plus mastard que ses potes, Lui resta au fond du collier, D’où, malgré ses grandes chocottes, Il ne put le faire débiner. Voyant radiner la cigogne, Il lui bava, faisant l’bon mec : « Voudrais-tu me prêter la pogne, Pour me virer c’que j’ai dans l’bec ? – Dac-dac, laisse opérer mécolle. Et de rif, faisant gaffe aux crocs, La cigogne, allongeant son col, Lui sorti l’oss’let du glaviot. – Et maintenant, lui bonit-elle Tu vas me raquer mon boulot. – Te raquer, tu charries ma belle, Me prendrais-tu pour un billot ? Au lieu de ram’ner ta bouillote Tu ferais mieux de calter ; Et surtout t’estimer vergeotte Que mézigue ne t’aie pas becq’té. Moralité Prêtez la pogne à vos poteaux, Ils voudront avoir votre peau |
) Les Loups mangent gloutonnement. Un Loup donc étant de frairie Se pressa, dit-on, tellement Qu'il en pensa perdre la vie : Un os lui demeura bien avant au gosier. De bonheur pour ce Loup, qui ne pouvait crier, Près de là passe une Cigogne. Il lui fait signe ; elle accourt. Voilà l'Opératrice aussitôt en besogne. Elle retira l'os ; puis, pour un si bon tour, Elle demanda son salaire. « Votre salaire ?, dit le Loup : Vous riez, ma bonne commère ! Quoi ? ce n'est pas encor beaucoup D'avoir de mon gosier retiré votre cou ? Allez, vous êtes une ingrate : Ne tombez jamais sous ma patte ». |