Hélène a vu pour nous…
…le magazine 66 MINUTES diffusé le dimanche 25 octobre 2015 à 17 h 20 sur M6. . Ce magazine, présenté par Xavier de Moulins a enregistré un beau succès d'audience ; en moyenne 1.7 million de téléspectateurs, pour une part d'audience de 10 % auprès de l'ensemble du public, réalisant ainsi son record d'audience depuis mars. Il avait pour thème le « Monaco Yachts Show », salon du yacht de grand luxe.
On y évolue dans un monde d'ultra-riches (sic) au grand cœur. À preuve : ces brokers de yachts, ces marchands de mobilier, ces décorateurs de (grand) luxe se sont cotisés pour remettre à « Monseigneur » (entendre Bébert de Monac') un chèque pour sa Fondation pour la protection de l'environnement.
Un selfy avec le prince, ça vous étoffe un carnet d'adresses et puis, une fois remis un chèque pour la protection de l'environnement, on peut en toute bonne conscience faire tourner son hélico privé pour aller en boîte.
Albert rentre en rade sur un mini paquebot même pas tape-à-l'œil mais, précise le commentateur, « aussi luxueux qu'un yacht ». Ouf, nous voilà rassurés ! Il revient de Corse où il a mené une « expédition scientifique ». Waouuuuu.
D'ailleurs le paquebot-yacht est équipé (mais luxueusement quand même) pour des missions scientifiques.
Le yacht scientifique de Monseigneur (la piscine c'est pour les expériences sur la poussée d'Archimède)
Un savant désordre d'embarcations de taille plus modeste organisé en baie de Monaco pour former une haie d'honneur digne du souverain, évolue autour du paquebot-yacht.
Mettant pied à terre, Monseigneur-à-la-casquette déclare : « Je n'ai pas de style de bateau. Je prends autant de plaisir sur un bateau de 8 m que sur un grand bateau… C'est beau de voir autant de bateaux ici ! Ce qu'il faut aussi rechercher c'est ceux qui font l'effort d'avoir une démarche éco-responsable »
Ceci sur un fond de yachts extravagants, tous ou presque surmontés de leur hélicoptère particulier…
Ça risque de pas être facile à trouver quand même…
Yacht armé d'une manière écolo-compatible dans une démarche éco-responsable.
Puis on en vient à la visite du salon.
Les stands proposent de la déco de luxe pour bateaux pharaoniques. Mobilier, vaisselle, argenterie… et pas du toc !
Sur l'un d'eux une bimbo tirée à 4 épingles dans une robe de midinette attend impatiemment le monarque car cela « donnera de la valeur à son stand ».
Elle vend des aménagements de yacht et présente un exemple de salon-salle à manger comme on en voit à l'Hôtel de Paris ou à l’Hôtel de Lassay.
Tout autour des nuées de cagoles papillonnent autour de richards qui semblent se connaître depuis toujours et sont raviiiiis de se voir. L'œil sur leur portable ils guettent le texto qui les préviendra de l'arrivée du Prince (passera-t-il par là ou par là-bas ?), l'objectif étant de se faire tirer (le portrait) avec son Éminence.
Exemple de canapé avec garniture présenté au salon…
Notre exposante, tout angoissée, veille à ce que tout soit parfait, réalignant au millimètre les couverts (en argent massif précise-t-elle. « Ce sont des gens qui ont tout, ils sont très exigeants, il faut trouver ce qu'ils n'ont pas encore ») puis, effarée par une horrible faute de goût, elle lance à un de ses employés : « Enlevez ces deux poufs là ! ».
Le pauvre a dû avoir du mal à discerner ce qu'il fallait virer du stand…
Toutes les stratégies déployées pour orienter la visite de Monseigneur ont payé. Rosissant, le sourire un peu crispé quand même, elle accueille le Prince et dégaine son arme fatale. Enterrée, la concurrence ! Elle s'octroie la familiarité de le biser en s'enquérant « alors comment ça va ? ». Genre « c'est mon pote, m'as-tu vue ? »
Mission accomplie. Et elle a eu sa photo avec son stand, son Prince avec, en prime, la caméra de « 66 minutes ».
Une journée réussie !
Le soir on retrouve M. et Mme Bimbo à une petite réception de 200 personnes donnée avec les « propriétaires des plus beaux yachts de la planète ». Les joaillers du coin sont mis à contribution en échange de présentoirs vivants pour leurs montres et autres colifichets que l'on ne voit d'habitude que sur le papier glacé des magazines de luxe. Une ambiance décrite comme « festive et conviviale »
En privé, tous admettent qu'ils viennent ici compléter et entretenir leur carnet d'adresses en bisant goulûment toutes les poufs de passage et tous les magnats du coin comme si c'était leurs meilleurs amis. Tapes dans le dos et rires surjoués viennent attester de leur importance.
Le mari de la bimbo organisatrice de la fête nous confie que c'est « très informel ce soir ». (200 personnes, champagne à flot, petits plats dans les grands, tenues de soirée…), c'est juste « pour se faire des amis »…
Ils ne savent pas vraiment ce que c'est une ambiance « festive et conviviale » dans un cadre « informel » (chez un Major, par exemple)… Et ils ont tôt fait de galvauder l'amitié en l'assimilant à un carnet d'adresse.
Type de lunettes qu'on porte dans ces occasions.
Dans la suite du reportage on apprend aussi qu'il faut fabriquer de plus en plus de « jouets » (c'est le mot employé) pour ces navigateurs. On s'ennuie vite à bord de ces « mégayôttes » (sic) qui sont juste équipés de piscine ou jacuzzis, de tobogans gonflables, salles de sport, salle de cinéma… Alors on leur propose, à prix mesurés en années de smic, des « jouets éco-compatibles » comme des jet-ski, des mini sous-marins, des planches de surf électriques, et autres « petits jouets » du genre avec lesquels ils font des petits ronds dans l'eau pour se désennuyer un peu.
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Types de jouets pour agrémenter un séjour ennuyeux, dans une démarche éco-responsable (pour les intimes : y'en a un qui plairait au Major, je vous laisse deviner lequel…)
Tout ça entre monégasques adoptifs fuyant le fisc, cette chose affreuse qui pourrait les empêcher de rajouter un ascenseur doré sur tranche pour trainer leur ennui d'un pont à l'autre. Bref c'est le genre d'émission qui vient nous rappeler que « c'est la crise ma pauv' dame »…
Ah, un mot encore : en rentrant bêtement chez moi le lendemain, chez les ploucs qui ne connaissent rien aux vrais plaisirs du monde, je trouve une lettre de mon centre d'impôts qui me demande de fournir l'attestation de scolarité de Laura pour 2012.
Parce qu'ils ont mis 3 ans à se dire « Tiens, si pour une fois on vérifiait si sa fille est bien étudiante comme le dit la dame sur sa déclaration. Avec un peu de chance elle aura perdu le truc et on pourra lui bouffer une demi-part et trouver un peu d'argent supplémentaire à mettre dans le gouffre de l'État ». Manque de bol, Lolo range bien.
Ça doit être la lutte contre la fraude fiscale ? C'est plus facile chez les besogneux plutôt qu'en Suisse, Luxembourg, Caïmans, Monaco, Liechtenstein… (rayer les mentions inutiles en fonction de l'endroit où vous avez des comptes – ou pas).
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