Je n'aime pas les stories sur facebook en raison de leur lancement automatique, de leur trop courte durée qui empêche parfois de lire tout leur contenu et surtout de leur vie éphémère. Mais celle qu'a déposée ma petite-cousine me parle. Angélique a quitté Castelsarrasin pour s'installer en ex-Poitou-Charentes. Elle s'est baladée à Champagné-Saint-Hilaire (Vienne) où elle a découvert qu'une des rues principales du village porte le nom d'Étienne Saby, frère de sa grand-mère maternelle et mon père à moi. Elle dit s'apercevoir que cette personne de sa famille est plus connue dans sa nouvelle région que dans sa région d'origine, ce qui pourrait bien être vrai, car la rue Étienne-Saby de Castelsarrasin, elle inaugurée après son décès, ne fait que 80 m. Elle conduit à un petit lotissement, le Hameau du Kiosque, créé à l'emplacement du jardin de la ferme Saby, autour d'un bizarre kiosque de style arabo-quelque chose qui servait d'entrepôt d'outils agricoles, du temps de mes vacances dans ladite ferme. L'inauguration de la rue Étienne Saby de Champagné-Saint-Hilaire a eu lieu en sa présence, ce qui est assez rare, le 20 octobre 1985. Victor Hugo avait aussi connu la désignation d'une voie à son nom de son vivant mais lui, en plus, y habitait. De sorte qu'on pouvait lui écrire en inscrivant sur l'enveloppe : M. Victor Hugo, en son avenue, à Paris.
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La voie en terre battue (aujourd'hui goudronnée) qu'on appelait “Le chemin” allait de l'avenue de Courbieu à la ferme Saby. À l'arrière-plan, le jardin de Mme Préher, occupé maintenant par des maisons. La mémé de Castel y étendait à sécher les tenues des joueurs de l'équipe de rugby après la lessive. J'allais souvent le soir chez Mme Préher, au début du chemin, pour bavarder et consulter sa belle collection de papillons du monde entier. D'autres soirs, je m'asseyais avec Delzers, l'un des deux domestiques (ouvriers agricoles vivant à la ferme, pas péjoratif à l'époque), sur le muret qui séparait le jardin de Mme Préher de la cour de la ferme. Très cultivé, il me nommait les étoiles.
Derrière sur un terrain de la ferme, des poiriers. Sur cette parcelle sera construite plus tard la maison de tonton Serge et de tatie Jeannette (sœur d'Étienne).
Gros vacarme dans le jardin, le mardi 14 septembre 2021 vers 17 h. Je me précipite dehors et je constate que mon hêtre tricentenaire a perdu de grosses branches qui gisent derrière mes voitures, leur barrant le chemin vers le portail. En cas d'urgence, je suis mal. Et de l'urgence, il aurait pu y en avoir si la catastrophe s'était produite une heure plus tôt, au moment où je vais chercher le courrier à la boîte en bord de route. Au pire, je vous regarderais de Là-Haut maintenant. Pas de dégâts sur les véhicules, juste une petite éraflure en haut du hayon du Grand C4 Picasso. C'est le quatrième événement du genre dans le jardin, sans compter les branchettes éparpillées sur le sol après chaque tempête. Fin avril 2014, un ex-sapin de Noël s'était effondré derrière la caravane qui devait être volée par la suite, lui infligeant seulement un léger cabossage à l'arrière du toit. En janvier 2015, un peuplier a lâché une de ses plus belles branches sur la terrasse. En novembre 2017, un autre sapin tombait, sans la toucher, derrière la nouvelle caravane qui avait subi au mois d'août précédent une tentative de vol contrariée par les antivols dont je l'avais équipée. Bref, mes engins sur roues et les personnes qui déjeunent sur la terrasse ne vivent pas une vie sereine à Kéradennec. Un mot sur l'entreprise Bogey, de Saint-Pol-de-Léon. Tout à ma panique de ne pouvoir sortir en cas d'urgence et du fait qu'on m'annonçait deux à trois jours de travaux et de nombreux camions pour le ramassage, dont le dépôt en déchetterie est payant au poids pour les professionnels (ce que j'ignorais), j'ai signé un devis de 5 000 euros. La nuit qui porte conseil m'a dit que c'était exorbitant, compte tenu que peu après 16 h la voie était dégagée et la zone ratissée. Le matin vers 11 h, M. Bogey rangeait sa tronçonneuse après avoir coupé un autre arbre penché en lisière du bois qui, selon lui, menaçait ruine. J'obtenais un rabais de 1 000 euros en faisant valoir que le temps de travail était moins de la moitié du temps prévu, que les ramassages de l'arbre menaçant et du sapin de 2017, où il était déjà intervenu, n'ont pas été réalisés, bien que payés. Pas certain d'être arrivé au juste prix. La prochaine fois, à Dieu ne plaise, j'appellerai quelqu'un d'autre.
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À voir avec des lunettes anaglyphes (verre gauche rouge, verre droit cyan). Garder sur le nez les lunettes à verres correcteurs. Meilleur effet en mode plein écran (touche F11 ou Fn+F11 sur PC Windows).
Au bord du chemin de randonnée qui démarre, à gauche, peu après la chapelle Christ, sur la route qui va de Guimaêc à Beg an Fry, se dresse un modeste dolmen. Il a bel aspect, malgré la disparition de ses dalles de couverture (tables). On le nomme Lit de Saint-Jean (Gwele Sant-Yann) ou Tombeau de la Fileuse (Bez-an-Inkinerez). De Saint-Jean parce que les pèlerins de Saint-Jean-du-Doigt venaient nombreux, le jour du pardon, se gratter le dos sur sa pierre frontale, réputée préserver des rhumatismes. De la Fileuse parce qu'une légende mentionne une fileuse, sorcière des lieux, qui pouvait lancer son fuseau très loin, jusque dans les communes alentour. On voit mal, de nos jours, l'intérêt de l'opération, sauf à admettre qu'en absence de télé dans les campagnes, tout était bon pour se distraire.
Réveil au camping Castel Fizel de Caudiès-de-Fenouillèdes. Je ne me lasse pas du nom de cette commune. Caudiésiens et Caudiésiennes, vous avez bien de la chance d'habiter un si joli village. Toujours sur la piste de mes ancêtres, me voici à Tautavel, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Perpignan, où vivait, il y a 450.000 ans, un lointain parent que je n'ai pas connu.
Je me dirige pédestrement vers le musée de préhistoire. Devant l'entrée, je longe un mur peint et me fais la réflexion que certains taggers ont bien du talent. Bizarre, tout de même, cette impression de déjà vu. De fait, le Mur de Moretti🛈
La commune de Tautavel (900 habitants) s'est dotée d'un Palais des Congrès de 600 places, surdimensionné par rapport à sa taille mais conforme à son rang de haut-lieu de la préhistoire. L'exposition temporaire qu'il abrite s'intitule comme par hasard « Les premiers habitants de l'Europe ». Aussitôt sorti du Musée de préhistoire, nullement lassé par le sujet, je la visite et y découvre un procédé muséographique innovant. Dans certaines vitrines, une vidéo instructive diffusée en boucle fait apparaître des personnages en 3D dans la maquette du décor. Les enfants aiment beaucoup ça et moi aussi !
La Caune de l'Arago🛈Sur hominides.com La grotte est située à 20 kilomètres de Perpignan et à une cinquantaine de kilomètres de la chaîne des Pyrénées. Elle surplombe de plus de 80 mètres la Plaine de Tautavel. En catalan “grotte” se dit Caune. se situe dans un environnement qui doit ressembler au paradis terrestre. Quand j'arrive sur les lieux, je suis frappé par l'atmosphère de paix, de bonne humeur et de travail qui y règne. J'explique. Dans cet espace restreint entre deux montagnes coule le Verdouble. Des humains se baignent, chahutent, batifolent, bronzent ou grimpent sur les rochers, qu'ils se partagent sans esprit de conquête. Sur la rive, des jeunes gens en tee-shirt, installés autour d'une longue table sous un toit de canisses, analysent les dernières découvertes faites dans la grotte. Les chercheurs côtoient les baigneurs, tout simplement, sans se gêner les uns les autres, dans un parfait esprit de tolérance. Ils sont tous de la lignée du gars trouvé là-haut. Là-haut, j'ambitionne d'y aller. La grimpette sur le chemin de bouc (plus raide qu'un chemin de chèvre) se passe plutôt bien, même si je dois faire une halte pour récupérer. À moins de 50 mètres de l'objectif, je capitule. Il faut marcher sur de la roche lisse à flanc de précipice. Autour de moi, des jeunes gens survolent l'obstacle en sautant comme des cabris. Ils me font prendre conscience d'un problème majeur : mon âge !
À Lézignan-Corbières, je retrouve le camping La Pinède. Pour dormir, à l'issue de cette journée bien remplie, je n'ai pas besoin de compter les moutons !